Comment progresser en glace?

Posté en tant qu’invité par Dan:

et apprendre à bien lire la glace :les « bossettes » pour les pieds et les « trous"pour les piolets.
bien choisir et adapter son cheminement en fonction du terrain;puis anticiper le brochage avec le piolet…en mettant la broche dans un « trou » de piolet, après s’ etre bien placé sur les pieds.Si ça chauffe , tu peux alors passer un (ou deux) brins de corde par dessus un piolet pour te tranquiliser…Bien brocher au niveau de la hanche, avec du matos " chirurgical » ; facilement et rapidement accessible.
et pour les pieds, bien baisser les talons ce qui détends aussi les mollets.enfin progresser par petits pas qui évitent de trop solliciter les bras dans le mouvement.Mais j’ insiste la lecture du terrain est essentielle pour avancer et brocher. toujours anticiper c’ est le secret.Bonne glace slurpp!!
Dan

Posté en tant qu’invité par ex-Luj:

Bon ben en voilà des pistes de travail intéressantes.
Si je mixe ce que savais / pratiquais déjà comme la bonne lecture du terrain et le placement adéquat, j’obtiens des idées genre :

  • brocher souvent => OK
  • remettre les dragonnes => hors de question, j’aime trop cette liberté de mouvement et de délayage
  • progresser en grimpe => pas le temps cet hiver j’ai poney
  • changer de pseudo => ok, ok luj, je te rends ce qui t’appartient
  • grimper en tête dans du très facile plutôt qu’en moule dans du dur => OK, c’est ce que je voulais entendre
  • me vacher aux pioches pour brocher => pas forcément une bonne idée, on est en 2010 bordel, un peu de classe !
  • s’habituer à se retrouver daubé en toute sécurité pour apprivoiser cette sensation => merci mais j’ai quelques potes qui me traînent déjà dans le 5/6 régulièrement, ça je connais bien
  • passer la corde au dessus des pioches => OK mais à chaque fois que ce sera une question de vie ou de mort, ça me paraît bien comme politique
  • prendre du plaisir => « viens là bibiche, j’ai un truc à te dire qu’on m’a recommandé sur un forum »

Allez, merki les gens et bonne saison de plaisir dans l’eau sous différents état de gel (ou pas).

Bonjour
Je trouve ce post intéressant car je pense que beaucoup de gens sont sujet au même problème.

Je ne pense pas que le problème soit spécifique à la glace. On doit avoir le même problème en rocher.

Combien de fois m’est-il arrivé de mousquetonner tout tremblant en me disant que je n’étais pas bien placé, une fois le « klic » entendu comme par hasard je trouve ma position bien plus agréable et je permet même de prendre un repos…

Posté en tant qu’invité par ex-Luj:

Juste pour rebondir sur ce que tu dis et dans la mesure où c’est moi qui ai lancé ce bouzin, c’est vrai que je ressens un peu le même souci en caillou et que je me reconnais dans l’exemple que tu présentes. Cependant je dois admettre que cette peur est vraiment disproportionnée en glace. Dans mon cas il y a un truc spécifique avec ce support.

« La grimpe, qu’elle soit glaciaire ou rocheuse, est une affaire de gestes. Et lorsque rapidité, efficacité et élégance sont conjuguées, c’est que le geste est bon. (…)
Les Anglais ont depuis longtemps compris, sur les taupinières des Highlands, la richesse gymnique de l’ascension sur glace. Leur style, baptisé « balance » par certains, a prouvé qu’en cramponnage, on doit jouer à la fois de force et de délicatesse, tout en s’économisant.
Pour comprendre cette harmonie du geste et en guise d’exercice, il vous suffit en second de reprendre une fois sur deux et sans frapper les trous pratiqués par le premier… Croyez-moi, non seulement vous jouerez des pieds, vous vous économiserez et, qui plus est, ce sera beau à voir, même vu de l’intérieur. »
Dominique Radigue, grimpeur inspiré trop tôt disparu, père avec Bruno Cormier de Vertical.
(Ce petit bout de texte est tiré de Escalades au Mont-Blanc , de Dominique Suchet, paru chez Arthaud en 1988.)

