Cima Grande: voyage au bout de soi-même

Posté en tant qu’invité par Tati des Lod:

:lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol:
Et surtout écrit par quelqu’un d’une modestie hors du commun!!! :rolleyes:[/quote]
Il est clair que, vu à travers le regard jaloux du mesquin et sans doute alpinistiquement inexistant Tati des Lod, un tel récit ne peut être ressenti que comme un rappel de son inexistence.[/quote]
:smiley: perdu! Les récits me plaisent.
Mais je ne suis pas dupe des faux pseudos. :lol: ça gache un peu l’intérêt du forum et de tes récits, dommage! :confused:

Posté en tant qu’invité par L’aspi:

On était en droit d’espérer qu’en ce lieu destiné à l’expression écrite élégante, les inélégants du genre Tati des Lod s’abstiennent.
Mais en vain.

Posté en tant qu’invité par Ma De:

:lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol::lol:
Et surtout écrit par quelqu’un d’une modestie hors du commun!!! :rolleyes:[/quote]
Il est clair que, vu à travers le regard jaloux du mesquin et sans doute alpinistiquement inexistant Tati des Lod, un tel récit ne peut être ressenti que comme un rappel de son inexistence.[/quote]
On est toujours sali par plus sale que soi.

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Up, pour vivre quelques instants hors des mesquineries quotidiennes.

merci Marcel, je l’avais loupée cette jolie histoire de bouteille d’eau fraîche :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

‹ Voyage au bout de soi-même. ›
Voyage intérieur, bien sûr. Ce n’est pas d’onanisme dont on parle.

Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:

Eh oui, Catherine, on ne boit pas que de la bibine, nous, les vieux guidos. A l’eau fraîche qu’on avance, parfois… parfois… seulement.
Tiens, rien que pour toi, le conseil donné par un guide à ses clients (authentique):
« En montagne, il faut boire, boire, boire, n’importe quoi: de la bière, du pinard, du schnaps…, peu importe, mais boire, boire, boire… » (Ces propos pédagogiques étaient tenus par un guide de l’ancienne génération, LA GRANDE.)

:):):slight_smile:

Posté en tant qu’invité par Gros nain:

De saison. Ça motive.

Posté en tant qu’invité par DiabledesDol:

[quote=Marcel Demont]Pour se changer les idées, dans l’attente du retour de l’hiver et des bonheurs qu’il nous propose.

Face nord de la Cima Grande di Lavaredo, 2999 m, Dolomites. Voie directe, extrêmement difficile.
(Première ascension par : L. Brandler, D. Hasse, J. Lehne et S. Löw, en cinq jours, du 6 au 10 juillet 1958)

Intimidé, le geste lent, respectueux envers l’œuvre première que constitua l’ouverture de cette voie monumentale, haute de plus de cinq cents mètres, par des hommes audacieux à l’exceptionnelle habileté, précautionneusement, gagnant centimètre par centimètre au prix de grands efforts, je m’élève le long de l’abrupte paroi.
Alors que le corps s’échauffe, s’assouplit, l’esprit se libère, se met en harmonie avec l’immensité de ce surplombement.
Et les longueurs de corde s’enchaînent.
Tout se passe bien.
Plus bas, sur le sentier presque à pic, et meilleur pour les caprins que pour les créatures humaines, des grimpeurs inconnus lancent un joyeux appel.
Le cheminement monte à main gauche, et s’incurve sous la saillie de surplombs qui se succèdent à l’infini. Quarante mètres en dessous de moi, mon compagnon semble perdu dans la concavité du rocher. Les obstacles succèdent aux obstacles. Progressant avec régularité, nous prenons de la hauteur. La majeure partie de l’itinéraire se gravit en escalade libre. La vigueur physique diminue, alors que la soif naît, puis grandit. Parvenus à la moitié de la voie, nous faisons une courte halte sur un petit balcon tapi sous des renflements monstrueux. Peu après, nous reprenons notre chemin qui sillonne le plafond de roches jaunes ou grises nous dominant de toute sa masse. Passant d’une prise à une autre, d’un piton tordu à un piton à demi enfoncé, continuellement rejetés au-delà de la verticale, nous nous élevons de près de quatre-vingts mètres encore. Nous sommes maintenant à une distance de trois cents mètres du pied de la paroi dans l’axe vertical, et de quarante mètres dans l’axe horizontal. Voilà un long moment que tombe une pluie battante entraînant quelques pierres avec elle. Nous souffrons de la soif depuis des heures. Cette eau qui descend des cieux est inaccessible, elle passe à plusieurs mètres de là, dans notre dos. Le mur en surplomb qui nous domine nous protège des pierres et de la pluie tout en nous interdisant l’accès à ce fluide vital qui ruisselle dans l’ombre. Nos gourdes sont vides. La nuit est proche. Après un bref temps de repos sur une étroite banquette, nous poursuivons cette route qui nous enlève à la Terre. Nous nous hissons de fissures en cheminées, de dévers en murets. La nuit est tombée, et nous grimpons toujours, et nous grimpons encore, jusqu’à ce que le faisceau lumineux de nos lampes frontales nous révèle qu’il n’y plus rien au-dessus de nous. Nous avons atteint le sommet, protubérance déserte d’une aridité et d’une désolation dont rien ne peut donner l’idée. Muette est notre joie qu’estompent les ténèbres s’épaississant autour de nous. La pluie a cessé depuis longtemps. Il est minuit passé. Plongeant dans l’aveugle obscurité, nous entreprenons sans plus attendre la désescalade du versant sud de la montagne qu’en d’autres temps j’ai déjà parcouru. Varappe à l’envers, courts rappels, petits murs, vires, couloirs. Par cette sombre nuit sans lune, nos faibles loupiottes aux pâles lueurs constituent les seules sources de lumière. Harassés de fatigue, minés par le manque de liquide, enveloppés de noir nous poursuivons le voyage au bout de nous-mêmes. Soudainement perceptible, le faible chant d’un filet d’eau nous galvanise.
« De l’eau ! » En moi jaillit ce cri silencieux. De l’eau dans le minéral macrocosme qui depuis plus de dix-huit heures est notre réalité.
Nous poursuivons la descente. Quelques mètres encore. Là, au pied d’une ultime cheminée, une cavité dans le rocher. A l’intérieur, sur une pyramide de pierres, se dresse une bouteille. Une concrétion s’est formée à la voûte de la grotte. Des gouttes d’eau en tombent d’aplomb dans le récipient. Prodige issu de l’union de la nature bienveillante, de l’intelligence et de la solidarité entre les alpinistes, la bouteille déborde d’une eau fraîche et limpide. Reconnaissants, nous partageons le breuvage qui en s’écoulant chante un hymne à la joie, à l’amitié, à la vie.
La lune, soudain, perce les nuages.
La bouteille vide est replacée avec grand soin à la verticale de la stalactite.
Goutte après goutte le récipient se remplit.
Et notre descente, notre retour vers le monde des hommes reprend.
L’astre des nuits inonde la montagne.
Près du grand pierrier, un abri de toile nous attend, et la délivrance.

[%sig%][/quote]
Une très belle page de l’histoire des Dolomites,

Posté en tant qu’invité par Amical:

… et l’histoire continue…
David Truyens et Koen Dockx ont enchaîné la semaine passée la voie Hasse-Brandler sur la Cima Grande (2999 mètres) dans les Dolomites. 500 mètres en VIII/7a+.
Bravo les gars.