Difficultés à decrypter certains topos

Posté en tant qu’invité par Fantomas:

en terrain non equipé, j’eprouve qqs difficultés à decryper les topos qd je suis dans la voie. Surtout et essentiellement dans les passages vagues… Evidemment s’il est indiqué une grosse fissure et que je la vois à 10 m, pas de souci mais c’est plutot parfois où les descriptifs du style, passer à droite de l’ecaille au niveau d’un bloc … sur le terrain, je suis toujours perplexe, tous ces rochers se ressemblent …et je trouve que certains topos n’aident pas vraiment …
est ce grave docteur ?

ps / j’ai une excellente vue :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Francois:

Le décrytage des topos est un art difficile. J’ai déjà écrit qq chose sur ce sujet. Fait une recherche et le décryptage des topos n’aura plus de secret pour toi.
Merci qui?

Posté en tant qu’invité par Bubu:

je trouve que certains topos n’aident pas vraiment …

Et bien, ne prend pas de topo !
Il faut bien comprendre que bien souvent, pour comprendre les descriptions de ces itinéraires, il faut se mettre à la place de l’ouvreur: recherche du passage le plus facile ou le plus protégeable, en suivant la ligne générale que l’on s’est éventuellement donné (pilier, éperon, série de fissures, …).
Alors bien souvent, les descriptions sous entendent que l’on sait trouver les passages les plus faciles quand il n’y a pas le choix. Bien souvent, la description ne détaille que les passages où il y a plusieurs possibilités vu d’en bas, en précisant l’option retenue par l’auteur (mais pas forcément obligatoire).
L’esprit est que les ouvreurs ont eu la chance de faire la première, avec le plaisir de la découverte que cela comporte, mais par contre ils ont eu le risque de se fourvoyer et de trouver un passage après des aller-retours dans des cul de sac, avec éventuellement un bivouac à la clé (ce qui n’est pas forcément déplaisant).
Les répétiteurs (qui étaient souvent aussi des ouvreurs) ne peuvent plus faire la première, ils connaissent la difficulté globale et maximale, mais ils ont l’avantage d’avoir une description de l’itinéraire. Mais pour éviter d’oter tout plaisir de découverte aux répétiteurs, les ouvreurs peuvent ne décrire que la ligne général et les passages critiques leur permettant d’éviter de se fourvoyer et de parcourir la voie comme des ouvreurs sûrs d’eux et réussissant du premier coup.

Ensuite, ces descriptions ne sont pas claires pour autant, et toutes les voies ne se prètent pas à ce jeu, ce n’est souvent qu’une partie de la voie, car le matos en place donne des indications.
Le problème provient bien souvent d’un manque d’objectivité dans la description des repères (un gendarme devient un gros bloc, un couloir étroit devient une grosse fissure, …), ce qui rend sa lecture difficile 40 ans plus tard, sans l’ambiance et la culture de l’époque, sans compter les disparités de dénommination entre les massifs et les auteurs.
Mais en se mettant à la place de l’ouvreur, on peut corriger pas mal de ces imprécisions.

est ce grave docteur ?

Dans le doute, on va dire oui :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Fantomas:

merci papa.

Posté en tant qu’invité par catherine:

from Francois : comment interpréter les topos

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Les seuls topos valables, en rocher, sont les croquis, de type Piola ou Cambon, où les relais sont indiqués. La longueur de corde est l’unité de mesure des grimpeurs, certes assez peu précise comparé au mètre étalon déposé au pavillon de Breuteuil, mais sur le terrain la plus valable.
Remarquons que Pierre Allain faisait des topos remarquables (arête SW du Fou, E du Crocodile).
Lucien Devies (suivi par Labande) préferait les desciptions littéraires ce qui nous a donné un Vallot illisible.
Rebuffat était incapable de faire un topo, ainsi que René Desmaison. Serge Coupé faisait de très bons topos de ses voies et il les a supprimés des éditions suivantes (parce qu’il avait areté de grimper ???).
Disons que s’il existe de très bons topos de la Walker(Espagnol !), du Badile, je n’en ai pas trouvé de valable sur la Pierre Allain à la Meije ! Cela manque (même dans le Cambon)

Posté en tant qu’invité par John:

Bubu a écrit:

<Il faut bien comprendre que bien souvent, pour comprendre les descriptions de ces
<itinéraires, il faut se mettre à la place de l’ouvreur: recherche du passage le plus
<facile ou le plus protégeable, en suivant la ligne générale que l’on s’est
<éventuellement donné (pilier, éperon, série de fissures, …).
<Alors bien souvent, les descriptions sous entendent que l’on sait trouver les
<passages les plus faciles quand il n’y a pas le choix.

