Digression sur les circonstances de l'avalanche à la Parrachée

Posté en tant qu’invité par Yesss:

En matière d’accident, on a également le droit de ne rien dire, surtout quand les cadavres ne sont pas encore froid.
Tu verras vite que c’est la meilleure solution pour que personne ne te fasse dire ce que tu n’as pas écrit.

Posté en tant qu’invité par poche:

[quote=« Yesss, id: 1504355, post:21, topic:132703 »]En matière d’accident, on a également le droit de ne rien dire, surtout quand les cadavres ne sont pas encore froid.
Tu verras vite que c’est la meilleure solution pour que personne ne te fasse dire ce que tu n’as pas écrit.[/quote]

+1000 !

Pas besoin de faire de belles phrases le mateur. Tu veut avoir le dernier mot, je te le laisse en espérant que tu connaisse un jour la douleur de perdre des proches en montagnes et de lire des propos d’ahuris trop sur d’eux.

Posté en tant qu’invité par kita:

Bonjour,

Quelque chose me surprend concernant les bulletins avalanches.

-Sur le bulletin de météo france le bulletin de dimanche faisait état d’un risque de grosse avalanche de fonte (mais je ne trouve pas l’archive du bulletin pour vérifier)

-Sur le bulletin Suisse SLF, il y avait pour dimanche une distinction claire entre le risque « neige mouillée » (risque 4/5) et « neige sèche » (risque 3/5). Voir l’archive du bulletin http://www.slf.ch/schneeinfo/Archiv/lwdarchiv/2013/nb/fr/pdf/201304140800_gk_c_fr_complete.pdf

Certes on ne parle pas des mêmes régions et massifs, mais j’ai déjà constaté que le bulletin Suisse était souvent scindé en deux parties (neige humide/sèche), rendant la prise de décision de renoncer ou non à une sortie plus facile : certes en partant tôt on limite le risque neige humide, mais on voit bien que côté neige sèche le risque est élevé (3).

Je ne dis pas que ce raisonnement s’appliquait à cet accident (massifs différents, etc.) mais d’une manière générale je trouve les bulletins suisses plus précis sur le danger d’avalanche, et surtout souvent plus alarmistes.

C’est déjà fait… merci ! Et pour le coup c’était bien plus violent envers l’erreur qu’ils auraient pu commettre.
ET aujourd’hui, à part j’imagine sur les sites d’info généralistes, il n’y a pas de critique envers ceux qui étaient la haut, pas de remise en question de leur compétence ou connaissance, pas de jugement (Pour le jugement je me suis juste permis d’effectivement juger les propos rapporté par Yoann-73, mais de façon générale, en aucun cas cela s’adressait au personne qui y ont laissé la vie).

Et je ne cherche pas le dernier mot, juste à corriger certaines phrases au sujet de mes propos, pour éviter les méprises. Je pense que je me suis mal exprimé, car si on en vient à dire que je suis trop sur de moi , c’est que j’ai raté quelque chose. Désolé.

Si bien sûr mais ça reste une probabilité, pas une certitude, et parmi ceux qui disparaissent ou sont blessés, il y en a sûrement qui avaient pris le soin de bien étudier ce risque.
On peut donc épiloguer encore longtemps, ça ne résoudra pas le problème du déclenchement d’avalanches et de la roulette russe même par risque faible mais peut-être que ça rassure ?

Digression…à la Parachée.

Parrachée qui prend par ailleurs deux « r ».

Posté en tant qu’invité par Anonymous:

[quote=« kita, id: 1504364, post:23, topic:132703 »]Bonjour,

Quelque chose me surprend concernant les bulletins avalanches.

-Sur le bulletin de météo france le bulletin de dimanche faisait état d’un risque de grosse avalanche de fonte (mais je ne trouve pas l’archive du bulletin pour vérifier)[/quote]

Samedi soir, le BERA de Vanoise donnait 4/5 jusque 2400 et 3/5 au-delà de 2400, plaques possibles de NE à NO en altitude pour le dimanche.

