Comment peut-on être Patagon?

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

« Ah ! Ah ! Monsieur est Patagon ? C’est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Patagon ? »

Montesquieu n’etant d’aucun secours en la matière, je me dis que quelque voyageur austral pourra mieux me renseigner. Mes questions sont géographiquement voisines de celles de Marc le Quebecois, moins « wilderness » cependant. Voilà :

Si vous avez une petite semaine à passer autour de El Calafate, pensez-vous qu’il vaille mieux essayer d’aller voir les Torres del Paine du Chili voisin (On m’a dit que les formalités de douanes étaient fastidieuses et chronophages …), ou bien rester en Argentine, remonter plus au nord vers le Lago Viedma, El Chalten, pour approcher le Fitz Roy ?

Je me pose aussi quelques questions matérielles : des petites randos de deux à trois jours, voire quatre au maximum (le temps est contraint !) sont-elles possibles, facilement organisables sur place avec d’éventuels hébergements, refuges …etc ?
Pour le mois de décembre, faut-il prévoir un équipement plutôt léger, genre chaussures basses, polaire, Gore-Tex, ou bien prévoir plus conséquent : grosses de montagne, doudoune et capuche en duvet ?
Enfin bref : tout retour d’expérience sur le coin sera le bienvenu … et je vais aussi squatter le post à Marc !

Puis si je vous dis : 1234 / 1234 /1234 / 1234 /1234 …
Vous allez forcément me répondre :D’accord, Astor !

Posté en tant qu’invité par David38:

Pour 1 semaine

  • déjà un tour au Perito Moreno: 1 matinée.
    Puis 3 jours à El Chalten: Cero Torre, Fitz, et une bonne bambée sur l’un des sommets proche d’où tu peux voir les 2 si météo ok. Possibilité d’alpi également mais il faut te trouver un second. Si tu marches très bien tu peux faire le pied des tours (enfin jusqu’à la tyrolienne) puis passer par un sentier qui te ramène sur le Fitz et retour à ta tente. Ce sentier est sur les cartes mais est très peu fréquenté. Perso, je n’y ai croisé personne et pour cause vu la rando de dingue que cela fait.
    Te reste 3 jours: si tu grimpes, il y a la possibilité de grimper à El Chalten.
    El Calafate: possibilités de randos également: par contre il te faudra un peu d’imagination pour les sentiers. J’y ai donné un peu mais ca en vaut le détour. De 2 sommets (de mémoire l’un est le Cero Cristal, y’a un camping pas loin, joignable par bus depuis El Calafate), superbes vues par temps clair du Fitz au Torres et sur les lagunes + glaciers.
    Bref, il y a de quoi passer une semaine en étant bien occupé.

Pour le logement: tente à El Calafate dans le jardin des locaux (ce que j’avais fait), et à El Chalten, camping au fond du village gratuit.

Vêtements: le temps peut changer rapidement, je ne t’apprends rien. Donc tu prends en conséquence.

Bonne balade,

David

Salut.
Franchement, il y a deux ans (à la fin de l’été, fin février), j’ai fait les environs d’El Chaltén (juste après avoir passé 2 jours du coté d’El Calafate pour aller faire de la rando sur le Perito Moreno bien sur) pendant 5 jours et après direction le parc de Torres del Paine (tu peux louer une voiture a El Calafate, il y a plusieur loueurs) pour filer en bas par la suite.
Super coin El Chaltén, petit village, de quoi se loger (camping, hôtels…), de quoi bouffer pour pas cher (super bœuf, plus haut c’est le soleil), de quoi acheter le la bouffe facilement (plein de petites superettes) et surtout de quoi s’occuper avec des randos magnifiques (direction le Fitz Roy et le Cerro Torres).

Je dirais pas la même chose pour Torres del Paine, c’est la galère pour la bouffe (un vrai problème pour en trouver a prix normal) , c’est carrément plus cher, il pleut très très souvent (alors que c’est carrément sec du coté d’El Chaltèn) et vachement plus fréquenté (car il y a des lignes de bus qui partent de Puerto Natales alors qu’El Chaltén est plus mal desservit).

petites photos
du coté d’El Chaltèn

du coté de Torres Del Paine

ps : pour l’équipement, une surveste, des chaussures imperméables, une polaire et surtout de la crème solaire (tu brûles là bas, et pourtant je suis sur Sud-Est et j’ai la peau qui craint pas le soleil chez moi).
La journée, il fait assez chaud, tu balades en t-shirt et en short mais la nuit ça pique un peu plus à a Chaltèn. A Torres Del Paine, il fait un peu plus froid et surtout le vent souffle plus fort.

