Corde ou pas corde?

Posté en tant qu’invité par Olivier84:

Chers amis,
J’ai envie de savoir depuis longtemps quel est votre opinion sur le sujet suivant…

Est-ce que pour vous le simple fait d’engager les spatules sur un glacier implique de devoir s’encorder ?
Si oui, vous encordez-vous aussi à la descente? Le risque à priori est le même, voir il est plus grand…
Quand vous êtes encordé, comment attachez-vous la corde au baudrier ?

Si vous n’êtes pas encordé, portez-vous quand même un baudrier et une corde pas trop loin sur le sac ?

Etant le premier à poser ces questions je m’octroie le privilège de proposer mes réponses !!

Oui, été comme hiver quand je pose un crampon ou une spatule sur un glacier je m’encorde avec mes compagnons de course.
Néanmoins je dois reconnaître qu’à ski la corde file dans le sac pour la descente.
Je fixe la corde sur le baudar avec un machar ou un autre système coulissant et avec le reste je fais des anneaux de buste.

A vous de vous exprimer …

(:o)livier

Posté en tant qu’invité par julien:

Ca depend.

a la montee je dis oui surtout en terrain accidenté ou vierge. sur les autoroutes je ne m’encorde pas, sans doute ai je tort…!
A la descente, tres rarement. En effet avec la vitesse tu risque moins de passer dans un pot…le probleme c’est l’arret evidement ou alors si on skie lentement parceque justement c’est troue. dans ce cas la oui je mets la corde a la decsente. je m’encorde direct au baudrier. pour pas etre trop emmerder par la corde on descend de front légerement décale. la corde reste derriere. sinon le dernier garde 1m50 de mou ds les mains et regule. le dernier doit etre le meilleur skieur.

Posté en tant qu’invité par Fab:

Le choix de s’encorder ou pas, c’est au chef de groupe de le decider, pourvu qu’il puisse le justifier. Je ne m’etends pas + la-dessus, faute de temps.

L’encordement, selon les recommendations de l’ENSA, a evolue recemment suite a des accidents. Il est conseille de s’encorder directement sur le baudrier par un noeud en huit a double. Ou bien de placer 2 mousquetons a vis, inverses, avant d’y passer une queue de vache.
Evidemment, on ajoute a cela un machard ou un autre système autobloquant avec 20cm de mou. Ce systeme permet a la tension de ne pas s’exercer sur le noeud d’encordement, pour se decorder plus facilement apres avoir realise un solide amarrage pour entreprendre un mouflage, par exemple.
Ok pour les anneaux de buste. en encordement a 2, chacun garde des anneaux pour le cas ou…

Et chercher a tout prix a eviter les crevasses !
Fab

Posté en tant qu’invité par Lionel:

En théorie, il faudrait toujours s’encorder à la montée, d’autant que le faire n’implique pas vraiment de contraintes supplémentaires, sauf de monter au même rythme (et que la corde est systématiquement emportée dans le sac quand on monte sur glacier). Néanmoins et sûrement à tort, il m’arrive souvent de laisser la corde dans le sac lorsque je juge que les risques sont faibles.

A la descente, on skie normalement sans la corde (il me semble que c’est le but) et elle reste presque toujours dans le sac. Comme le dit Julien, on a moins de chance de chuter en crevasse car on passe plus vite sur les ponts. Encore faut-il regarder où l’on met les skis et éviter de faire un virage sur un pont de neige. Evidemment, certaines zones chaotique imposent néanmoins la précaution de s’encorder même en descente.

En résumé, toutes les règles de prudence font perdre du temps (matériel supplémentaire = poids, donc lenteur, précautions donc plus d’arrêts…) et on sait que plus on reste longtemps en montagne, plus … on prend des risques (orages de l’après-midi, chutes de pierres…). La grande difficulté est donc de gérer ce dilème : prendre et utiliser un équipement suffisant qui… nuit à la rapidité de la progression qui est un élément essentiel de la sécurité.

On fait donc souvent des entorses aux règles, cela dépend de son propre jugement.

