Déterminer la zone où peuvent passer les pierres qu'on déloge

Bonjour,
est-ce que vous savez s’il existe une « règle » pour savoir dans quelle zone il y a un risque de se prendre une pierre délogée par un compagnon ou pas?

Par exemple :

  • en escalade, je détecte un bloc/caillou instable : jusqu’où doit s’éloigner l’assureur pour que je puisse le faire tomber sans risque (idem pour la corde)?
  • en purge en falaise, à quel point puis-je descendre plus bas que celui qui purge la voie à coté ou un peu plus loin sans risquer de me prendre de cailloux?
  • dans des pentes plus ou moins raide en montagne (encordé ou pas), à quel point faut-il se décaler par rapport aux autres pour être en sécurité? (nb : pour l’instant ça me concerne surtout sur des marches d’approches un peu difficiles en spéléo)

J’imagine que ça dépend de plusieurs facteurs : la distance (verticale) qui nous sépare, la pente, la taille des cailloux/blocs, le type de terrain (lisse ou pas, avec des arbres, …)

Est-ce que vous connaissez des « règles » pour évaluer le risque que la personne du bas se prenne une pierre délogée (ou pour connaître la distance minimum pour être en sécurité) ?

En vous remerciant par avance
Sandro

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Déjà, il faut faire la différence entre quelqu’un au-dessus de toi que tu connais ou quelqu’un au-dessus de toi que tu ne connais pas.
La communication entre le potentiel lanceur de pierres et le récepteur est primordiale. Les pierres ne tombent pas toutes seules (excepté permafrost).

Bon les goulets, c’est mortel :slight_smile:

Un bon truc bien sûr, c’est d’écouter, attentivement.
Puis d’esquiver les pierres volantes…

Se plaquer à la paroi est la plupart du temps le bon reflexe.

Observer les chamois, leur connaissance du terrain qui leur donne gré d’attaquer l’homme au caillou (crime prémédité) dès que la situation le permet. :slight_smile:

Le mieux, c’est de s’éloigner au maximum de la verticale. Maintenant, s’il y a des rebonds, à part effectuer de savants calculs en qq millièmes de secondes pour estimer où ça va tomber… Quant la corde, elle passe où elle passe, pas grand chose à faire.
Ah oui, il y a un bon casque, aussi. C’est pas mal.

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Tu peux aller te poster vers le couloir du gouter… et étudier les trajectoires ! Le plus impressionnant c’est les trucs en forme de roue de voiture : ça fait vraiment du chemin… improbable à gauche ou à droite !!!

Merci pour vos réponses

Quelqu’un que je connais. La communication c’est sur que c’est utile, mais il vaut mieux se trouver complètement hors zone de risque quand c’est possible et que la probabilité de chute de pierre est élevée. Même avec un casque (que je mets toujours, je préfère que les cailloux passent à bonne distance de moi plutôt que de devoir essayer de les esquiver).

Le but de ma question est plutôt de repérer les zones sures avant de commencer à risquer de faire tomber des pierres.

Les principaux cas qui m’intéressent en pratique :

  • j’escalade une voie et je tombe sur une prise/un bloc instable (ce qui arrive régulièrement en début de saison sur des sites peu fréquentés) : s’il y a d’autres grimpeurs plus bas sur des voies « proches », comment savoir si je peux le faire tomber sans danger, ou s’il vaut mieux le laisser car je risquerait de blesser un grimpeur à coté. Une réponse pourrait être du type « si l’angle entre la verticale et la ligne entre moi et l’autre grimpeur est de plus de 45° (valeur prise au hasard), alors pas de risque ».
  • la même chose dans le cas où on est plusieurs à purger/équiper sur des voies proches (dans ce cas, l’idéal est que tout le monde soit à la même hauteur, mais en pratique ce n’est pas toujours le cas : quelle différence de hauteur est safe (en fonction de l’écart entre les voies)?
  • en prospection spéléo, on essaye régulièrement d’atteindre des entrées repérées dans des pentes raides/falaises : à quel point faut-il grimper en diagonale pour ne pas risquer de faire tomber de cailloux sur le partenaire si on decide de faire des longueurs (sachant que dans ce cas, ce sont souvent des pentes pas très raides avec un peu de végétation, du coup il y a plein de cailloux qui tombent)?