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

Oh, ben dites-donc : merci beaucoup !
Grâce à vous, cette petite affaire commence à prendre forme …

Les idées de rando me semblent bien intéressantes, et tout à fait capable d’occuper une semaine … voire un peu plus. Une ch’tite question à ce propos, si ce n’est pas abuser : les cartes topographiques correctes doivent se trouver localement, mais est-il possible d’anticiper un peu, et de les trouver par chez nous, par exemple sous l’enseigne d’un célèbre campeur ?

Pour ce qui est de l’équipement, j’ai effectivement cru comprendre que l’anticyclone des Açores est tout de même un peu loin … mais j’ai quelques difficultés à imaginer une tenue qui permette tout à la fois d’aller s’incliner devant le Roy, et d’être assorti à la faune des bouges les plus mal famés de Buenos Aires !
Je crois que je vais prendre un très, très gros sac.

Tant que j’y suis à embêter le monde avec mes questions : êtes-vous descendus plus au sud que El Calafate, par exemple vers Ushuaia ?
Si l’on poursuit vers le 55° parallèle, le bus est-il un moyen de transport adapté, ou bien l’avion est-il obligatoire ? Y aurait-il quelque étape particulièrement notable à conseiller … le genre estancia perdue où le dernier Européen qui ait été vu naviguer sur le canal s’appelait Magellan ?
Ce genre de truc que l’on ne trouve pas dans les circuits des agences …

En tout cas : encore merci des renseignements, et comme je ne sais pas trop comment exprimer ma reconnaissance, je laisse d’autres le faire à ma place …

Salut.
Pour les cartes topos, j’en avais pas, j’ai cherché sur le net des idées et demandé sur place pour les randos.
Après, pour le reste : voiture louée a El Calafate et rendu a Ushuaia pour environs 1200 euros (mais avec le permis de passage au Chili qui est très cher)
Si c’était a refaire, je resterais en Argentine jusqu’en bas pour voir aussi la côte.

A l’époque, ce qui m’avais plus c’est aussi la balade (8H quand même) a cheval de Rio Grande (en terre de feu) jusqu’à une vieille estancia (Mary Bety) en activité, le trip génial.
Un truc sympa sur la route, c’était la forêt pétrifié de Sarmiento, les colonies de manchots de Magellan et de lions de mer (vu au Chili mais présente aussi dans la péninsule de Valdès en Argentine) et les immensités vierges de la Terre de feu avec des randos improvisées (merci le gps pour retourner le chemin du retour)

Ushuaia, j’en avais tellement entendu du mal que j’ai été agréablement surpris, il y a un parc naturel pas loin ou tu peux te balader, faire du canoë, possibilité de faire de la navigation en petit voilier sur la canal de Beagle et même de monter jusqu’à un glacier qui domine la ville. Bien sur, la ville en elle même ne vaut pas le coup mais ce qu’il y a autour c’est pas mal et l’environnement est complètement différent du reste de la terre de feu mais un de mes plus beau souvenir reste le coucher de soleil a 20 km de la ville

Posté en tant qu’invité par David38:

J’avais avisé sur place et avec le lonelyplanet Argentine.

[quote=« El Gringo, id: 1570819, post:4, topic:138437 »]mais j’ai quelques difficultés à imaginer une tenue qui permette tout à la fois d’aller s’incliner devant le Roy, et d’être assorti à la faune des bouges les plus mal famés de Buenos Aires !
Je crois que je vais prendre un très, très gros sac.[/quote]
Je ne pige pas pour Buenos Aires pour y être passé.
Pas besoin d’un gros sac sauf si tu y vas pour autre chose que rando pédestre et visite. Pour moi, c’était plus vu que j’y étais aussi pour un gros morceau des Andes.
Un habillement comme dans les Alpes est suffisant. Tu ne vas pas te cailler non plus. Prévois un truc chaud + coupe vent + vêtement de pluie en plus du reste. Ca ne fait pas un sac énorme (40L max). Si tu prends ta tente + duvet + tapis + réchaud, ok le sac sera plus gros qu’un 40L.

