Definition : "montagnard"

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Montagnard : qui habite la montagne, qui vit en montagne. Petit Robert.
Combien y en a-t-il en France ? Quelques bergers, quelques gardiens de refuge, quelques bucheros et encore souvent ils vivent en ville l’hiver. Quelques habitants de hameaux isolés et pour moi Saint Christophe en Oisans ne répond pas à la définition.

Il y a trente ans le terme « montagnard » dont se targuait les membres du CAF, faisait sourire : alors maintenant !

Quant à la solidarité montagnarde…

Nous sommes tous (alpinistes, guides, grimpeurs) des touristes.

PS : j’attends la réponse courroucée des Pyrénnéistes

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Baltardive a écrit:

Nous sommes tous (alpinistes, guides, grimpeurs) des touristes.

« Tourisme : le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où l’on vit habituellement (même s’il s’agit d’un petit déplacement ou si le but principal du voyage est autre). » Petit Robert aussi.

A ce que je sâche, personne n’habite en face sud de la Meije.
Donc les alpinistes rentrent dans la catégorie « touriste », sans aucun doute, et ce depuis toujours (sauf les guides, qui ne font pas leur 13ème VN au mont blanc de la saison pour leur plaisir).
J’ajoute que, dans le même dictionnaire, il n’est pas fait mention d’un sens péjoratif au mot « touriste ».
Spécialité montagnarde ?

Posté en tant qu’invité par Alain:

L’étage montagnard d’un point de vu altitudinal c’est entre 900 et 1600 m. Etre montagnard dans ce cadre là c’est habiter dans cette fourchette.
Ouf j’habite à 950 m. ;o)

Alain

Posté en tant qu’invité par swissmarmot:

et quand on habite à 1750m, on est montagnard ??
vivre à cette altitude et passer tout son temps libre à cette altitude minimum, c’est montagnard ??
:slight_smile:

Posté en tant qu’invité par y2:

Ah oui mais non!
Etre montagnard c’est se nourrir uniquement avec du cochon, du fromage et des patates. Ne pas aimer le poisson qui ne tient pas au ventre, ne pas aimer l’eau qui mouille mais adorer les vaches de couleur et faire la sieste dans del’herbe verte bien grasse avec plein de fleurs colorées dedans.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Alain a écrit:

L’étage montagnard d’un point de vu altitudinal c’est entre 900
et 1600 m. Etre montagnard dans ce cadre là c’est habiter dans
cette fourchette.

Tu habites dans une fourchette?

Posté en tant qu’invité par Alain:

Non c’est être sub-alpin…

Posté en tant qu’invité par Alain:

Heuuuuuuu dans un pic à fondue.

Posté en tant qu’invité par yves:

Salut

En suisse, il y a des montagnard. A Pelvoux, Névache, ce sont des montagnard. Non ?

Posté en tant qu’invité par nico:

ta définition est particulièrement restrictive, désolé de te déçevoir…

Montagnard : qui habite la montagne. Il faut donc définir la montagne, ce qui est particulièrement difficile…

Une proposition : « c’est un volume saillant s’élevant à une altitude donnée, possédant une dénivellation et des pentes suffisamment marquées pour créer une énergie potentielle. Celle-ci se traduit par des phénomènes gravitaires, des forts processus morphogénétiques et des sols vulnérables. Les points hauts pénètrent dans la troposphère occasionnant une péjoration climatique provoquant un étagement de la végétation mais aussi un étagement des processus morphogénétiques » (d’après A. Marnézy)

Avec cela, vous avez des éléments pour savoir quel coin est en montagne ou non…!

A votre bon coeur…

Posté en tant qu’invité par Phil:

montagnard = tête de lard. Pas mal, comme définition, non :wink:

Posté en tant qu’invité par strider:

un montagnard fait référence autant à la montagne en tant que réalité qu’en tant qu’idée…

un montagnard est un individu qui vit dans un espace au relief prononcé et dont le rapport à cet espace relève du processus identitaire…

ce n’est pas parce que tu vas en montagne que tu es un montagnard :

pour le non-montagnard, la montagne est un espace avec ses caractéristiques, investi ponctuellement . Il peut très bien apprécier cet espace et lui projette ses conceptions venus d’ailleurs.

pour le vrai montagnard, la montagne est un territoire qu’il s’est approprié (foncièrement et socialement notamment), qu’il modifie sur le temps long en restant sur place et auquel il s’identifie c’est à dire qu’il se reconnait comme appartenant à cet espace montagnard devenu son territoire dont il a la capacité à le modifier.

les alpinistes peuvent être des montagnards mais peuvent être tout simplement des homo touristicus (terme non péjoratif), qu’ils fassent des trucs sophistiqués ou pas…faut savoir que les échelles de cotations sont de pures projection d’une pensée qui ne relève pas des territoires montagnards traditionnels, mais plutôt du milieu urbain moderne et du développement des sports et de la société de loisir (ex le paysan d’autrefois en avait rien à foutre de savoir si le rocher du coin, c’était 5b- ou 6b+, pour lui c’était un rocher qui ressemblait au peigne ou à la fourche à fumier dans son étable rocher qui est situé à côté de son champs famillial et qui fait partie du territoire communal)
aujourd’hui, faut pas se voiler la face, beaucoup d’alpinistes sont des homo touristicus qui projettent leur conceptions venues d’ailleurs sur la montagne…la plupart des alpinistes aiment ressentir la territorialité chez les montagnards (ex boire un coup à la Cordée, ou encore le style refuge de la dent parrachée, espace culturellement approprié) mais ne s’impliquent au jour le jour dessus, notamment sur le domaine foncier et politique d’ usage des sols qui relève du territoire…ils ont une influence dans les décisions, mais ils n’ont pas la maîtrise foncière qui est une base de l’appropriation et de la territorialité…

donc pour résumer:

