Posté en tant qu’invité par Chriss:
Je regarde le blond suspendu par une main dans le toit de DSF et j’entends sa voix qui nous dit l’essentiel, la passion et le sens de tout cela, de ce grand inutile. Je regarde le blond défier le vide avec tant d’aisance et de fluidité. Un moment il interrompt sa danse et semble regarder en dessous, comme on regarde le chemin parcouru et poursuit sa route vers le sommet, vers demain, vers l’après, vers l’incertain, toujours plus haut. Comme lui je regarde derrière moi et je vois le chemin qui s’allonge et je devine le sommet qui se rapproche, inexorablement et je poursuis ma route inlassablement…
Je me demande pourquoi il m’a autant touché, pourquoi il a touché autant de cœurs… je me demande pourquoi toutes ces heures passées sur le rocher…Peut-être que c’est à une à une partie tellement intime de nous qu’il parle que les mots ne suffisent pas, qu’ils sont inutiles… peut-être qu’il n’y a rien à comprendre, c’est comme ça c’est tout…
Il disait de son pote Berhaut qu’il ne savait pas tout gérer et qu’il allait comme tout le monde vers le plus facile…pour lui en montagne. Lui non plus ne savais sans doute pas faire face à tout, à tout ce qui lui était tombé dessus et son chagrin inconsolable à la mort du Pat était un peu le mien aussi.
J’ai continué à regarder des images du blond et c’est un peu de moi que je voyais, un peu à moi qu’elles me renvoyaient. Et puis les images se sont brouillées, mes yeux se sont embués tout est devenu flou mon regard s’est détourné stoppant le carrousel incessants des souvenirs qui me donnaient le tournis…je suis sorti et le temps un moment suspendu à repris sa course, le monde est devenu plus froid et je me suis senti plus vieux. Triste comme un saule j’ai regardé les feuilles d’automne continuer de tomber, un ballon rouge trainait dans la cour…demain j’irai grimper, demain j’irai grimper… la vie continue…
je grimpe pour passer le temps,
petit qu’il me reste de vivre,
comme on se fait le cœur content,
comme on dessine sur le givre,
balancer caillou sur étang,
oui pour passer le temps je grimpe…. (Aragon)