Pour le transport: bus en Patagonie, ca fonctionne très bien. Ne loue pas une voiture.
Pour BA/El Calafate: avion.

Posté en tant qu’invité par Mariri:

Bonjour,
Je suis en train de préparer un voyage en Patagonie en Fev Mars. Un peu de mes recherches sur le net:

Allez, ça suffit, je vais pas te donner tous mes trucs…
Bon voyage Richard

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

[quote=« David38, id: 1570834, post:6, topic:138437 »]

[quote=« El Gringo, id: 1570819, post:4, topic:138437 »]mais j’ai quelques difficultés à imaginer une tenue qui permette tout à la fois d’aller s’incliner devant le Roy, et d’être assorti à la faune des bouges les plus mal famés de Buenos Aires !
Je crois que je vais prendre un très, très gros sac.[/quote]
Je ne pige pas pour Buenos Aires pour y être passé.
[…]Pas besoin d’un gros sac sauf si tu y vas pour autre chose que rando pédestre et visite …[/quote]

Ecoute, pour Buenos Aires, il me faut AB-SO-LU-MENT une tenue pour danser le tango, no ?

Alors, pour mettre ça avec les grosses, le gilet en duvet, la veste en Gore, le bonnet qui va bien … ben : forcément, il va me falloir un gros, gros sac !

C’est à dire …
Pour Buenos Aires, j’ai la chance d’avoir un guide (allez, mettons une …), qui me parait tout à fait top niveau pour ce qui est de connaître les adresses où il convient, si l’on est gentilhomme, d’aller visiter les mauvais garçons.
Et les filles qui leurs sont assorties.

D’ailleurs, sait-on bien pourquoi l’on envie d’aller là- bas ?
Ne serait-ce pasà cause de ça ?, ou bien, peut-être, ceci

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

[quote=« Mariri, id: 1570839, post:7, topic:138437 »]Bonjour,
Je suis en train de préparer un voyage en Patagonie en Fev Mars. Un peu de mes recherches sur le net:

Allez, ça suffit, je vais pas te donner tous mes trucs…
Bon voyage Richard[/quote]

Oh ! Fan de chichourle : une mine !!
Ecoute, j’en peux plus tellement je suis content. Grand’ merci, vraiment, de partager tes sources et recherches …

Oui, vraiment, je crois que je vais faire un beau voyage …

« Heureux qui comm’ El Gring’ a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
… »

Posté en tant qu’invité par mariri:

Tant mieux. Au fait, tant qu’à aller là-bas, autant changer de pseudo… « gringo », c’est pas forcément bien vu. « El tango » serait sûrement meilleur.
Hasta luego.
Richard

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

[quote=« mariri, id: 1571309, post:10, topic:138437 »]… Au fait, tant qu’à aller là-bas, autant changer de pseudo… « gringo », c’est pas forcément bien vu. « El tango » serait sûrement meilleur.
Hasta luego.
Richard[/quote]
Merci de ton aide, dans tous les domaines, cher mariri !

Je n’ignore pas l’aspect péjoratif du sobriquet « El Gringo », plutôt attribué aux voisins Nord-Américains, si j’ai bien compris …
Mais …. Comment dire … de ton côté, tu n’ignores pas le détournement affectueux qui peut être fait de ce genre de petits noms, n’est-ce pas ? Je fais référence à ce qui se passe dans l’intimité, bien sûr.
Alors … rapport à mon guide de Buenos Aires …. Euhhhhh.
Non, rien.
Puis : tu peux rajouter une spécialisation, aussi. Par exemple : el gringo eskiador … ou bien : el gringo asador , etc, etc … Tu vois que le mot peut être porteur d’infinies nuances.
C’est peut-être une raison pour laquelle on peut ne pas trop se faire chier dans cette gageure : tâcher de communiquer avec ses contemporains. Voire essayer de s’y amuser.
En attendant la mort.

Quant à l’idée de prendre « El tango » comme pseudo … Je ne suis pas certain de vraiment correspondre à ces jeunes gens au regard sombre, en cheveux gominés, en train de se livrer à une étrange et incompréhensible chorégraphie, pâle substitut à de plus concrètes gymnastiques.
C’est surtout les cheveux, qui me posent problème.
J’en devine même quelques un(e)s qui ricanent bêtement …
Tu sais comment sont les gens ? C’est pas vraiment qu’ils sont méchants, des fois, c’est juste qu’ils ne savent pas, les gens.
Ils ne savent pas comment c’était aux temps d’avant … du temps où c’que c’était mieux qu’maint’nant.

