Climbers VS Eagles

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Tout à l’heure dans un autre post, je disais à AlbanK:

"Auteur: pachaBE (212.65.57.—)
Date: 20 aoû 2006 21:47

AlbanK,

Si tu l’as fait, tu sait que c’est aussi sûre !
« Peut-être » (?!) plus lent mais c’est tout.

Un jour, j’ai foiré en voulant placer mon relais, pied gauche à glissé de la réglette, et me voilà comme un aigle, libre dans l’air, à voir le spit de la sortie du toit s’arracher, pink ! Pas de panique, y’a le dernier du toit ! Pink ! Heureusement le friend pour doubler le spit foirreux a tenu. Puis me voilà comme un saucisson prêt à être fumé, tournoyant sur ma corde à voir mon second hébahis, puis l’instant d’après à pouvoir observer la « Couronne Impériale » , le temps fut long, une fois dans un sens puis dans l’autre. 190 puls/min, les réserves d’adrénalinne épuisée, un prussik, trois friends et …
ENFIN THE RELAIS !!!
Mon second à terminé en tête ! Merci vieux frère des Alpes ! "

Et puis l’idée de parler de cette expérience inoubliable des grands vols !

Comment c’est arrivé, est-ce digéré, votre expérience peu tous nous aider !

A vous, …et à moi aussi !

Pacha

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Bon ! vous êtes tous au lit, où vous avez peur !

En huitante cinq, me voilà dans les Dolomittes avec mon copain guide Roberto, Il me parle des Vie Ferrate, approchées avec mon pater de dictateur ! (sic)!

Il me propose une « via » accessible à tout le monde mais avec une superbe vue sur la Mormolallada ! Course « en dehors des sentiers batus » que nous devions faire.

OK Roberto ! Let’s Go !!! (sorry je ne sais l’écrire en italien, mais c’est : « anndiammo »!)
Drièdres, dales ,…tout cablé , … une via quoi,… mais quelle ligne !!! Pûre bonheur et les photos …!!! bonjour le repérage ! Merçi Roberto !

Sécurisés à mort; on s’éclattes.

Puis après 3 heures de bonheur, on arrive à une épaule, et là,… bonheur total: « 8 tops biches italiennes » (oui oui Marcel !!!..minces, moins minces) … et en face … The reste …
of « THE PARROI »… les filles hésittent … Moi fier comme Arpagon je m’élance,… une hésitation,… je me retourne, … les regardes, …sort une connerie à la Pacha en italien, … me fixe au cable et …

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

…et… et…et…

…tu t’es pété la cheville !!!

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Et… une grosse rafale de vent m’éjecte de l’épaule !!!

Me voilà pendouillant dos à la paroi avec une vue directe sur notre voie du lendemain. 600 m. de vide en dessous et le plaisir de m’être cablé 10 sec plus tôt !
Je reprend pied sur l’épaule, mes spectatrices sont blanches, je termine à 4 pattes le reste de la traversée et adieux Arpagon.

Et puis, aaaaaah Marcel, les voilà traversant en dodinant du popotin et toutes en utilisant cette technique alpine bien connue: le 4 pattes.

J’aiiiiiiiiiiime les Dolomittes !!!

Posté en tant qu’invité par stef:

bon je met la barre un peu plus haut ( ou bas) :wink:

Massif des aiguilles rouges, objectif la tour des crochues.
En 1998 : 4 petit jeune comme moi (13-16 ans) + 1 guide.

On monte tranquille, ça parpine devant nous mais bon après avoir engueuler la cordée (2 anglais) devant on reprend, mais on s’écarte un peu de la voie. Les passages deviennent un poil plus difficile (au lieu du IV s’était du V- … s’était pas non plus extrême vu qu’on était en chausson) le guide repasse devant.

On est à un relais (sur sangle autour d’un bon becquet), j’assure le guide, la fille (il y avait qu’une) assure les 2 autres du haut sur le même relais que moi.