Ca ne me semble plus d’actualité ;il est fréquent désormais de chercher la difficulté dans les itinéraires et la continuité de ces difficultés est parfois l’un des interet principaux d’une voie
Aller au plus facile ,comme au plus dur ,peut conduire à une impasse que le topo a pour rôle de limiter -

<Ensuite, ces descriptions ne sont pas claires pour autant, et toutes les voies ne se
<prètent pas à ce jeu, ce n’est souvent qu’une partie de la voie, car le matos en place
<donne des indications.
<Le problème provient bien souvent d’un manque d’objectivité dans la description des
<repères (un gendarme devient un gros bloc, un couloir étroit devient une grosse
<fissure, …), ce qui rend sa lecture difficile 40 ans plus tard, sans l’ambiance et la
<culture de l’époque, sans compter les disparités de dénommination entre les
<massifs et les auteurs.

Ben oui ,c’est ce que dénonce Fantomas il me semble !

A partir du moment ou on fait la démarche de s’appuyer sur un topo pour réaliser une voie ,il est normal d’attendre que ce dernier soit « fiable » -Hors, il est facile de constater des erreurs d’appréciation du terrain -Certaines « taches blanches » par ex. prennent des proportions exagérées dans le topo et deviennent méconnaissables sur le terrain…

Je préfère ,pour cette raison ,m’appuyer sur des topos dont l’auteur m’est familier-
C’est l’une des « limites » des topos de C2C je trouve…

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Alors bien souvent, les descriptions sous entendent que l’on sait trouver les
passages les plus faciles quand il n’y a pas le choix.

Ca ne me semble plus d’actualité ;il est fréquent désormais de
chercher la difficulté dans les itinéraires et la continuité de
ces difficultés est parfois l’un des interet principaux d’une
voie

Ben oui, mais pour les anciennes voies qui ont été ouvertes dans cet esprit, c’est toujours valable !
Ensuite, les terrains entre les voies « au plus facile » ont été exploré, en essayant de suivre une ligne ou de garder une difficulté homogène. Le principe est le même, il suffit de savoir ce qu’a rechercher l’ouvreur et de faire de même.

A partir du moment ou on fait la démarche de s’appuyer sur un
topo pour réaliser une voie ,il est normal d’attendre que ce
dernier soit « fiable » -Hors, il est facile de constater des
erreurs d’appréciation du terrain -Certaines « taches blanches »
par ex. prennent des proportions exagérées dans le topo et
deviennent méconnaissables sur le terrain…

Je préfère ,pour cette raison ,m’appuyer sur des topos dont
l’auteur m’est familier-
C’est l’une des « limites » des topos de C2C je trouve…

Au contraire, les topos de C2C peuvent s’amélirorer petit à petit en employant un vocabulaire et des tournures explicite pour la majorité des alpinistes d’aujourd’hui.
Alors que par exemple, dans les Labande, je n’ai trouvé aucune description d’escalade rocheuse non équipée qui me satisfasse (mais je n’ai pas fait grand chose non plus !), même si je fini le plus souvent par décrypter correctement le topo. Pourtant j’y suis habitué, mais ça ne m’empêche pas de me fourvoyer de temps en temps (en gros je sais d’avance que je vais me paumer, comme si je n’avait pas de topo, ce qui n’est pas une mauvaise expérience pour autant).
Si tu trouves qu’un topo de C2C demande à être corrigé, tu peux le faire, et d’autres pourront profiter de ton habileté à la description. Alors qu’avec un topo papier, tout le monde a la version originale, les modif que tu as pu apporté dans la marge ne sont pas diffusés.
C’est certain qu’en attendant qu’un topo C2C soit bon, il faut savoir détecter les descriptions foireuses. Et rien n’empêche de demander des précisions aux auteurs.

