Posté en tant qu’invité par AlbanK:
Les plaques et autres petits sanctuaires hantent nos vallées et montagnes depuis longtemps.
Ils sont souvent le signe d’ une grande douleur et d’ un attachement à celui ou celle qui est parti.
En aucun cas, on ne peut les considérer comme des données informatives quant à la dangerosité d’ un cite, d’ un passage ou autre crux, on sait par essence bien avant que par expérience que le milieu dans lequel notre passion trouve tout son sens est, par nature dirai-je, hostile à l’ étranger que nous sommes.
Je suis d’ un naturel profondément romantique ( dans le sens classique, vous l’ aurez compris ) et j’ aime à croiser ces reliques d’ un autre ordre, d’un autre attachement et d’ une autre solitude …
Il y a longtemps, le petit mémorial dédié à C Buisson nous avait incité, quelques amis et moi, à répéter les voies de ce mystère des Écrins dans les Souffles et les Orgières…
Un autre fois, mon aimée et moi sommes tombées nez à nez sur une petite plaque, perdue dans un épais brouillard, dans le Dévoluy …
Un nom, un prénom, de moi connus …
C’ était un ami de mon père, grand chasseur de bartavelles comme lui, coureur des vaux et montagnard amoureux des cimes de chez nous.
Mon père ignorait la présence de cette mémoire de pierre…
Et puis d’ autres, plus discrètes encore ou plus glorieuses, toujours ces mots simples, toujours cet attachement qui dépasse le temps et qui, hiver après hiver, été après été
ramène notre imaginaire vers un être qui a vécu, aimé et rencontrer la Mort en ces lieux que nous recherchons et redoutons.
Une pensée, furtive, devant ce témoin silencieux et notre marche continue, vers le retour ou vers les mystérieuses montagnes …
[%sig%]