Et là …fly …

Je me retrouve suspendu dans le vide au dessus d’un grand surplomb à environ 80m du sol, 40m plus bas que le relais.

Chute sans choc (quand on voit la nature du rocher c’est un exploit), je dis vive le sac et le casque. J’ai du faire 3…4 triple saltos arrières.

Là check up de la situation … bon à priori je suis en vie, et j’ai rien de peté une violente douleur en genoux mais l’articulation fonctionne.

Les autres … Ha ma grande satisfaction on c’est retrouvé tous à peu près au même endroit, la fille a atterri sur une petite vire à 5m sous moi, apparemment pas trop violemment, mais elle n’est pas corde tendu, donc se tient crispé sur de bonne prise. A ma gauche un gars de l’autre cordée, à priori il est pas tombé, il est sur une bonne plate forme (tout est relatif), mais avec plusieurs dizaines de mètres de mou.
Le troisième … là sur le terrain j’était vachement moins optimiste je vois sa corde filer vers le bas, mais un gros bloc nous cache la vue, il répond pas … la corde est tendu mais pas suffisamment pour nous laisser espérer qu’il soit pendu dedans…
Par la suite on apprendra qu’il a effectivement accrocher une vire, bilan quelques fracture mais vue la chute ça aurait pu être plus grave.
Et j’oublie le guide, apparemment tout va bien (on est super loin on s’entend mal), après coup il nous a expliqué qu’il s’est senti tirer mais il venait juste de placer une bonne protection , et comme j’assurais au huit la corde a filé.

Bon … là on fait quoi !!!
Je regarde la corde qui me retient … je voit pas trop comment ça tient en tout cas, pas par le relais car la sangle qui le compose est sur moi dans un énorme bordel de corde… mais je préfère pas éprouver la résistance du truc.
Voyant la fille en panique et ayant un bout de corde relié à elle je la vache sur moi, sachant que si elle lâche … on est en bas, mais si je la vache pas … on peut quand même être en bas donc bon …

Je finit par comprendre que le guide a appelé le PGHM.

On entend l’helico … mais il va sur la verte, puis 25 min après c’est pour nous. Il s’approche de la paroi. Un hélitreuillage direct est impossible, il faut soit nous remonter, soit nous descendre. Le mécanicien par de grand signe me fait comprendre qu’il va d’abord s’occuper du gars qui est tout bas (celui dont la corde pend …).
Une 20 ène de minute après l’helico repart avec une civière accroché à son flanc. Dans ma tête une lueur d’espoir apparaît, si il y avait un cadavre au bout de la corde il se serait pas fait chier à le redescendre de suite sur cham…

1h (depuis la chute) … je commence à avoir des fourmillement dans les jambes. Je tente de me détendre les jambes en me tractant sur la corde avec une infinie prudence pour ne pas lui mettre de choc dans la vue.
L’helico repasse et dépose à priori pas mal de monde en haut.

1h30 … le temps commence à devenir long, le vent et l’éloignement empêche toute communication.
Puis je voit un homme en bleu (non ce n’est pas un martien), mais un gendarme arrivé à mon niveau.
Il nous dis que notre ami va bien qu’il a quelques fracture mais ca va.
Il nous securise sur quelques mini coinceur (j’avoue que je faiseait pas de TA à l’epoque est ca m’a pas franchement rassuré).

1h45 … l’helico repasse il depose du monde au sommet et repart aussi tôt. Entre temps le gendarme nous explique la manoeuvre. Il vont nous descendre vers le bas avec une corde fixe (une moulinette geante), et on nous helitreuillera du bas de la voie.

2h00… les 1er commencent à descendre vers le bas, je passe en dernier car étant pendu dans le vide je suis celui qui fatigue le moins.