Posté en tant qu’invité par strider:

je rejoins baltardive sur les croquis : sans reprendre exactement la citation du grand Napoléon mais vaut mieux un bon petit schéma bien visuel qu’une longue explication assez vague…et je peux en parler ce fut le problème de mon dernier topo…
à la dent de crolles la dernière fois on a eu une hésitation un peu sévère…je vous assure qu’aujourd’hui j’ai un « croquis » intérieur de la voie, notamment la partie supérieur et si j’étais bon dessinateur ce dont je doute, je le ferai sans problème ce croquis, bien clair, pas de doute…le plus marrant c’est que maintenant visuellement je me souviens surtout des moments où c’étaient le moins évident…ce genre de problème se pose fréquemment aussi en Oisans et même sur la Dibo…

en tout cas sur l’album c2c, en plus de belles photos bien prises qui doivent donner envie de faire une voie ou une montagne tout court, on encourage les propositions de croquis, schéma (dessins ou photos) de voies où les difficultés d’itinéraires se présentent : c’est bien simple on les accepte presque systématiquement…enfin quand ils sont bien faits!

Posté en tant qu’invité par Francois:

Baltardive a écrit:

Les seuls topos valables, en rocher, sont les croquis, de type
Piola ou Cambon, où les relais sont indiqués. La longueur de
corde est l’unité de mesure des grimpeurs, certes assez peu
précise comparé au mètre étalon déposé au pavillon de
Breuteuil,

Que lis-je???.. mais…euh…cher ami…dois-je te rappeler que ce mètre-étalon n’a plus cours depuis un certain temps déjà.

mais sur le terrain la plus valable.

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Que lis-je???.. mais…euh…cher ami…dois-je te rappeler
que ce mètre-étalon n’a plus cours depuis un certain temps
déjà.

mais sur le terrain la plus valable.

Je voulais savoir qui se souvenait du mètre étalon du pavillon de Breuteuil (??) : eh bien tu as gagné !
Je piège souvent mes mails : souviens-toi : Milan au sud de Marseille .

Posté en tant qu’invité par ED:

« Fantomas », tu voudrais qu’on mette des petits panneaux sur la voie pour t’indiquer l’itinéraire ?
T’inquiète pas, avec un peu d’expérience tu arriveras un jour à comprendre les topos …

Posté en tant qu’invité par strider:

ED a écrit:

« Fantomas », tu voudrais qu’on mette des petits panneaux sur la
voie pour t’indiquer l’itinéraire ?
T’inquiète pas, avec un peu d’expérience tu arriveras un jour à
comprendre les topos …

…je ne suis pas tout à fait d’accord…car je pense qu’on a toujours des surprises, expérience ou pas! la montagne change et parfois le topo n’est plus d’actualité tout court…genre éboulement, névé qui a disparu etc…c’est pour ça qu’on est toujours obligé d’être humble en montagne car elle nous flanque vite des claques! de toute façon le topo reste indicatif, notre jugement sur le terrain est supposé faire la différence!! enfin, hum, hum…est supposé!!

Posté en tant qu’invité par fabrice:

strider a écrit:

à la dent de crolles la dernière fois on a eu une hésitation un
peu sévère…je vous assure qu’aujourd’hui j’ai un « croquis »
intérieur de la voie, notamment la partie supérieur et si
j’étais bon dessinateur ce dont je doute, je le ferai sans
problème ce croquis, bien clair, pas de doute…le plus marrant
c’est que maintenant visuellement je me souviens surtout des
moments où c’étaient le moins évident…ce genre de problème se
pose fréquemment aussi en Oisans et même sur la Dibo…

Si tu avais le topo c2c, je le trouve très clair et il est assez dure de se planter avec lui dans cette voie

Posté en tant qu’invité par strider:

fabrice a écrit:

Si tu avais le topo c2c, je le trouve très clair et il est
assez dure de se planter avec lui dans cette voie

exact ! entièrement d’accord…tu fais bien de le dire car je l’ai regretté…on a utilisé un topo trop compliqué dans la description et finalement je crois que ce dit Bubu à ce sujet est assez pertinent : c’est pas toujours une aide que de vouloir faire un topo ultraprécis, on veut rendre service et puis finalement on complique plus la vie qu’autre chose…