Aujourd’hui j’ai passé toute la journée à me faire filmer (en ski alpin) pour mieux comprendre certaines fautes récurrentes, et j’me dis que de se filmer en glace de temps à autres pourrait être une très bonne idée (certains le font déjà).

Ca rentre plus dans le domaine de la gestuelle que celui de la peur en tête, mais ca serait intéressant d’essayer!

Posté en tant qu’invité par zouzouz:

Salut,
Tu peux aussi essayer de grimper en tête avec les broches déjà en place.
J’ai commencé par ça, et au moins ça permet de gérer moins de choses à la fois.

  • grimper en tête + broches à placer: peur de la chute + peur de ne pas pouvoir brocher: ça fait bcp…
  • grimper en tête avec broches déjà posées: tu as un gros souci en moins.
    A+

Posté en tant qu’invité par zouzouz:

[quote=« zouzouz, id: 1127144, post:27, topic:105594 »]Salut,
Tu peux aussi essayer de grimper en tête avec les broches déjà en place.
J’ai commencé par ça, et au moins ça permet de gérer moins de choses à la fois.

  • grimper en tête + broches à placer: peur de la chute + peur de ne pas pouvoir brocher: ça fait bcp…
  • grimper en tête avec broches déjà posées: tu as un gros souci en moins.
    A+[/quote]
    En fait, j’ai encore mieux!
    Tu pars en tête dans une voie avec les broches déjà posées, MAIS, tu prends également des broches sur toi. Au moment de cliper la dégaine déjà en place, tu te poses la question suivante: "Est-ce que j’ai la force mentale et physique pour poser ma broche ? " et la réponse sera probablement oui parce que tu sais qu’en cas de problème, tu peux utiliser celle déjà en place. Et finalement, tu vas te retrouver à effectuer toute la cascade en mettant tes broches…

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Salut

bon juste un truc a moi pour faire descendre la pression quand tu es taquet en tête.

Disons que tu as planté 2 bons piochons jusqu’à la garde et que c’est béton (à mon humble avis, hypothèse de base pour brocher sans se faire dessus).

Main gauche tu tiens fermement ton piochon alors que la main droite va brocher.

avant de brocher, tu cliques ta dégaine sur ton piolet droit (qui est libre vu que tu ne le tiens plus). Tu as toujours un trou dans le piochon, à différents endroits suivant le modèle). Tu mets ensuite la corde dans la dégaine. En moyenne, un piochon bien planté tiens 200 à 400 kilos. ce qui permet de bien descendre le stress, sachant que si tu tombes en brochant tu devrais te retrouvé suspendu au piochon droit (qui doit être évidement bien planté, sinon tout ceci n’est qu’illusion).

Tu prends donc ton temps pour brocher tranquillement.
Une fois la broche visée jusqu’à la garde, tu déclipses ta dégaine du piochon droit et tu la mets dans la broche.

Ceci est différent de la technique où tu te vaches sur tes piochons. En effet, tu ne pends jamais dans ton piolet. Il est juste là pour t’assurer et faire descendre un peu l’adrénaline :slight_smile:

c’est pas mal comme technique, mais difficilement transposable pour les crétins têtus dans mon genre, qui, plus ils sont au taquet, plus ils veulent passer proprement en jouant les mecs fortiche qu’ils sont pas !! :stuck_out_tongue:

la prochaine fois je tâcherais d’essayer, j’aurai toujours l’air moins con que si je fini pendu sur la broche du dessous … :smiley:

Posté en tant qu’invité par Alfred Malaise:

Jusqu’au 4+/5, il n’y a pas de long ressauts verticaux ou surplombants. Disons maximum 15 m. Donc, c’est l’équilibre et la technique qui prévaut. A partir du 5+, c’est sûr qu’il faut en plus du dash et de la conti. Au-delà de 6, il faut une certaine dose d’inconscience et des couilles comme des melons.

Je grimpe du 5 en tête en glace, du 5+/6a en rocher (mais j’ai eu un niveau 7b il y a longtemps et j’ai fait beaucoup de TA: montagne, Dolomites, Verdon, Vercors). Maintenant, je n’ai plus de dash ni de conti, et je n’ai jamais eu des couilles comme des melons.