[quote=« Olivier-C., id: 1504375, post:25, topic:132703 »]Si bien sûr mais ça reste une probabilité, pas une certitude, et parmi ceux qui disparaissent ou sont blessés, il y en a sûrement qui avaient pris le soin de bien étudier ce risque.
On peut donc épiloguer encore longtemps, ça ne résoudra pas le problème du déclenchement d’avalanches et de la roulette russe même par risque faible mais peut-être que ça rassure ?[/quote]
Il y a quand même des accidents, et là je ne parle en aucun cas de l’accident de la Dent Parachée, où la prise de risque est évidente. Se faire piéger par risque 4 ça ne devrait pas arriver par exemple.
Le problème aussi c’est que ce que j’appelle une prise de risque évidente ne se termine presque jamais par un accident, ni même un incident. Ca fausse l’estimation qu’on a du risque.
On peut dire que c’est à chacun de mettre le curseur où il veut mais il ne faudrait pas que le comportement de certains ait une conséquence sur la pratique de tous, qu’il y ait des interdictions ou des obligations.

/routes/46873/fr/dent-parrachee-par-la-breche-de-loza.
Est ce l’itinéraire de la tragédie de ce Week End ?

[quote=« campdedrôles, id: 1504377, post:26, topic:132703 »]Digression…à la Parachée.

Parrachée qui prend par ailleurs deux « r ».[/quote]

j’ai corrigé

Sage remarque. En ce moment ici c’est noté 1 à 3 toutes pentes. Par curiosité je regarde dans les Alpes : 3 à 4 partout, partout, partout. Qu’on s’y connaisse ou pas, placer sa confiance dans ceux qui estiment les risques est plus prudent.

Eh oui, c’est pour cela que je ne me suis jamais intéressé à la théorie des plaques.

De toute façon entre la nivologie et la prise en compte du risque d’avalanche pour un randonneur il y a un monde. Ce que je veux dire c’est que quand il pleut on n’a pas besoin d’avoir des connaissances en météorologie pour prendre un parapluie et que le problème des avalanches pour un randonneur c’est un peu pareil. Pas besoin d’avoir une connaissance fine de la neige pour avoir un comportement prudent et je dirais même qu’être le roi de la nivo n’apporte pas grand chose quand on randonne.

Posté en tant qu’invité par c’est le printemps:

[quote=« J2LH, id: 1504243, post:12, topic:132703 »]

Pas du tout, d’après les premiers éléments il s’agit d’une « avalanche d’hiver » de type plaque à vent.

Houla… il faudrait réviser un peu (beaucoup ?) la nivologie, surtout que ce n’est même pas parti jusqu’au sol.
Pour info, qu’importe la température du sol quand la neige tombe, si le sol est gelé il va se réchauffer avec la neige et si il n’est pas gelé il va se refroidir. Dans les deux cas la température du sol sous la neige va assez rapidement tendre vers 0°C. Et ça n’a de toute façon aucun rapport avec une avalanche qui se déclenche 6 mois plus tard sans toucher la base du manteau.[/quote]
il suffit de regarder les avalanches descendre « au ras des paquerette » en ce moment pour se rencontre qu’on est en pleine purge déclenchée par le récent coup de chaud.
Quand a ce que je dis sur le lien entre température du dol lors de la chute et gros départs au printemps, ce n’est que l’expérience concrete des paysans et moniteurs de skis de chez moi. Ils disent que la qualité insuffisante de l’accroche entre le sol et la neige ne se rattrape pas dans la suite de l’hiver, précisément parce que la neige isole, et qu’à 0 degré la neige ne fond pas assez pour faire de la glace se collant au sol assurant une cohesion entre terre et neige.
D’autant que plus l’hiver avance et plus la terre est réchauffée par le soleil a travers la neige.