Posté en tant qu’invité par maurice:

tout a fait d’accord avec vous. Une option que je pratique aussi, c’est que chaque participant (si on est a deux par exemple) ait une corde dans son sac (c’est quand meme genant si c’est celui qui a la corde qui tombe dans un pot) ainsi, ca evite l’eternelle chamaillerie de qui prend la corde… en tout les cas, celui ou ceux qui ont un bout de corde doivent desendre les derniers.
Pour l’encordement a la montee, j’ai deja vu des gens tomber dans un pot en suivant la trace ! je dis ca, mais effectivement, c’est un peu theorique, que celui qui n’a jamais ete sur un glacier decorde nous lance la premiere pierre…

Posté en tant qu’invité par Francois:

Corde ou pas corde ? Voici mon analyse (délivrée gratuitement).
Il convient de distinguer 3 cas : glacier débonnaire (ex : Proz, Plaine Morte), glacier classique (ex : Pilatte, Panossière), glacier complexz (ex : Moming depuis Ar Piteta, séracs de la jonction).
1/ Glacier débonnaire :
Matos : rien. Déplacement : sans rien. Compétences : uniquement pour le leader.
2/ Glacier classique :
Matos individuel : Baudrier, longe, broche. Dans le sac, un kit composé de 2 anneaux de cordelette, 1 grande sangle, 2 mousquetons, 1 poulie, 1 système autobloquant (tibloc, ropeman, poignée…)
Matériel collectif : 2 cordes.
Déplacement : non encordé mais avec baudrier, longe et broche à portée de main.
Compétences pour le leader : Mouflage, savoir remonter quelqu’un. Compétences pour les participants : savoir s’encorder, faire un amarrage.
3/ Glacier complexz :
Matos : id. 2/
Déplacement : ponctuellement encordé, nœuds de freinage sur la corde, conserver une " poupée " de 3-4 m de corde au baudrier. La 2ième corde sert au sauvetage.
Compétences : compétences identiques pour le leader et les participants.
Dans les cas 2/ et 3/ dans le brouillard toujours progresser encordé à la montée comme à la descente.
Il est 11h35, bon apétit.

Posté en tant qu’invité par Guido CAGLIERO:

Quando si usa la corda bisogna obbligatoriamente conoscere le manovre di sicurezza! Quante volte uno cade in un crepaccio e trascina gli altri? quante volte a seguito di scorretto uso della corda ci sono stai incidenti mortali (strozzamento!)

Posté en tant qu’invité par christian:

Il y a confusion avec l’encordement dynamique. En ce qui concerne l’encordement spécifique de progression sur glacier de type rando à ski nul besoin de s’encorder directement sur le baudrier, bien au contraire. Un noeud de huit sur mousqueton à vis fixé sur le pontet du baudrier suffit.
Pour l’autoblocant préinstallé sur la corde s’il y a chute dans une crevasse en aucun cas la tension ne doit être exercée sur ce dernier, ni pour celui qui est au fond, ni pour celui qui est resté en dehors, sinon il y aura un gros problème pour la suite des opérations, auto-sauvetage ou mouflage. La tension s’excerçant sur le noeud d’encordement il y aura en effet des difficultés pour le défaire qu’importe puisque pour celui qui est au fond ce noeud une fois enlevé du mousqueton à vis (en cas d’auto-sauvetage) évitera une glissade sans fin sur la corde si les autoblocants ne bloquaient plus. Pour le haut le noeud d’encordement non défait ne pose pas de problème pour la confection d’un mouflage. Là aussi, comme pour beaucoup de techniques touchant la montagne, il n’y a que les excercices et la manipulation dans les conditions réelles pour maîtriser le sujet.

Une règle impérative une fois encordé, la progression se fait corde tendue sinon c’est prendre le risque (prouvé) de ne rien retenir.

Ne pas hésiter non plus à prendre une corde suffisament longue (50 m) pour pouvoir faire un encordement efficace :

  • bonne distance entre le premier et le deuxième.
  • réserve de corde (poupée) sous la poche du sac afin de pouvoir accrocher son matériel dans la crevasse pour le premier, garder une réserve suffisante pour un éventuel mouflage par le bas, avoir de la réserve pour la mise en place d’un mouflage triple par le haut, pour le second…

A propos de savoir qui doit porter la corde sur glacier lorsque l’on n’est pas encordé, ma réponse est qu’il faut 2 cordes (dans des sacs différents!!!) même si le groupe n’est composé que de deux personnes.

Il y a encore beaucoup à dire sur la progression et la sécurité sur glacier, alors si vous êtes motivés j’organise avec d’autres collègues des stages spécifique de 2 jours à l’ENSA chaque année. Me contacter par Email.

Posté en tant qu’invité par Fab:

Je ne suis plus d’accord avec ta facon de t’encorder sur le baudrier par l’intermediaire d’un seul mousqueton a vis !
J’ai fais un stage, a l’ENSA justement, il y a quelques mois, et c’est bien d’encordement statique, sur glacier, que l’on parlait.

Il se trouve que dans certaines positions (corde ou pontet en appuie directement sur la vis), un mousqueton a vis peut casser a 300Kg. Cette valeur est tout de suite atteinte lors d’une chute en crevasse, pour peu qu’on laisse trainer (je reconnais qu’on ne devrait pas!) un peu de corde… Je ne l’invente pas, on m’a appris la chose telle qu’elle !