Donc, la glace « pour les nuls ou has been », en tête dans des niveaux déjà sérieux, c’est possible.

Voici quelques humbles conseils et considérations résultant de ma modeste expérience de 5 saisons de glace, soit une trentaine de cascades et quelques goulottes:

Grimper sans dragonnes: oui, c’est moins fatiguant qu’avec, et on grimpe plus vite en technique, on économise des gestes (croisements).

Dry-tooling: bof. Plutôt contraproductif en dessous de 5. On a tendance à bourriner. OK au delà.

Se vacher pour brocher: non, mais perso, j’ai toujours une longe prête au cas où, mis que je n’ai jamais du utiliser. Simplement, cela me rassure.

Quand je grimpe en monopointe, je suis plus technique et plus fin que quand je grimpe en bipointe.

Grimper en second peut aider à améliorer la technique et la continuité, mais il faut absolument grimper aussi en tête, sinon on se sape le moral à terme.

Utiliser du matériel moderne et bien aiguisé. Les nouvelles BD et Grivel n’ont rien à voir avec les Petzl.

Utiliser des pioches que l’on « sent » bien, pas nécessairement les plus à la mode. C’est une affaire personnelle: forme, poids, ancrage, …

Apprendre à brocher vite et bien, dans tous les types de glace (blanche, sorbet, noire), à faire des abalakov corrects du premier coup.

Ne pas utiliser des broches trop longues. 16 cm est amplement suffisant dans 95 % des cas.

Avoir une broche courte de 10 cm près du point d’attache peut aussi rassurer: on peut brocher vite au cas où on est au taquet.

Brocher à hauteur de hanche. Si on est droitier, brocher au maximum de la main droite, mais être capable en cas de besoin de brocher à gauche (entraînement). Moi, j’ai beaucoup de mal à brocher à gauche au-delà du 3/4. Brocher près du corps, sinon vous créez un couple déstabilisant et vous devez forcer plus.

Avoir le matériel bien rangé et accessible des deux côtés du baudrier. Perso, je porte 5 broches en cartouchière, le reste au baudrier.

Ne pas brocher trop, ni trop peu, et anticiper. Comme en rocher TA: dans les fissures du Verdon, avant l’équipement sur broche, il y avait intérêt à placer les coinceurs avant d’être au taquet. Combien de broches par longueur? cela dépend de beaucoup de facteurs, mais je dirais que si vous devez mettre plus de 6 à 7 broches par longueur (hors relais) dans une cascade comme « les formes du Chaos », alors c’est un peu trop. J’ai une fois suivi une cordée d’espagnol qui brochaient tous les 2 à 3 m dans cette cascade. 6 broches dans la première moitié du dernier ressaut. Ils ne sont pas arrivés à sortir, épuisés qu’ils étaient. Il y a de quoi, ils avaient placé de l’ordre de 60 à 70 broches, sans compter qu’ils avançaient comme des limaçons. Ils n’avaient clairement pas le niveau.

A mon humble avis, dans un mur vertical de 10 m, il faut être capable de passer avec 3 broches: une à 5 m, une à 7/8 m et une pour protéger le rétablissement. S’il vous en faut plus, vous n’avez pas le niveau ou la confiance nécessaire. De toute façon, une broche à 3 m ne protégera rien.

Ne surtout pas enfoncer les pioches comme un malade. Ce que l’on gagne en sécurité d’ancrage, on le perd en double en insécurité du désancrage. La main ne doit pas non plus être crispée sur le piolet, sinon fatigue rapide.

Grimper avec des gants fins et adhérents (si on n’est pas trop sensible au froid) diminue la fatigue et augmente le grip et la confiance. On sent mieux les engins et le brochage est beaucoup plus facile. En ce qui me concerne, c’est primordial. Je perds un niveau si je suis obligé de troquer mes BD Deviant contre mes BD Punisher, pourtant très performants et pas trop épais. Et ce niveau, c’est surtout au brochage que je le perds.

Ne pas se surcharger d’un sac à dos lourd, ni de vêtements trop amples ou encombrants. Perso, je grimpe en softshell et je mets un gilet duvet au relais.

