Digression sur les circonstances de l'avalanche à la Parrachée
[quote=« kita, id: 1504364, post:23, topic:132703 »]Bonjour,
Quelque chose me surprend concernant les bulletins avalanches.
-Sur le bulletin de météo france le bulletin de dimanche faisait état d’un risque de grosse avalanche de fonte (mais je ne trouve pas l’archive du bulletin pour vérifier)
-Sur le bulletin Suisse SLF, il y avait pour dimanche une distinction claire entre le risque « neige mouillée » (risque 4/5) et « neige sèche » (risque 3/5). Voir l’archive du bulletin http://www.slf.ch/schneeinfo/Archiv/lwdarchiv/2013/nb/fr/pdf/201304140800_gk_c_fr_complete.pdf
Certes on ne parle pas des mêmes régions et massifs, mais j’ai déjà constaté que le bulletin Suisse était souvent scindé en deux parties (neige humide/sèche), rendant la prise de décision de renoncer ou non à une sortie plus facile : certes en partant tôt on limite le risque neige humide, mais on voit bien que côté neige sèche le risque est élevé (3).
Je ne dis pas que ce raisonnement s’appliquait à cet accident (massifs différents, etc.) mais d’une manière générale je trouve les bulletins suisses plus précis sur le danger d’avalanche, et surtout souvent plus alarmistes.[/quote]
+1
En revanche je trouve que le bulletin français parle plus de la skiabilité que SLF. Utile aussi, mais bon, à voir quelle est la priorité…
Si ce n’est ni une plaque déclenchée par un facteur exogène, ni une purge spontannée c’est quoi?
[quote=« J2LH, id: 1504605, post:40, topic:132703 »]
C’est peu probable puisque le soleil venait tout juste de se lever sur la pente et qu’à cette altitude il devait faire environ -6°C (iso 0°C à 2700m d’après le BRA, -2°c/300m).
(le départ est large et ça n’est pas parti jusqu’au sol)[/quote]
Il y avait 6 skieurs dans la pente donc largement de quoi déclencher la plaque. Et puis, sans parler de degel il arrive souvent que l’équilibre qui maintient une plaque en place soit rompue.
Posté en tant qu’invité par Anonymous:
[quote=« J2LH, id: 1504679, post:44, topic:132703 »]
Il y avait 6 skieurs dans la pente donc largement de quoi déclencher la plaque. Et puis, sans parler de degel il arrive souvent que l’équilibre qui maintient une plaque en place soit rompue.[/quote]
« L’alerte a été donnée à 8 heures 30. « Trois skieurs qui arrivaient du sommet de la Parrachée ont été bousculés par une coulée, déclenchée par un départ de plaques, 50 mètres au-dessous du sommet », détaille le responsable des CRS Alpes, le capitaine Anceau. Ces trois témoins, dont un pisteur d’Aussois, voient la coulée, large de 400 mètres, entrainer, dans un premier temps, un père et son fils et, plus bas, un groupe de quatre hommes : un guide de Bramans et trois clients, vraisemblablement de la région parisienne. »
Tout est dit là, non? :rolleyes:
Non, rien n’est dit sur l’origine de l’avalanche.
Posté en tant qu’invité par UO:
Bonsoir.
Une première chose :
Les gens qui sont morts ou blessés sont des amateurs des choses de l’alpinisme. Ici, il me semble que nous sommes tous dans ce cas. C’est pour cela que ces accidents tordent le cœur d’une façon particulière et cruelle : parce qu’ils concernent des amis. Ceux qui sont morts ou blessés sont mes amis. Je voudrais bien assurer leurs proches de ma plus profonde compassion et solidarité.
Ceci étant, j’aimerais comprendre.
Un des gars qui s’est fait prendre était un professionnel. Autant dire qu’il a une connaissance des conditions, du terrain, des circonstances, des impératifs de sécurité … etc, des milliards de fois supérieures à celles que je ne peux entrevoir qu’à peine.
Pourtant, j’emmène avec moi en montagne des amis, mes enfants, mes proches, croyant être aussi prudent que possible.
Je n’étais pas si loin, dimanche. Ce que j’ai vu correspondait très précisément aux prévisions de MF, avec des pentes sud chauffant dès 9/10 heures, et des avalanches de fond débaroulant jusque dans les vallées à partir de 12/13 heures.
Ainsi, une grosse, maousse costaud est descendu jusqu’aux bords de l’Arc depuis un flan sud sur 500/600 mètres de dénivellé, 1 km en aval de Bonneval, vers 14 heures, alors que nous éclusions qui un Coca, qui une binouze au troquet. Elle est parvenue jusqu’à quelques mètres ou dizaines de mètres de la route …
Là, nous sommes dans un cas de figure qui n’a rien à voir !
Si l’on veut espérer progresser, n’en déplaise, il faut bien s’acharner à connaître les circonstances, vu que tout le monde qui est pris me semble aussi parfait que possible dans le respect des consignes.
J’aimerais bien savoir si les premiers, dans le haut, « chahutés » par le départ comme il est dit, mais non concernés par le désastre, ont été les témoins d’un départ « spontané », ou bien si c’est parti de leurs traces.
J’aimerais savoir aussi si l’itinéraire était tracé ou s’il s’agissait d’un premier passage. Non que je m’illusionne sur l’aspect pseudo sécurisé lié à la fréquentation, mais je me demande si, dans les circonstances, c’est la surcharge des différents groupes qui a pu déstabiliser une pente vierge de toute sollicitation.
Je serais bien désolé si ces questions triviales peinaient les familles endeuillées ou meurtries.
Je leur redis toute la peine de ceux qui, comme leurs proches, aiment approcher ce qui n’est accessible que là-haut.
Ca peut également être un déclenchement à distance, si ce n’est pas parti sous la trace ne veut pas dire que ce soit un départ spontané.
Bonjour,
Quand une plaque est assez cohérente, il peut arriver que les skieurs qui montent ne déclenchent pas l’avalanche, parce que leur mouvement est régulier, et leur poids pas si important que ça par rapport à la masse de la plaque. Par contre, quand les skieurs descendent, à chaque virage, ils sautent un peu, et ceci donne des à coups à la plaque, qui peut alors partir dans son ensemble. Pour se faire une idée du déclenchement de ce glissement, vous pouvez essayer de planter un clou : si vous appuyez très fort sur le marteau, en continu, sans donner de coup, le clou n’avance pas. Si vous donnez des coups, même simplement de petits coups, avec le marteau sur le clou, le clou avance. Et sur une plaque de neige cohérente, une fois qu’elle a commencé à avancer, elle ne s’arrêtera que si la pente est assez faible, ou si elle rencontre de la neige mieux stabilisée qui bloquera sa progression. Bien entendu, tous les cas de figure existent, une plaque peut être tellement prête à partir que le simple poids de quelques skieurs en montée va la déclencher, une autre peut être encore tellement bien accrochée que même plusieurs skieurs sautant leurs virages en descente ne la déclencheront pas. Personnellement, il m’est déjà arrivé de m’arrêter ou de changer de trajectoire quand je pensais que ça pouvait craindre une avalanche, et que je voyais d’autres skieurs monter en dessous : le risque est le plus souvent plus important pour les skieurs du bas (qui seront plus souvent emportés ou ensevelis) que pour les skieurs du haut (qui auront souvent la chance de n’être que bousculés, ou de rester en surface), comme ça semble bien avoir été le cas dans cette avalanche.
Bernard