Posté en tant qu’invité par c’est le printemps:

j’ai déjà vu des avalanches spontanées de neige lourde humide au mois d’avril en face sud a huit heures du matin, dont une qui n’est pas passée très loin !
Je dis pas que c’est le cas précis dans l’accident de la Parrachee, mais ça descend de partout quand même : dernier fait significatif, la route des Arves est coupée depuis hier après midi, le volume de neige descendu est tel qu’il a submergé les ouvrages du tunnel des 4 jariens. C’est du risque 4 effectivement constaté :frowning:

Posté en tant qu’invité par les aneries fleurissent:

[quote=« c’est le printemps, id: 1504525, post:34, topic:132703 »]Quand a ce que je dis sur le lien entre température du dol lors de la chute et gros départs au printemps, ce n’est que l’expérience concrete des paysans et moniteurs de skis de chez moi. Ils disent que la qualité insuffisante de l’accroche entre le sol et la neige ne se rattrape pas dans la suite de l’hiver, précisément parce que la neige isole, et qu’à 0 degré la neige ne fond pas assez pour faire de la glace se collant au sol assurant une cohesion entre terre et neige.
D’autant que plus l’hiver avance et plus la terre est réchauffée par le soleil a travers la neige.[/quote]

Et il y en a un qui a passé l’hiver sous la neige pour observer le phénomèrne ? Et après ils prévoient la météo en regardant dans le café ?
C’est affligeant de lire autant d’âneries.
Effectivement en versant sud, ça coule. Mais là, c’est quand même une grosse plaque qui est partie. Un jour où les prévisions annoncent de grosses avalanches de neige humide, un peu logique qu’on soit moins méfiant dans la poudre.
Et ceux qui passent leur temps à dire « ah !! je l’avais bien dit » j’aimerai bien connaître le nombre de sorties qu’ils ont fait cet hiver, puisque le bulletin avalanche a quand même souvent été assez élevé.

En bas vers 2000m oui, mais là il s’agit d’une avalanche qui s’est déclenchée à 3600m, le printemps n’est pas encore arrivé là haut.

[quote=« c’est le printemps, id: 1504525, post:34, topic:132703 »]Quand a ce que je dis sur le lien entre température du dol lors de la chute et gros départs au printemps, ce n’est que l’expérience concrete des paysans et moniteurs de skis de chez moi. Ils disent que la qualité insuffisante de l’accroche entre le sol et la neige ne se rattrape pas dans la suite de l’hiver, précisément parce que la neige isole, et qu’à 0 degré la neige ne fond pas assez pour faire de la glace se collant au sol assurant une cohesion entre terre et neige.
D’autant que plus l’hiver avance et plus la terre est réchauffée par le soleil a travers la neige.[/quote]
C’est tout faux tout ça, c’est le genre de trucs qu’on pensait savoir de façon empirique avant que la nivologie soit réellement étudiée.
Je reviens par exemple sur « la qualité insuffisante de l’accroche entre le sol et la neige ne se rattrape pas dans la suite de l’hiver », c’est un phénomène classique mais qui n’est pas lié à une température élevée du sol au moment de la chute mais à des température basses après une petite chute de neige. qui se traduisent par un fort gradient de température et la formation d’une couche fragile non pas formée de neige humide mais au contraire de neige sèche constitué de gobelets et de faces planes.

Ce qu’il faut savoir, c’est que toute pente supérieure à 25-30° est potentiellement avalancheuse (Oui, oui, je sais, certains vont dire « Ben moi, j’ai déjà vu une avalanche dans une pente à 20° » certes, certes, mais dans 99,9% des cas c’est entre 25 et 30.) Après, suivant les conditions nivo-météo, on y va ou on n’y va pas. Il faut distinguer la prise de risque (« On y va et on verra bien ») et l’erreur flagrante (pas consulté le BRA etc…).

Posté en tant qu’invité par c’est le printemps:

oui, enfin le BRA indique quand même risque 3 passant a 4 a partir de midi au dessus de 2400 mètres d’altitude. Ce qui veut bien dire que la chaleur est en cause, quand même …

C’est peu probable puisque le soleil venait tout juste de se lever sur la pente et qu’à cette altitude il devait faire environ -6°C (iso 0°C à 2700m d’après le BRA, -2°c/300m). Les photos montrent que ça ne ressemble tout à fait à une plaque à vent déclenchée par les skieurs, pas à une purge liée au redoux (le départ est large et ça n’est pas parti jusqu’au sol)