Foin de sentimentalisme, si Roberto Goyeneche t’a plu, et comme l’on retourne toujours à l’amour, je te propose de retourner encore dans le sud, avec une version sobre et contenue, du grand Caetono Veloso

Hasta luego, amigo !

Posté en tant qu’invité par MATOU ZALEM:

dans un siècle précédent, j’ai entendu parler de : ski patagon chez certains de mes amis murois…pas besoin de ce patakaisse :lol:

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

Què pataquès ?
Je ne comprends pas t’a qu’est-ce que tu dis ?

Si le ski patagon est de la Mure d’Isère :
Misère !
Si le ski patagon est murois :
Quel effroi !
Si le ski patagon est isérois …
Ma foi

Il faut revoir tout de go
De nos pères la géo

De nos mères itou
Nom d’un clou !

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

Hola amigos !

Bon, écoutez, il se fait tard, et je crois que nous n’embêtons personne, n’est-ce pas ?
Du coup, j’ai un peu envie de poursuivre avec vous ces petites digressions musicales, d’où je ne sais quel malicieux a voulu déduire un pseudo qui me serait adapté …
Ça serait chouette qu’on puisse rester ici, entre amateurs de grands espaces et entre amis, même si cela n’est pas vraiment une discussion technique.
Quoique.
Pour ce qui est des grands espaces, je vous en propose un fameux, non des moindres …

J’ai cité Caetano Veloso, interprétant un grand standard de la musique argentine.
J’aime bien ce gars, l’Caetano.

Du coup, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, je voudrais bien vous proposer l’interprétation absolument incroyable qu’il propose de «Cucurrucucú ».
C’est une chanson écrite par un certain Tomás Méndez … un Mexicain à ce qu’il parait. Peu importe !
Elle a été chantée par Lola Beltrán, dans un film intitullé : « Cucurrucucú Paloma. »
Puis reprise de nombreuses fois, dans plusieurs autres films. Je la connais à cause de l’un d’entre eux : « Parle avec elle » d’Almodovar.
Un film qui prend les tripes … pas vraiment du léger, léger.
Le lendemain matin, je crois bien avoir séché quelque obligation fastidieuse et professionnelle pour trouver un enregistrement du truc.

Je vous propose une version de concert

Cependant, je trouve qu’elle ne retrouve pas à la fois la gravité et la profondeur … la suavité douce, presque la légèreté tragique, si vous me permettez l’oxymore … enfin bref : je préfère l’enregistrement du film. Il y a juste un problème : les images fixent et paralysent l’imaginaire : il faudrait écouter sans regarder les images : frisson garanti !Voulez-vous essayer ?

Si l’affaire vous intéresse, si vous avez envie d’en dire deux mots : ne vous privez surtout pas, s’il vous plait ! En échange, je vous donnerai les références du CD où on peut écouter ce pur miracle, histoire d’avoir des conditions audio décentes …

Posté en tant qu’invité par pataquoi:

Perso, je trouve justement qu’El Chaltén est super cher, exception faite pour la viande et les oeufs. Ce doit être la petite ville la plus chère de Patagonie! Si tu trouves une pression à moins de 5 Euros, t’as de la chance! Du côté des Torres, là aussi les prix sont majorés mais par contre c’est à l’intérieur du parc; en général deux fois les prix pratiqués en magasin comme à Puerto Natales par ex.

Honnêtement, je te conseillerais de faire tes courses avant d’aller à El Chaltén car hormis le fait que c’est cher là-bas, les fruits et légumes ont des kilomètres derrière eux…

Sinon, pour passer la frontière d’Argentine au Chili, c’est un peu plus strict que le sens inverse mais rien d’extraordinaire; faut juste pas passer des denrées périssables telles que fruits et légumes, fromage, viande, etc…

Sinon, question paysages, les deux se valent mais avec une possibilité de randonner plus tranquillement du côté d’El Chaltén; c’est moins couru et avec plus de possibilités de parcours qu’aux Torres.

