Cordée de 3

Posté en tant qu’invité par geg:

on prévoit la traversée Aiguille de Bionnassay au Mont Blanc et descente par l’aiguille du midi,
Sauf qu’on est 3
Comment s’encorder en arête à 3 ?
Combien de temps en plus doit on prévoir ?

A vous de jouer…merci d’avance

Posté en tant qu’invité par Alex74:

trouve un quatrième ou sépare toi d’un de tes compagnon!!!
à part ça je vois pas

Posté en tant qu’invité par alain:

En principe, sur l’arête on progresse à corde tendue donc on va aussi vite à 3 qu’à 2. C’est quand on tire des longueurs qu’on est + lent à 3 qu’à 2.
Pour l’encordement, voici le système utilisé par un copain guide mais il faut que le 1er de cordée soit au niveau : le 2e et le 3e sont encordés chacun sur une corde séparée, le 1er a ces 2 cordes attachées à son baudrier.
Je ne connais pas ton niveau et je ne voudrais pas te sous estimer mais tu dois savoir que la traversée de Bionnassay est une course sérieuse, l’arête est très fine et très aérienne. A la fin de la traversée, tu arrives au piton des Italiens puis au dôme du Gouter et la route est encore longue jusqu’au sommet du Mt Blanc.
Horaire indicatif : ref Durier - sommet 4 h; sommet - dôme du Gouter 2 h; dôme - sommet Mt Blanc 2 h ; + descente par les 3 monts. Le tout en altitude.

Posté en tant qu’invité par GEG:

Le coté aérien est ce qui m’attire dans cette course, et en même temps ça m’inquiète un peu.

Tu n’es pas le seul à le dire : dans mes différentes lectures cet aspect revient très régulièrement. Du coup, je me pose la question de ma capacité mentale à m’engager sur l’arête lorsque j’y serai (en plus ce sera une première dans le genre arête effilée et aerienne). Ce serait un très mauvais trip de devoir renoncer comme ça et à cause de ça.

Par contre, le Mont Blanc je connais déjà (caisse physique demandée, altitude à supporter), et je pense que ça va aller.

Quel conseils me donnerais tu ?

Posté en tant qu’invité par Michel:

C’est génial d’être 3 pour ce genre de course.
En effet, ça permet de répartir la charge de portage sur trois personnes au lieu de deux notamment pour le matériel de sécurité, la corde et la quincaillerie. Sur une arête effilée plutôt horizontale, le mieux est de progresser l’un derrière l’autre à 15 - 20 mètres à corde tendue. Il faut veiller à toujours bien avoir un membre de la cordée de chaque côté : et quand on arrive dans un terrain crevassé, il suffit que le premier et le troisième raccourcissent leur encordement de 5 à 10 mètres.

La question essentielle à se poser est de savoir si les trois membres de la cordée sont également compétents ou si l’un des trois (voire 2) risque d’être à la remorque des autres (la cordée progressera alors nécessairement au rythme du plus lent).

Posté en tant qu’invité par Julien R:

Michel a écrit:

Sur une arête effilée
plutôt horizontale, le mieux est de progresser l’un derrière
l’autre à 15 - 20 mètres à corde tendue. Il faut veiller à
toujours bien avoir un membre de la cordée de chaque côté : et
quand on arrive dans un terrain crevassé, il suffit que le
premier et le troisième raccourcissent leur encordement de 5 à
10 mètres.

J’aurais plutot fait le contraire 5-10m sur rocher =peu de frottement et chute pendulaire donc force de choc assez grande et 15-20m sur glacier creuvasé = la longueur frottant sur la glace et s’enfoncant dans la neige diminue la force de chute à retenir. De plus sur l’arete pas besoin d’être chacun d’un coté mais de passer la corde derrière des rochers ou autres becquets.
J’ai bon?

Posté en tant qu’invité par SEB:

je pense que tu as tt juste!
félicitations!!

Posté en tant qu’invité par Lucio:

Je sais pas si on répond à la question… L’arête de Bionnassay est une arête de neige, effilée, généralement sans aucun béquet permettant la pose de protections.

Sur glacier crevassé, c’est pas plus mal d’être à trois pour peu qu’on ait une corde de bonne longueur.

Posté en tant qu’invité par Titus:

Moi je dirai que sur ce genre de traversée que celui qui ferme la marche n’a pas droit a l’erreur et c’est vrai que c’est particulierement stressant pour lui car il doit etre attentif a la progression de ses compagnons mais en même temps etre attentif a la sienne.

Posté en tant qu’invité par emmanuel:

Essaie pour voir les Ecandilles, c’est bon pour tester les nerfs.

Assurer deux seconds dans ces voies, c’est pas facile voire même dangereux. Un guide peut se le permettre, moi je ne le ferai en aucun cas, c’est trop con d’embarquer toute une cordé parce que quelqu’un a trébuché.

Posté en tant qu’invité par GEG:

c’est quoi les Ecandilles ??