2h30 … c’est enfin à mon tour, je me fait descendre à vive allure, et là … je me prend un bloc sur le bras, taille poste de radio cd cassette :wink: AIEEEEEEEE bon rien de casser à priori mais putain ca fait mal.
Arrivé en bas le medecin nous examine rapidement, à priori pour moi tout va bien, on va faire quelques radio neanmoins.

3h00 l’helico reviens et nous hélitreuille jusqu’a la DZ.

Et après … urgence … attente …

6h00… je sort des urgences à priori sans rien juste quelques plaies sans gravité, la copine sort en fauteuil roulant, une cheville pétée, le gars qui a été évacué en 1er doit rester à l’hôpital on pourra le voir que demain, le guide et le dernier gars n’ont rien donc tout va bien. On file à l’ENSA où le repas du soir nous attends on déjà 30 min de retard. Mais ouf il nous accepte :wink:

Moralité de tout ca :

  • 1 secours ça peut long même si en apparence la manip est simple (le temps s’explique parce en même tps une cordée avait devissé à la verte, et MAM au M-Blanc), et on a eu de la chance que les conditions était bonne au niveau météo.
  • Achetez des baudriers conforts …
  • Il y a vraiment des con en montagne : dans notre chute on a entraîné les anglais qui nous parpinnaient. J’ai appris que c’était eux qui m’avait envoyer le bloc sur le bras, c’est des choses qui peuvent arriver, c’était pas volontaire. Mais le clou du spectacle lendemain il sont retournés au PGHM et ont porté plainte pour détérioration de matériel, car les secours avait coupé les cordes emmêler … sans commentaire ! Le gendarme a pris la plainte mais il nous a fait comprendre que ça irais pas bien loin :wink:
  • Vive les gars du PGHM !
  • Le terrain délité c’est bien car ça coince les corde quand vous tombez :wink:

J’ai mis 1 ans avant de reprendre l’escalade, mais là tout va bien maintenant c’est moi qui grimpe sur coinceur, et va dans du terrain pourri (heu délité :wink: où les pierres tombent du ciel.

Pour enfin enterrer cette histoire il faut que je retourne sur place, faire et sortir cette voie. Sûrement en septembre.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Pas mal non plus dans le genre !

Et heureusement sans trop de casse !

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Je regarde la corde qui me retient … je voit pas trop comment
ça tient en tout cas, pas par le relais car la sangle qui le
compose est sur moi dans un énorme bordel de corde…

Je vois que le bloc n’est pas resté accrocher à la sangle, tu n’es pas joueur :-))

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Sais pas. J’ai jamais volé.

Règle n° 1 :
« en montagne, tu ne voleras point ».
Point.
Et c’est pas vos posts qui me feront changer d’avis…

Il faut dire, quand on ne sais pas placer un point, quand on a peur le nombril 1m au dessus du dernier spit flambant neuf, ça aide pas.

Résultat : quinze-vingt ans de grimpe (escalade comme alpi), 6a max (en second sur chaine comme en solo) et toujours pas de vrai plomb.

Je vous envie, comme je vous envie…

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

l’Urbain a écrit:

Sais pas. J’ai jamais volé.

Règle n° 1 :
« en montagne, tu ne voleras point ».
Point.
Et c’est pas vos posts qui me feront changer d’avis…

Il faut dire, quand on ne sais pas placer un point, quand on a
peur le nombril 1m au dessus du dernier spit flambant neuf, ça
aide pas.

Résultat : quinze-vingt ans de grimpe (escalade comme alpi), 6a
max (en second sur chaine comme en solo) et toujours pas de
vrai plomb.

Je vous envie, comme je vous envie…

Ce n’est pas un objectif dans une course, mais cela arrive parfois et je t’assure que c’est surprenant. La notion du temps est différente, tu as l’impression de te déplacer dans un espace qui lui semble être 3-4 fois rallenti. La peur est absente en ces moments, tout est clair dans ta tête. Mais une fois que l’effet de l’adrenalinne diminue, tu peus être pris par de petit tremblements, mais pas longtemps et tu reparres.