Là, étant diabétique de type 1, je peux vous répondre. Dans les années 60, le diabète était traité avec des seringues qu’il fallait stériliser. Les flacons d’insuline se conservaient au frigo, pas comme les cartouches de stylo d’aujourd’hui. Il n’y avait pas de lecteurs de glycémie qui permettent de « vérifier les niveaux » et d’ajuster les doses d’insuline. A l’époque, on n’avait que les tests urinaires sur des bandelettes et l’insuline utilisée était de l’insuline de porc, assez instable dans ses effets. A l’époque, envoyer des gamins diabétiques faire du camping en vallée était considéré comme un exploit, comme le faisait le Pr Lestradet depuis 1952. Je ne vois pas comment Serge Gousseault aurait pu gérer le traitement dans une hivernale pendant 14 jours.
Il faut savoir que sans insuline, c’est la mort en 48 h, 72 h maxi. Pour commencer, on se déshydrate (on a soif tout le temps : quand mon diabète s’est déclaré, je buvais 5l d’eau par jour et j’avais encore soif, on pisse beaucoup, on n’a aucune énergie, on somnole et on finit dans un coma cétosique. Le délire décrit par Desmaison ressemble davantage à une crise d’urée propre à une déshydratation classique). Un diabète de type 1, dans les conditions de l’époque, est très incompatible avec un tel effort. Cela ne me paraît pas crédible comme hypothèse.