Posté en tant qu’invité par Michel:

emmanuel a écrit:

Assurer deux seconds dans ces voies, c’est pas facile voire
même dangereux. Un guide peut se le permettre, moi je ne le
ferai en aucun cas, c’est trop con d’embarquer toute une cordée
parce que quelqu’un a trébuché.

Tu poses là la question essentielle : « à quoi sert-il d’être encordés, si c’est pour que toute la cordée se retrouve sur le glacier ». Si on ne peut s’assurer correctement, il vaut largement mieux se décorder et cheminer chacun pour soi. Admettons donc que l’encordement sert à retenir l’un des membres de la cordée qui chute.
Je ne pense pas que les techniques des guides soient transposables directement au montagnard moyen comme moi, notamment lors de la progression dynamique :

  • le guide assure le client moins adroit que lui ; l’assurage exclut le cas de figure du guide qui tombe.
  • le guide « accepte » un risque professionnel assumé pour progresser vite (il est arrivé que des cordées avec guide dévissent).
    C’est pourquoi je n’utilise jamais (ou exceptionnellement) l’assurage à corde tendue à 4 metres en rocher, méthode que tous les guides utilisent au début de l’ascension du Gd Pic de la Meije, au Cervin… Cette méthode ne pardonne pas la chute du leader.

Alors comment concilier rapidité et sécurité dans du terrain « facile ». La technique consiste à évaluer la distance probable des points d’assurage et à fixer l’encordement au double de cette distance : on peut ainsi avoir toujours entre 1 et 2 points entre les membres de la cordée. La progression a alors lieu à corde tendue avec 15, 20 ou 30 m de corde. Sur une arete, il en va de meme mais on fait passer la corde d’un coté et de l’autre en sorte que si l’un tombe d’un coté, l’autre puisse l’assurer à partir de l’autre coté : ceci nécessite d’avoir pas mal de corde sortie, soit 25m par exemple.
Quand on arrive sur un glacier plat crevassé (col du Dome), il va alors falloir raccourcir l’encordement pour disposer de 15m environ entre membres de la cordée.
Dans ces conditions, on ne va pas moins vite à 3 qu’à 2. Le seul cas où la cordée de 3 est pénalisée c’est la descente en rappel où le temps est multiplié par… disons 1,2.

Avez vous d’autres techniques ?

Michel,

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par jc:

25 m de corde entre deux membres d’une cordée, sur une arête? 15 à 30 m d’espacement « à corde tendue »? J’espère que le rocher est très franc, qu’il n’y a pas de frottement, pas de pierres qui risquent de partir à cause de la corde qui frotte ici et là, bref voilà des conditions qu’on ne rencontre jamais… (surtout en Oisans d’ailleurs) Pour moi, corde tendue = 12 à 15 m maxi. Combien de fois ai-je dû « raccourcir » la corde entre moi et mon second ou leader pour éviter tous ces problèmes… et donc l’assurage devient plutôt aléatoire… de l’assurage « FPT » comme on dit (Faut Pas Tomber). Pour moi, corde tendue (sauf sur glacier) = assurage tendu!

Posté en tant qu’invité par Michel:

jc a écrit:

J’espère que le rocher
est très franc, qu’il n’y a pas de frottement, pas de pierres
qui risquent de partir à cause de la corde qui frotte ici et
là, bref voilà des conditions qu’on ne rencontre jamais…
(surtout en Oisans d’ailleurs) Pour moi, corde tendue = 12 à 15
m maxi. … de l’assurage
« FPT » comme on dit (Faut Pas Tomber). Pour moi, corde tendue
(sauf sur glacier) = assurage tendu!

Dans le cas où on progresse en faisant des longueurs c’est bien 40m de corde (au moins) qui se trouvent déployés : alors les pierres partent d’autant plus ! !
Et puis sur une arete (style la Meije) les pierres tombent sur les cotés et évitent les grimpeurs.

Quant à l’assurage FPT, autant se décorder .

Bonne course,

Michel,

Posté en tant qu’invité par berni:

Les discussions s’égarent de la question initiale…
Sur l’arrête du Bionnassay, pas de rocher…conséquences:

Tout va dépendre des conditions; si la neige est dure et que les membres de la cordée peuvent marcher chacun d’un côté de l’arrête pas de problème… et là la distance de corde n’a guère d’importance si ce n’est la hauteur de chute (à mon avis 15m c’est beaucoup trop).
Par contre la trace va souvent se trouver que d’un côté de l’arrête et là ça se complique… enfin non c’est plutôt simple; si le premier de cordée n’est pas hyper balaise, une glissade et hop c’est le dévissage… Si là je devais y aller tout de même ce ne serait qu’à deux avec encordement court…

Posté en tant qu’invité par emmanuel:

ça s’écrit aussi Ecandies:

http://www.st-bernard.ch/Sports/fr/Escalade/Esc_Ecandies.html

C’est cool, mais en rocher.

A+,

Manu.

Posté en tant qu’invité par emmanuel:

Je pense finalement que c’est Alex74 qui a la meilleure proposition. Une arête reste une arête, sur neige ou rocher !