Posté en tant qu’invité par zatopekbe:
Gravir l’Himalaya reste une aventure sans filet, selon les guides de Chamonix
[i]Gravir l’Himalaya reste une aventure sans filet, selon les guides de Chamonix, d’où sont originaires plusieurs des sept victimes françaises de l’avalanche qui a enseveli dix-huit alpinistes le 20 octobre sous le Kang Guru (6.981 mètres), au Népal.
« Il n’y a pas de vrais moyens de secours opérationnels dans cette région », remarque Jean Coudray, guide de haute-montagne et professeur de l’ENSA (Ecole nationale de ski et d’alpinisme) de Chamonix à la retraite. « La tragédie » qui vient de se produire « n’est pas exceptionnelle », ajoute-t-il.
« Au-dessus de 5.000 mètres, l’aventure est totale », souligne le guide, en écho aux commentaires recueillis par l’AFP auprès de ses confrères, « on part sans savoir si l’on reviendra ».
Les guides de Chamonix -d’où sont originaires 4 des sept victimes françaises, selon le quotidien Le Dauphiné libéré- accompagnent de plus en plus souvent des clients en Himalaya à l’inter-saison, entre les courses de montagne de l’été et le ski l’hiver.
« En ce moment, tout Chamonix est à Katmandou », confirme Antoine Chandelier, responsable du bureau local du quotidien Le Dauphiné Libéré et lui-même grand montagnard, qui connaissait plusieurs des victimes. Et ce n’est pas la première fois : « Je perd beaucoup d’amis », confie-t-il.
« L’Himalayan Rescue Association ne dispose d’aucun moyen, à part de petits dispensaires pour soigner les bobos des randonneurs », explique Jean Coudray, qui participe lui-même chaque année à des expéditions. Les secours Népalais, formés d’une poignée de militaires et de policiers, avec quelques hélicoptères, sont peu entraînés, peu formés et médiocrement équipés.
« Il n’y a pas non plus de service de prévision météo fiable », susceptible d’alerter les alpinistes sur un risque à venir, détaille-t-il.
Jean Coudray est l’un des fondateurs d’une association, la Fondation Yves Pollet-Villard, dont l’objet est de former de jeunes Népalais au métier de guide, notamment pour aider à l’émergence d’équipes de secours.
« Ce n’est pas la France, où il suffit de lever les bras pour déclencher les secours », ironise-t-il, faisant allusion aux signaux convenus pour demander de l’aide à l’hélicoptère: « Là-bas, il faut d’abord payer, avant qu’il décolle ».
Le drame a vivement frappé à l’ENSA, où l’on avait pas connu telle catastrophe depuis la mort de 14 stagiaires et guides, en 1964, à l’aiguille Verte, dans le massif du Mont-Blanc. C’est un professeur de l’ENSA, Daniel Stolzenberg, qui encadrait le groupe victime de l’avalanche du 20 octobre au Népal.
L’Himalaya »est un des derniers endroits où l’on pratique encore un alpinisme princier (…) car l’aventure est toujours sans filet», tranche Jean-Michel Asselin, directeur des revues « Vertical » et « Alpinisme et randonnée », qui participe régulièrement à des expéditions.[/i]
Source : http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=41491
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