Choisir les conditions dans le raide

Posté en tant qu’invité par chris:

Question aux amateurs de couloirs et autres pentes raides:
Comment faites vous pour choisir les conditions de neiges ? Attendez vous
toujours le risque 2, la neige transformée ?
pour ma part, je trouve la décision plus facile dans les pentes Sud, mais je vois
parfois des traces dans des pentes chargées de peuf ! Ca donne envie, mais est-ce
suicidaire ?
Merci de faire partager votre experience , votre facon de vous décider( a l instinct ou
de facon plus cartesienne?) ,

Posté en tant qu’invité par Nat:

Tu y vas, et tu vois sur place.
On se fait en général assez vite une idée.
Ca nécessite d’être prêt à renoncer.

Une idée recue : une pente raide présente plus de danger d’avalanche. c’est faux.
En général, les pentes raides (> 40-45°) purgent pendant la chute de neige ou peu après.
Le danger dans ces itinéraires, c’est plutôt la chute.

Ce qui n’empèche pas qu’on peut aussi se faire prendre…

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Déjà, choisir une rando d’après le chiffre du niveau de risque, c’est complètement suicidaire comme on l’a déjà et souvent dit. Cette seule information est notoirement insuffisante.

Pour les avalanches en pente raide, j’ai un peu la même intuition que ce qu’en dit Nat, à savoir qu’une accumulation type plaque friable ne restera pas très longtemps en place de façon dangereuse dans une pente raide (attention aux plaques dures par contre).
Y’a bien évidemment des contre-exemples, comme le stage de guide (12 ou 13 gusses?) qui s’est fait choper sur la calotte de la Verte (pas très raide c’est vrai, 40° environ) au début des années 60 (aout 63???). 12 ou 13 morts.

Quant au rationalisme de la décision, le sujet a été débattu sur ce forum : on peut en mettre, mais y’a beaucoup d’incertitudes sur les données de départ et une part non nulle d’imprévisibilité en l’état actuel des connaissances, donc c’est pas non plus une panacée.

L’essentiel, c’est de pouvoir remettre en cause le raisonnement ET les données avec lesquels on est parti, en fonction de ce qu’on observe au cours de la course. C’est pas forcément facile, ça l’est un peu plus avec l’état d’esprit « on va voir ».

La poudre, c’est meilleur, c’est parfois plus sécurit en cas de chute, c’est parfois moins sécurit côté avalanche : encore un choix à faire.

Posté en tant qu’invité par arnaud:

à l’instinct et « l’experience » dans le raide on se fait moins souvent prendre même si c’est chargé , quelques couloirs a + de 50° par risque maxi sans stress particulier . mais je suppose qu’il y aura bien quelques « scientifiques » et un « ayatolah » pour me contredire …

Posté en tant qu’invité par Vonts:

Et comment tu t’es approché des couloirs a + de 50° par risque maxi ?

quelques couloirs a + de
50° par risque maxi sans stress particulier

Posté en tant qu’invité par Francois:

Bien lire le BRA et choisir sa pente en fonction.
Remonter la pente qu’on veut descendre constitue, à mon sens, une condition « sine qua non » de réussite. Remonter la pente permet déjà de se mettre dans l’ambiance (important pour le moral!) et d’évaluer les conditions.
Les conditions les plus sûres étant une couche de poudreuse bien stabilisée (rare!).

Posté en tant qu’invité par Pierric:

En effet c’est souvent l’approche qui est plus expo aux avalanches… donc précautions habituelles, les mêmes que sur les itinéraires plus classiques… ou alors par derrière !!! ouvre la carte et imagine un tour qui passe par des pentes plus sécu (par exemple Sud) avec accés directe au haut du couloir… Et comme ça en plus tu peux du haut vérifier la stabilité et purger le couloir :o) :o) !!!

L’état d’esprit de Nat est le bon… toujours douter, toujours se laisser la possibilité de changer d’objectif, de renoncer… en gros c’est plus de l’instinct avec une dose de rationnel que 100% rationnel (ça c’est impossible pour les avalanches !!!)…
Pour profiter des bonnes conditions c’est un maximum d’information (merci internet…) et un maximum de souple… quand j’ai commencé le ski de rando, je décidais pratiquement le mercredi des sommets du week-end, puis ce fut le jeudi soir, le vendredi… et maintenant le vallon se décide dans la voiture en y allant et le sommet on voit sur place !!!

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Et comment tu t’es approché des couloirs a + de 50° par risque
maxi ?

Par risque 5 vaut peut être mieux éviter, car c’est souvent pendant la (grosse) chute, et là ça coule en permanence !

Mais par risque 4 hors chute, si le couloir est purgé ça peut passer (le risque est plus faible dans le couloir que dans les pentes non purgées). Et si ça a bien purgé, ça a plus ou moins ravagé le cône de déjection à 35-40°, donc plus de plaque déclenchable non plus: si 100 tonnes de neige ne l’ont pas déclenché (et si les coulées n’ont pas détruit la structure du manteau !), ce n’est pas 70kg qui vont le faire.

C’est sûr que si l’approche comporte des pentes à 35-40° avant le cône, on retombe sur le cas d’une course plus facile.

Posté en tant qu’invité par David:

Ce qui n’empèche pas qu’on peut aussi se faire prendre…

oui, j’ai 1 souvenir d’une plaque friable déclenchée y’a qq années en remontant une pente poudreuse à 45° mais qui heureusement pour moi n’est pas partie dans la pente

Beaucoup de gens expérimentés se font prendre par risque limité sur des classiques: il faut douter en permanence