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

[quote=« pataquoi, id: 1572970, post:15, topic:138437 »]Perso, je trouve justement qu’El Chaltén est super cher, exception faite pour la viande et les oeufs. Ce doit être la petite ville la plus chère de Patagonie! Si tu trouves une pression à moins de 5 Euros, t’as de la chance! Du côté des Torres, là aussi les prix sont majorés mais par contre c’est à l’intérieur du parc; en général deux fois les prix pratiqués en magasin comme à Puerto Natales par ex.

Honnêtement, je te conseillerais de faire tes courses avant d’aller à El Chaltén car hormis le fait que c’est cher là-bas, les fruits et légumes ont des kilomètres derrière eux…

Sinon, pour passer la frontière d’Argentine au Chili, c’est un peu plus strict que le sens inverse mais rien d’extraordinaire; faut juste pas passer des denrées périssables telles que fruits et légumes, fromage, viande, etc…

Sinon, question paysages, les deux se valent mais avec une possibilité de randonner plus tranquillement du côté d’El Chaltén; c’est moins couru et avec plus de possibilités de parcours qu’aux Torres.[/quote]

Merci l’épatant pataquoi !

J’eusse aimé te répondre plus tôt, mais quelque fâcheux spammeur (qu’il crève ! – clin d’œil plein d’amitié et de tristesse pour les anciens de c2c …) avait confisqué aux anxieux, aux indolents, aux réfractaires, aux fous ou bien aux sages … le droit de poster en invité. Désolé du retard.

Tu me confortes dans l’idée de plutôt trainer mes guêtres vers Le Fiz que vers les Torres, ce qui avait déjà été suggéré par d’autres.
Et puis : merci des tuyaux pour les courses, les breuvages, tout ça …

Ecoute, je vais te faire une confidence, s’il te plait, ne la répète pas !
La pression à cinq euros ne va pas trop me handicaper : je ne suis pas un consommateur frénétique de houblon.

Par contre …
Par contre, pour ce qui est du jaja, je me tiens plutôt bien à table. Et le coin est réputé pour ne pas produire que du picrate.
Ainsi, il y a quelques années, j’avais eu la chance de me promener au Chili voisin, pas très loin de la bonne ville de Conceptiòn. Et mon copain Xavier (pronnoncer : « RRRRRavièr’ ») m’avait fait gouter quelques flacons pas piqués du mildiou, comme qui dirait !
Si j’avais un moment, et si les temps s’y prêtaient, je vous raconterais volontiers un truc pas croyable qui m’est arrivé là bas, en rapport avec le clavelin … ou bien pourquoi, dans les excellents milieux de la ville de Conception (Chile), il est considéré comme du dernier chic, pour couper sa viande trop cuite dans les repas mondains, de sortir de sa poche … un Laguiole !
Parfaitement !
Bref.

Alors voilà : si tu voulais bien me faire quelque suggestion concernant les nectars locaux : ceux qui vont bien, ceux qui sont plutôt pas mal, ceux qui ne se doivent rater sous aucun prétexte … je suis extrêmement preneur !

Pataquoiment à toi.

La suite en rentrant?
C’est toujours un plaisir de voyager avec vous cher « El Gringo ».
(Et ménagez votre foie, vous n’en avez qu’un!)

Posté en tant qu’invité par El Gringo:

« Gran Café Tortoni»

C’est un établissement assez ancien, fondé à Buenos Aires en 1858 par un Français, comme son nom ne l’indique pas. Il tire son nom d’une référence parisienne : un autre grand café du boulevard des Italiens, à Paris, qui voyait se réunir tout le gratin de la belle société.
C’est que le Gran café Tortoni de Buenos Aires visait le même créneau. On peut dire que le but fut atteint !
Et le 825 de l’Avenida de Mayo où il se situe a vu défiler tout ce que le nouveau monde compte de célébrités des choses de l’esprit, de la politique, ou bien des actualités , entre Alfonsina Storni, Arthur Rubinstein, Federico Garcia Lorca et Manuel Fangio, pour situer.
Entre autres … entre de très nombreux autres, non des moindres.

Lorsque l’on entre, le regard est tout de suite attiré vers une table du fond, où deux personnages fort bien habillés ont visiblement leurs habitudes.
L’un est assis. Il parait fatigué, appuyé sur une canne qui semble seule l’empêcher de tomber en avant … les yeux mi-clos, les cheveux blanchis quoiqu’assez longs, que la position penchée fait retomber sur le visage.
L’autre porte beau, bien davantage : debout, la cravate impeccable, les yeux plissés de malice, les cheveux gominés lissé en arrière, et le sourire que l’on devine sans peine ravageur pour ces dames. Un parfait latin’lover, quoi !