Toutes les techniques foireuses de brochages avec autoassurance, piolet enfoncé jusqu’à la garde, etc… c’est du foin. On broche en glace comme on clippe un piton ou que l’on place un friend en rocher: vite et le plus relax possible, d’où l’intérêt d’un bon placement, bien en équilibre: pieds écartés, bassin contre la paroi, bras tenant le piolet tendu à la verticale, sans devoir lutter contre la moindre force de torsion (signe d’un déséquilibre latéral).

Pour entraîner la confiance et l’équilibre: grimper en second dans des longueurs 2/3 en n’utilisant qu’un seul piolet, voire pas de piolet du tout (mains à plat sur la glace).

Voilà, si j’ai dit des conneries, n’hésitez pas à me le faire savoir.

Eh ben, j’aurais aimé le dire avant toi, c’est bien envoyé…et j’ai connu les piolets qu’on courbait à chaud, les tire-bouchons, les longes élastiques etc.etc…lorsqu’il fallait tout découvrir…que c’ est un acte …chirurgical :cool: que de gravir élégamment une belle cascade, avec des partenaires estimables…Bravo

J'ai une fois suivi une cordée d'espagnol qui brochaient tous les 2 à 3 m dans cette cascade [...] Ils n'avaient clairement pas le niveau. A mon humble avis, dans un mur vertical de 10 m, il faut être capable de passer avec 3 broches: une à 5 m, une à 7/8 m et une pour protéger le rétablissement.

Donc tu pars de 0m avec tes 3 broches. Tu poses la première broche à 5m. Tu poses la seconde broche à 7m. Et la troisième broches à 9m. Tu sors à 10m.
Donc tu broches tous les 2m à partir de ta première broche…?
Donc t’as pas le niveau (selon toi-même)…
:smiley:

Posté en tant qu’invité par FrenkG:

Assez d’accord avec ce que tu dis de manière globale.
Ceci dit, une broche à 3m ne protègera peut être pas une cheville en cas de chute, mais elle peut tout de même protéger un relais ou un facteur de chute plus important. Du coup, je suis plutôt partisan de la broche à 3m. Pas forcément pour moi… mais pour la sécurité générale de la cordée. On ne sait jamais ce qui peut arriver : zipette, chute de glace qui déstabilise, etc…

[quote=« FrenkG, id: 1127785, post:35, topic:105594 »]

Assez d’accord avec ce que tu dis de manière globale.
Ceci dit, une broche à 3m ne protègera peut être pas une cheville en cas de chute, mais elle peut tout de même protéger un relais ou un facteur de chute plus important. Du coup, je suis plutôt partisan de la broche à 3m. Pas forcément pour moi… mais pour la sécurité générale de la cordée. On ne sait jamais ce qui peut arriver : zipette, chute de glace qui déstabilise, etc…[/quote]

d’une manière générale, protéger le plus et le mieux possible ( dans la limite du raisonnable) le relais dans les premier mètres…
que ce soit en glace ou en TA… après, plus haut, en fonction du moral et de la marge on peut aérer un peu …

Posté en tant qu’invité par Pfffff…:

Ouais…

Pour grimper en tête dans du 5 maxi, il te faut un peu de bras sans être bodybuildé, du matos dans lequel tu as confiance, savoir lire un peu la glace et les conditions, savoir redescendre en cas de coup dur, connaître ses limites, savoir faire un relais dans du raide, être motivé…
Bref, tout ça tu l’apprendras pas sur camp2camp mais en grimpant plus souvent.

Je fais du 6a en couenne et j’ai jamais dépassé le 6b en tête, j’ai fait une fois une voie de 2 longueurs… Mon problème? Je grimpe 2 fois par ans.
A côté de ça, je passe du 5 en cascade, idem en goulotte en grande voie, par exemple j’ai fait la Ginat aux droites. Je suis à l’aise en glace fine avec peu de protections.

Je pense que ce sont 2 disciplines complémentaires mais à considérer comme incomparables en terme d’expérience.
Ton problème est l’expérience! Grimpe plus souvent en glace…