Merci d’avance
Sandro

bah, ps de règle stricte, juste de l’observation et du bon sens

si la paroi est très verticale ou deversante c’est assez facile. Les pierres tombent plus ou moins à la verticale de l’endroit de départ (il est quand meme bien de se laisser 5-10 mètres de sécurité autour de l’endroit précis!)

Pareil pour une belle dalle lisse et homogène: ça roule en suivant la pente la plus forte.

Dans mon expérience le pire des cas est quand il y a une section bien raide permettant au caillou de prendre de la vitesse en chute libre, suivie d’une zone dalleuse genre socle de paroi. Là le projectile peut s’éclater en plusieurs morceaux qui prennent des trajectoires assez anarchiques…

Enfin s’il y a des goulottes, cheminées ou dièdres, les pierres ont tendance à y rester, et au contraire elles s’éloignent des arêtes

C’est très difficile à prévoir, ca dépend de plein de choses, comme tu l’as dit.
A mon avis, l’endroit le moins risqué, c’est encore contre la paroi (et non à l’écart).
Tout obstacle sur le chemin de la pierre la fait rebondir en général en s’éloignant. Si l’événement est soudain, on n’a en général qu’une à deux secondes, dc pas le temps de faire grand chose : ne pas regarder en l’air, rentrer les épaules, et si possible se plaquer conte la paroi.
Je ne parle pas du casque, pour moi c’est une évidence même en couenne !!!
En grande voie, si sac à dos, je préconise de le garder sur le dos lorsqu’on assure, autant que possible.

Le plus sûr c’est d’être le plus proche possible de son compagnon de cordée. Mais bon c’est sûr que si on doit faire des longueurs, ca marche pas, forcément. :wink:
Sinon oui essayer de trouver un coin le plus à l’abri possible pour l’assureur du bas, sous un surplomb, dans l’axe d’une arête même si ça garantit pas tout, ou décalé de l’axe oui si possible. Avec quel angle ça ya pas de règle, le plus possible… A 45 degrés, faudrait pas avoir de bol de se prendre un caillou venant de 30 m au-dessus même si en fonction du terrain c’est pas non plus totalement impossible.

Quand le bloc est léger, le plus safe est de le lancer loin de la paroi pour qu’il tombe directement dans l’éboulis au pied de paroi.
Dans une voie équipée, ça évite qu’il tombe sur une plaquette et l’aplatisse.
Dans une voie peu équipée, ça évite qu’il détruise un béquet facilitant la construction d’un relai.
Et de manière générale ça évite d’abimer le rocher (les traces d’impact et les prises cassées, ce n’est pas ce qu’il y a de plus joli).

Bonsoir,
et merci pour vos réponses et vos conseils (même si ça ne me dit pas encore où je suis safe, au moins ça aider à choisir le meilleur endroit).

Pour ce qui est des surplombs/dévers, vue mon niveau, il n’y en a généralement pas beaucoup dans les voies, et encore moins si c’est une voie peu équipée. Mais j’imagine qu’une section verticale sous une pente moins raide doit avoir un effet un peu similaire (en moins sur).

@Paul-G : le casque je le mets toujours en couenne (il n’y a qu’en salle que je le mets pas). Le sac à dos en grande voie est une bonne idée , je n’y avais jamais pensé.

@pasinvite : le plus proche possible, c’est en général ce que j’essaye de faire sur les pentes pas trop raides où il ne faut pas s’encorder (idéalement à la même hauteur et décalé horizontalement). Je retiens l’idée de se mettre sur une arrête pour assurer (quand il y en a une).

@Bubu : en général c’est ce que j’essaye de faire, mais même comme ça il n’est pas rare que des cailloux plus petits tombent avec sans qu’on puisse les retenir (la plupart du temps rien de vraiment dangereux si l’assureur porte un casque, mais qui fait bien mal quand même)

Oui tout à fait. Quand je parlais de surplomb ça peut être juste un bloc rocheux qui offre un petit abri. Ça se trouve pas partout évidemment et puis aussi ça peut être gênant pour assurer si ça cache la vue sur le premier de cordée. Donc c’est très théorique tout ça.
Par contre pour ce qui est de purger je dirais que le premier ne doit pas purger sauf s’il est absolument certain que ça n’atteindra personne.