de bon conseils ont été donnés mais j’y vais de mon témoignage quant aux débuts dans l’alpinisme… j’suis pas en montagne tous les we et au départ je n’avais pas de pote expérimenté à portée de main, donc faut relativiser le rythme.
attiré depuis longtemps par l’alpi j’ai acheté ma première corde et mes premiers bouquins genre « guide de la montagne », « escalede, s’initier et progresser », etc pour me mettre à l’escalade « en extérieur » il y a 3 ans, au printemps.
1ere grande voie équipée l’automne suivant.
1eres courses de neige « encadré » -inscription au caf- l’hiver de la même année (et premier but sur une tentative « autonome » sur un couloir PD … au pied, je ne l’ai pas senti du tout)
1ere première grande voie digne de ce nom (280m, TDinf) aux beaux jours (on a évidemment explosé l’horaire)
Il s’est passé un an depuis l’achat de ma première corde et on m’offre mon premier lot de coinceurs, je complête la panoplie et c’est parti pour l’initiation TA avec un copain aussi inexpérimenté que moi. 1er jour - courte voie rocheuse bien fournie en pitons et arbres (pas de relais à fabriquer) dans le AD-.
2e jour - Le copain est bien fatigué, voie a peine plus longue, plus facile (escalade dans le 2-3) mais sacrément aérienne. Premier relais TA plein gaz, fier à l’époque, j’ose à peine le montrer maintenant.
On arrive tard au sommet, on a progressé corde tendue sur la fin, il ne nous reste plus qu’à désescalader une cheminée très facile. Toujours encordés, j’assure à l’épaule le copain pour qu’il prenne pied sur la vire en contrebas et pars pour le rejoindre. Alors que je m’aprête à poser le pied sur une march e assez basse, ma prise de main droite cède. Je chute de quelques mètres, et me retrouve vautré sur la vire, les pieds à peine dans le vide (30 à 40m de chute possible), une épaule luxée.
Ayant jugé la désescalade courte et facile, joyeux d’avoir atteind le sommet, je n’avais évidemment pas demandé au copain de bricoler un relai.
Lui s’est vu mourir emporté par moi … imagine son état psychologique. Je ne t’explique pas le bazar pour franchir le petit pas à l’endroit ou la vire n’excède pas 30cm pour rejoindre enfin une bonne terrasse. Moi passant devant, avec un seul bras valide, posant avant et après le pas 2 bon friends pour finalement le faire venir à moi.
A ce moment il reste un petit rappel à passer et quelques pas à faire pour rejoindre enfin le sentier … rappel équipé mais s’en était déjà trop
La suite c’est hélico, hosto … 6 mois d’arrêt mis à profit pour réfléchir à ma pratique.
Cette mésaventure est restée une simple mésaventure mais elle m’a otée l’envie de brûler les étapes (ce que j’étais persuadé de ne pas faire).
Un hazard m’a fait reprendre l’escalade TA en tête dès l’automne (toujours dans du AD), j’étais parti pour une sortie en montagne en second et notre premier s’est trouvé mal au pied de la voie.
Nous avons suivi la première cordée menée par un « maintenant bon ami » expérimenté qui nous a laissé un ou 2 points en place dans une section un peu plus sioux que le reste.
Depuis, 2 ans après l’accident maintenant, j’ai pris le temps d’apprendre aux côtés de gens expérimentés via le caf et avec les amis que je m’y suis fait. Toujours pyrénéiste, je me sens prêt maintenant pour des modestes courses alpines … tout ça pour dire qu’effectivement, le niveau d’escalade n’est qu’un des nombreux éléments participant à la capacité ou non de se lancer dans de belles courses en montagne sereinement.
pour la petite histoire, voici le relai bricolé à 80m du plancher des vaches ce jour là, un de mes premiers relais je le rappelle.
Sangle autour d’un béquet, couplée avec un friend selon le montage « directionnel » alors présent dans les livres - il a disparu depuis- , coinceur en opposition pour éviter au relais de sauter.
S’il est un peu crade du fait du bout de sangle gris qui traîne, le montage est surtout peu recommandable si l’on pense à la conséquence de la rupture accidentelle de la sangle rouge … je meurs. Et une chute de pierre est plus vite arrivée qu’on ne le crois.
