Pour rappel.
L’ascension du Pelvoux fait partie des ascensions bien connues, même si, bien sûr, elle a été largement mythifiée, au point de lire parfois que Durand aurait découvert un autre sommet plus élevé en arrivant au sommet du Pelvoux. Les Écrins étaient bien connus depuis l’opération de 1750-1751. Bourcet les avaient notamment visés depuis La Blanche, au-dessus de Vallouise, et depuis les Trois-Evêchés, en les nommant « Montagne la plus élevée du vallon de Saint-Christophe ». En 1822, l’altitude des Écrins avaient été mesurée par les Piémontais et les Autrichiens à 4105 m lors de la mesure du parallèle moyen. Les Écrins, non seulement étaient bien connus, mais ils étaient précisément localisés en latitude et longitude bien avant l’ascension du Pelvoux.
La série d’ascensions du capitaine Durand à la fin des années 1820 (dont celle du Pelvoux) s’inscrit dans la géodésie du premier ordre, celle de Davout au début des années 1850 correspond à la géodésie du 2e ordre et celle de la série 1852-1853 appartient à la géodésie du 3e ordre. La réalisation d’une carte obéit à un protocole extrêmement précis. On commence par la géodésie du 1er ordre, rattachée aux parallèles et méridiennes, puis on décline vers la géodésie du 2e ordre, puis celle du 3e ordre, selon là encore des protocoles bien précis, chaque officier ayant un secteur déterminé à trianguler. Le capitaine Durand a d’abord mesuré le parallèle de Rodez, les Piémontais et les Autrichiens le parallèle moyen à l’est du Granier et du Grand Colombier. Les méridiennes de Paris et de Strasbourg l’avait été quelques décennies auparavant (rappelez-vous la définition du mètre). Ensuite Durand a eu la charge de la géodésie du 1er ordre dans l’espèce de quadrilatère compris ente les deux parallèles et les deux méridiennes, qui recouvre le Dauphiné.