-pour l’homo touristicus, la montagne est un espace visité ponctuellement ou fréquemment, auquel il projette ses conceptions venues d’ailleurs (détente, écologie, soif du sauvage, « propre », cotations, esprit sport & loisir, besoin de défi, moyen de communication, photographie, technologie sport, site web)

-pour le montagnard, la montagne est un territoire auquel il s’identifie notamment parce qu’il est impliqué dans la maitrise foncière et les activités au jour le jour (gestion foncière, activité agricole, pastoralisme, développement local, entretien des infrastructures et des milieux et gestion des riques au quotidien, accueil, activité découverte montagne et haute montagne, monitorat, implication familliale au jour le jour sur place, intégration à la sociabilité popre au territoire concerné…)

au niveau des réprésentations et des pratiques de l’espace montagne c’est à dire le « fait montagnard », celles de l’homo touristicus et du montagnard peuvent très bien se rejoindre et s’influencent mutuellement, grace aux interactions et interelations, et donc ces représentations évoluent ensembles mais l’origine et surtout la territorialité foncière les diffèrent complètement.

Posté en tant qu’invité par Phil:

Aah, Marnézy…nostalgie…

"là, sur cette diapo, vous voyez distinctement - sniirrrfl (reniflement dans le micro) - au-dessus de la moraine, le verrou qui ferme le vallon… Sur celle-ci… ah, oui, bon, là c’est ma femme… "

Posté en tant qu’invité par strider:

Phil a écrit:

Aah, Marnézy…nostalgie…

"là, sur cette diapo, vous voyez distinctement - sniirrrfl
(reniflement dans le micro) - au-dessus de la moraine, le
verrou qui ferme le vallon… Sur celle-ci… ah, oui, bon, là
c’est ma femme… "

pas changé!

;-D

et en plus demain Marnèz nous emmène en Maurienne!!

de mon côté, j’ai plus suivi la conception Bernard Debarbieux avec laquelle je suis assez d’accord

Posté en tant qu’invité par Phil:

strider a écrit:

mais là en fait j’ai plus suivi la conception Bernard
Debarbieux avec laquelle je suis plus d’accord

Désolé strid’, moi je suis un frère ennemi , je connais pas Debarbieux. Marnéz je l’ai eu qu’en 1ere année…d’histoire

« ah mais vous allez vous taire là-haut? ! J’ai déjà mis le cours le lundi à 8h pour éviter les emmerdeurs il va falloir que je le mette à 6h alors… »

Posté en tant qu’invité par strider:

Phil a écrit:

Désolé strid’, moi je suis un frère ennemi , je connais pas
Debarbieux. Marnéz je l’ai eu qu’en 1ere année…d’histoire

ah enfin un collègue historien!! ça va, c’est pas trop chiant la géo?
moi, géo, j’ai fait option histoire pendant 2 ans, je dois dire que j’aime l’Histoire, sauf quand je suis aux exams où je me fait rétamé à chaque fois…du coup j’ai laissé tomber mais c’est par pure stratégie, je ne voulais pas perdre trop de points aux exams.

"ah mais vous allez vous taire là-haut? ! J’ai déjà mis le
cours le lundi à 8h pour éviter les emmerdeurs il va falloir
que je le mette à 6h alors…

oui il fait un peu prof de lycée parfois c’est vrai!!!

Posté en tant qu’invité par nico:

je me suis servi de la déf de son cours de géographie pour la montagne. Bien sûr, c’est incomplet et demanderais beaucoup de détails. Mais je le reconnais bien dans tes phrases…! Sinon, pour les compléments, Debarbieux est une bonne piste pour le volet humain, une très bonne piste. Un conseil à tous ceux qui s’intéressent à ces thématiques, lisez-le…

Posté en tant qu’invité par strider:

ouais Debarbieux est plus tourné sur le territoire et l’épistémo de la géo alpine (le volet « humain » comme dit Nico) alors que Marnézy s’attaque plus à la géo physique d’un côté et l’aménagement de l’autre…c’est complémentaire et c’est comme ça qu’il faut le voir.

Posté en tant qu’invité par Phil:

strider a écrit:

ah enfin un collègue historien!! ça va, c’est pas trop chiant
la géo?
moi, géo, j’ai fait option histoire pendant 2 ans, je dois
dire que j’aime l’Histoire, sauf quand je suis aux exams où
je me fait rétamé à chaque fois…du coup j’ai laissé tomber
mais c’est par pure stratégie, je ne voulais pas perdre trop de
points aux exams.

Ouh là, c’était y’a longtemps… en 96 ou 97 si ma mémoire est bonne (ici, trémolo gâteux)… Trop chiant? ben, ça dépendait…on avait droit à deux variétés, géo physique et géo humaine… c’était assez relax je dois dire… en fait tout était relax à l’époque… question géo ce que je maîtrisais le mieux, c’était la topographie des bistros. Cela dit, j’étais dans les assoc’ étudiantes, et les historiens on avait de bonnes relations avec les géo… des vraies piches ces mecs :wink:

Posté en tant qu’invité par Pierrre:

Bin puisqu’on en cause, pour avoir un regard d’historien sur la construction de " l’identité montagnarde" ( je mets des guillemets, parce qu’après deux mémoires consacrés à ce sujet, je reste un peu sceptique … je vous épargne les détails, c’est du pignolage universitaire de bas niveau ), jetez donc un oeil à ce qu’en disent J.-F. Soulet ( Les Pyrénées au XIXe s., p. 31 ) et Serge Briffaud (Naissance d’un paysage). Il y a matière à reflexion… Pignolage universitaire de très haut niveau !

Bonnes lectures …