Desmaison- grandes Jorasses

Là, étant diabétique de type 1, je peux vous répondre. Dans les années 60, le diabète était traité avec des seringues qu’il fallait stériliser. Les flacons d’insuline se conservaient au frigo, pas comme les cartouches de stylo d’aujourd’hui. Il n’y avait pas de lecteurs de glycémie qui permettent de « vérifier les niveaux » et d’ajuster les doses d’insuline. A l’époque, on n’avait que les tests urinaires sur des bandelettes et l’insuline utilisée était de l’insuline de porc, assez instable dans ses effets. A l’époque, envoyer des gamins diabétiques faire du camping en vallée était considéré comme un exploit, comme le faisait le Pr Lestradet depuis 1952. Je ne vois pas comment Serge Gousseault aurait pu gérer le traitement dans une hivernale pendant 14 jours.

Il faut savoir que sans insuline, c’est la mort en 48 h, 72 h maxi. Pour commencer, on se déshydrate (on a soif tout le temps : quand mon diabète s’est déclaré, je buvais 5l d’eau par jour et j’avais encore soif, on pisse beaucoup, on n’a aucune énergie, on somnole et on finit dans un coma cétosique. Le délire décrit par Desmaison ressemble davantage à une crise d’urée propre à une déshydratation classique). Un diabète de type 1, dans les conditions de l’époque, est très incompatible avec un tel effort. Cela ne me paraît pas crédible comme hypothèse.

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sur wiki : Serge Gousseault effectue son service militaire au 27e bataillon des chasseurs alpins et est reçu troisième de sa promotion au diplôme de Il a inscrit à son palmarès, notamment :

  • la Walker par la voie Cassin
  • le pilier Gervasutti, en solitaire
  • des courses et escalades dans les Pyrénées, les calanques de Marseille et les gorges du Verdon.

il n’est pas fait mention d’expérience en hivernale sur plusieurs jours.

le problème vient peut être de là. il faut pouvoir encaisser les bivouacs dans des conditions très difficiles. l’erreur vient peut être des deux :
Desmaison pour être parti avec un alpiniste qui n’avait pas fait ses preuves dans des hivernales engagées.
Gousseault pour s’être surestimé. le niveau technique ne fait pas tout.

Chercher des causes médicales n’a pas de sens après coup.
Par contre, prétendre qu’il y avait trop de vent aux sommet des Jorasses pour qu’un secours se pose est très suspect. D’abord il existe plateau sous le sommet, et ensuite il faudra qu’un hélico vienne de Grenoble pour dire qu’il n’y avait pas de vent au sommet des Jorasses.

Ce qui est certain, c’est que les hélicos de l’époque n’avaient pas la puissance de ceux d’aujourd’hui.
Ensuite, la météo a pu changer : le vent d’un jour n’est pas nécessairement celui du lendemain ?

Je n’ai jamais vu de mention de diabète chez Serge Gousseault par contre il me semble qu’il est mention de malaise, il me semble lié au sucre genre hypo, chez Gousseault, dans 342h (avant les Jorasses évidemment). La confusion avec le diabète vient peut être de là.

Non mais diabète ou pas, excellent niveau technique ou non, rester 14 jours (disons 10 en se rationnant) sans boire ni manger à dormir dans un froid glacial sans bouger, c’est juste normal de mourir. Les pages de faits divers sont régulièrement remplies de cas qui ne passent pas 1 à 3 nuits à la belle étoile suite à épuisement (disons 1 semaine pour des gens robustes de nature et entraînés). Il n’y a pas 36 raisons à chercher.

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Tout à fait. Il est arrivé la même chose à Valsecchi et Molteni après 2 jours avec Cassin sur le Badile.

le plateau 300m sous le sommet avec accès facile permettait un secours rapide dés le début, à l’abri du vent et adapté aux helicos de l’époque. juste demander l’accord des italiens mais pour des secours ce n’est pas un problème.

Et Corti et Longhi à l’Eiger.

La non-assistance à personne en danger est un délit prévu par l’article 223-6 du Code pénal français .

Il punit quiconque s’abstient volontairement de porter assistance à une personne en péril, sans risque pour lui-même ni pour autrui .
Deux conditions sont nécessaires :
– il faut que le danger soit réel et imminent ,
– et que la personne puisse agir efficacement (prévenir les secours, intervenir directement, etc.).

La peine encourue est de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende .

Cette infraction repose sur un principe moral fondamental du droit français : le devoir de solidarité humaine . Ne pas aider, lorsqu’on le peut, est considéré non seulement comme une faute morale, mais comme une faute pénale .