M’ouais.
Vous autres, vous les auriez reconnus sans peine, sûr ! Pour moi, il m’a fallu m’approcher un peu, et lire sur la table qu’il s’agit de statuts de cire grandeur nature de Jorge Luis Borges, et de Carlos Gardel, qui avaient quasiment leur rond de serviette dans le rade, à ce que l’on comprend.
Une salle voutée en sous-sol propose tous les soirs un spectacle médiocre sur le tango, s’efforçant de raconter sans oublier tous les poncifs l’histoire assez sulfureuse de cette danse de mauvais garçons, progressivement devenue un véritable genre musical.

Si je vous raconte ça, c’est qu’il m’est arrivé une chose pas banale, au grand café Tortoni.
Parfaitement.
Moi qui vous cause, au grand café Tortoni, j’ai photographié un fantôme, dites !
Je voulais emporter l’image de l’une des verrières somptueuses, possiblement signée Michka, selon moi. Sur l’écran de contrôle, après avoir pris la photo, j’ai pu le voir parfaitement distinctement, le fantôme !
Son visage un peu flou se détachait sur le lambris d’acajou, comme attrapé à son insu, filant de vitesse devant l’on ne sait quelle urgence fantomatique … zzuipppp, déjà disparu, aspiré sans doute par l’attrait des choses de l’au-delà, qui ne peut leur faire oublier celui de plus terrestres liens, à ce qui semble.
Vous voulez que je vous dise : les fantômes sont des gens comme vous et moi ! Ils ont le nez sensiblement au milieu de la figure, des yeux pour voir … tout ce qu’il faut.
D’ailleurs …
D’ailleurs, grâce à quelques signes ténus, je crois pouvoir vous dire que ce n’étais pas UN fantôme … Et qu’une discussion sur le genre et sa construction pourrait bien les intéresser, eux aussi.
Bref.

En tout cas, voulez-vous en convenir : entre Borges, Gardel, quelque fantôme … notre équipe de guides et accompagnateurs commençait à tenir la route !
Il manquait cependant quelqu’un.
On est passé le prendre chez lui en partant.
Oh … chez lui, c’est un bien grand mot, vu que c’est un parfait SDF !
Il n’empêche, on a beau se sentir chez soi à peu près partout, changer de lieu sans cesse et sans repos, l’on peut aussi aimer avoir une sorte de base arrière, où établir ses quartiers et retranchements. Là où nul ne saurait contester la place qui est la vôtre : la première.
C’est qu’il a un fichu mauvais caractère, le gus en question ! Lorsqu’il hausse le ton, je vous assure qu’il ne viendrait à personne l’idée de faire le bravache.
Il s’appelle : le vent.

Le lendemain, nous sommes partis vers le sud.

[i][euhhhh …]
Y’aura pas de « suite ».

Ici, ce n’est pas le lieu de ces petites plaisanteries (s’il était possible, cependant, de rester tant soit peu aimable, heing …), et le lieu naturel de ces pochades a vu son écologie assez profondément modifiée, ces derniers temps.
Du coup, cherchant à saluer les amis, il m’a bien fallu essayer de retrouver quelque bistrot, vu que je me voyais mal finir ma trajectoire ailleurs que dans un rade … Le Gran Café Tortoni m’a semblé propice, tout à la fois bistrot et destination lointaine. Mais, que l’on se rassure, je me garderai bien d’abuser !

Alors voilà : au bistrot de c2c, je m’y suis senti bien, pendant longtemps, vraiment. J’y ai fait connaissance avec de bien attachantes personnalités, certaines « pour de vrai », d’autres seulement par média télématique, ce que je regrette.
Bien sûr que je ne pourrai plus désormais les emmerder autant qu’avant … ce qui pince un peu plus que je ne veux le reconnaître, comme qui dirait.
Voilà pourquoi je voulais leur assurer ici ma fidèle amitié.

Ciao, ciao à tutti !

Puis gaffe : la montagne, c’est penthu !
Hu ! Hu !

ZZ[/i]

Déjà ?

Tu vas me manquer…
(Si des fois le bistrot se ré-ouvrait aux invités, tu reviendrais y raconter des histoires?)