Comment les alpinistes s'assurent-ils en solo dans une voie?

Posté en tant qu’invité par Seb63000:

Question d’un débutant :stuck_out_tongue: Je dévore pas mal de récits d’alpinisme où des grimpeurs parviennent en solo à sortir des premières sur terrain mixte. Par étapes pouvez-vous m’expliquer comment les alpinistes procèdent pour assurer leur progression en solo (en TA) ? Notamment ce que je ne comprend pas c’est en cas de dévissage, personne ne l’assure évidemment, que se passe t-il dans ce cas?
Merci pour vos explications :slight_smile: Amicalement, Seb.

Je crois bien que dans ce cas, comment dire… eh bien il tombe!
On avait coutume de dire, dans l’ancien temps, que le premier de cordée n’avait pas droit à la chute. C’est encore plus vrai quand il n’y a pas de second… ni de corde!

Il faut te dire qu’en Alpi dans les sections faciles les soloistes se déplacent souvent en solo intégral. Par contre quand ça devient dur il y a des methodes pour s’assurer seul (cherche sur le forum ou ailleurs: soloist, silent partner, solo avec grigri). Neanmoins ces methodes sont couteuses en temps car elles obligent à faire 3 fois la longueur (un noeud au pied de la longueur remplaçant l’assureur, il faut ensuite redescendre enlever le noeud et récupérer le matos).

Il existe des techniques d’auto assurage.

En gros tu attache la corde à un point, tu met un autobloquant de ton choix contre le point. Tu progresse en tenant l’autobloquant et en passant la corde dans les points. Si tu viens à lâcher l’autobloquant il bloque.

Il faut bien s’entrainer avant d’en avoir réellement besoin et çà marche pas toujours bien dans les surplombs.

A plus.

[quote=« Seb63000, id: 1498586, post:1, topic:132193 »]Notamment ce que je ne comprend pas c’est en cas de dévissage, personne ne l’assure évidemment, que se passe t-il dans ce cas?
Merci pour vos explications :slight_smile: Amicalement, Seb.[/quote]

aller direct à la case cercueil sans passer par les secours…
pour l’avoir pratiqué quelques fois, les techniques d’auto assurage, elles sont compliquées et très contraignantes, n’est valable en effet pour des courses alpi dont la cotation est supérieure globalement à TD)
il vaud mieux faire du solo intégral, au moins t’as un gain de poids non négligeable (corde, sangles, friends etc…)
par contre (et ce que j’ai toujours fait) mettre le baudard avec 1 ou 2 coinceurs ou 2 broches. ça permet de t’auto vacher dans des passages craignos ou quand tu fait une pause…

tu as :

1- le solo intégral (rien du tout !) pratiqué frequemment quand c’est pas très dur (c’est relatif bien sur, tout dépend du niveau du grimpeur…) : c’est facile, ca permet d’aller très vite…
2- les techniques décrites par Seb, qui sont utilisées dans les longueurs dures (utilisé par Bonatti dans son pilier par exemple) c’est lourd, lent et pas agréable pour grimper (le bloqueur coulisse pas bien, la corde peut se coincer, etc)
3- un assurage sur 2 points : tu grimpes avec ton baudar sur toi, avec des brins de corde (cf longe de via ) sur ce dernier. quand c’est facile, tu ne t’assures pas, et quand c’est un peu plus dur , tu clippes un point avec un brin, monte jusqu’au suivant, clippe le deuxième, redescend pour déclipper le premier brin, etc.

la plupart du temps les grimpeurs mixent ces 3 techniques. Quoi qu’il en soit c’est toujours assez pénible, bravo aux solitaires !

Vu que tu dévores les récits d’alpinistes et que tu t’intéresses au solo, je te conseille plus que vivement la lecture de « SoloS » le livre de Moulins ! Tu comprendra un peu mieux.
Il y a aussi et écrit de manière un peu plus littéraire : « La Montagne intérieure » de Daudet (Lionel entendons nous bien).

Pour le solo, comme le dit Seb, ben très généralement c’est du solo intégral, sans assurance, sans rien. A ce sujet tu peux aussi regarder « La vie au bout des doigts », c’est de l’escalade mais le principe est le même.

Après en alpinisme pur, et avec des ascensions un peu plus longues, ils peuvent utiliser des outils, dont le pionnier a été le grigri trafiqué.
Et du coup, ben 3 fois la longueur, 1 fois en escalade en tête, une en rappel et la dernière faisable en remontée de corde, il faut aussi hisser parfois le sac.

Voila pourquoi beaucoup préfèrent ne pas s’assurer en solo !

Même pas une p’tite binouze dans le fond du sac ??

une description des techniques par un spécialiste :

Posté en tant qu’invité par asap?:

et l’ASAP au relais aval, ça donne quoi?

Ok pour la binouze mais pas pour le sac alors !