Concernant l’utilisation de l’autobloquant, je ne suis pas d’accord non plus, et je n’ai pas bien compris ton explication. Quelle serait l’utilite d’un autobloquant s’il ne devait pas etre en tension lors d’une chute !? Et pour se confectionner une pedale, au fond du trou, comment faire si la tension s’exerce sur le noeud du baudrier !?

Pour le reste: exercices sur le terrain, mode de progression, longueur d’encordement, reserve de corde, je suis entierement d’accord.

Sans rancune :wink:
Fab

PS: je ne suivrais ps ta formation qui risque de m’embouiller plus qu’autre chose :frowning:

Posté en tant qu’invité par Christian:

Je ne veux pas polémiquer à ce sujet au travers d’internet je crois que tu as bien entendu certaines choses mais que malheureusement tu ne les remets pas dans la situation du skieur de rando. Tu manques évidemment d’une certaine pratique puisque tu n’a pas compris que la pédale (sangle+autoblocant) est fixée au dessus du noeud d’encordement ainsi que l’autoblocant de torse. Lors de la mise en place de ces deux éléments tu n’est en aucun cas désencordé. Une fois ces deux éléments fixés sur la corde tu pourras retirer ton noeud d’encordement du mousqueton à vis sans le défaire (le noeud) afin qu’il bloque tes autoblocants au cas ou ils ne fonctionnent pas (corde givrée…).
Pour l’autoblocant sur la corde ce n’est jamais qu’une pré-installation.
Pour de plus amples explications voir le cahier technique du ski de randonnée édité par l’ENSA et surtout une réelle pratique sur le terrain pour comprendre le pourquoi de mes propos.
En ce qui concerne ton stage peux-tu me donner la référence afin de resituer l’information.
Pour la formation ce n’est pas grave, la remise en question de certitudes peuvent malgré tout être bénéfique et apporter un éclaircicement sur certaines informations théoriques déjà acquises.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Sans polémiquer, on peut toujours discuter, un forum est fait pour ça et si tout le monde était d’accord sur tout, il n’y aurait pas d’échange possible.
Maintenant, au sujet de l’encordement, un mousqueton à vis sur le pontet est bien suffisant. N’oublions pas qu’on est à ski. Il ne s’agit pas de stopper un vol de 20 m, mais simplement de retenir une glissade. Si la corde est bien tendue, ski aux pieds, on ne va pas loin dans une crevasse.
Concernant la philosophie générale du truc, je crois qu’il faut apprendre à fond 2 ou 3 méthodes avec lesquelles on est à l’aise et s’en tenir à ça. Il me paraît dangereux de papillonner à droite à gauche avec 36000 méthodes qu’on ne saura utiliser efficacement le moment venu.
Pratiquement, je n’apprendrai à personne que l’ennemi n’est pas tellement le poids, mais les frottements. Les petites mécaniques (Tibloc, Ropeman, poignées…) et les poulies me paraissent indispensables et simplifient énormément la vie. Deux cordes sont également indispensables : on peut ainsi préparer tranquillement son sauvetage sans être gêné par les tensions.
C’était la chronique hebdomadaire du Prof. Choron.

Posté en tant qu’invité par alex:

Perso j’utilise la même technique qu’en escalade.
A savoir tout le monde avec un noeud de pendu autour du coup.
Comme ça en cas de chute y a pas besoin de s’embêter à faire un mouflage et ça développe l’aspect mystique de l’ascension (d’ailleurs des fois on monte à genou).

alex (je comprends pas pourquoi personne veut skier avec moi)

Posté en tant qu’invité par Francois:

Evidemment. L’inconvénient étant qu’on risque d’entretenir des relations désagréables avec le Procureur de la République.

Posté en tant qu’invité par Fab:

Certe, je manque de pratique. je reconnais aussi que pour le coup de la pedale, j’ai ecrit trop vite et n’importe quoi !!

A mon avis, nos 2 facons de proceder fontionnent, a conditions de s’y prendre correctement. il y a des avantages et des inconvegnients dans l’une et l’autre, mais bon, le tout est de savoir ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et que cela respecte bien toutes les regles de securite.

Concernant le stage, il s’agissait d’un stage d’application guide, encadre par des professeurs de l’ENSA. Nous parlions a ce moment-la de la randonnee a pied sur un glacier crevasse. J’etais tout content d’avoir les felicitations du ‹ jury › apres avoir realise l’encordement souhaite et explique le pourquoi :slight_smile:

Bons glaciers.
Fab

Posté en tant qu’invité par Laurent:

Il suffit d’emmener aussi le procureur de la republique en rando…

Laurent

Posté en tant qu’invité par alex:

Ouais
faut juste savoir où envoyer l’hélico pour le ramener du Népal (au frais de la princesse of course)