Bonjour
Ne t’inquiète pas, Seb BSM était convenablement équipé, pour le sommet. J’étais dubitatif pour le coup des boots de Surf, mais l’étanchéité et l’épaisseur est tout à fait convenable vu que ça marche avec des -25°, -30° en hiver dans les alpes. Les boots de Surf c’était surtout problématique dans les pentes de neiges du glacier avant le camp II, mais là il y avait les crampons.
Donc coté chaussure ca peut passer, même si de mon coté j’ai quand même des Spantik. Effectivement ce dernier type de chaussure est plus adaptée à la très haute altitude car polyvalent : maniable sur pentes rocheuses et neigeuses, étanchéité au froid, grand confort des pieds. Bref à -35°c en température ressentie c’est un bonheur.
Tu as parfaitement raison d’insister sur la doudoune et le duvet. J’irais même plus loin sur le coupe-vent c’est essentiel. Pour donner une idée du jour du sommet au Pic Lénine j’avais sur moi :
- un collant technique
- une combi fourrure polaire intégral
- un sous-pull fourrure polaire
- une fourrure polaire
- la doudoune duvet
- le coupe-vent 3 couches
- un pantalon gore-tex
- des sous-gants type soie ou même décathlon léger
- des gants grand-froid -35°c (black diamond)
- chaussettes antitranspirante épaisseur moyenne
- les spantiks
- les crampons
- cagoule grand froid, plus rabat du coupe-vent
- masque de ski
Pour la bouffe et l’eau
- un minimum de trois litres d’eau, quatre litres étant mieux : un litre dans une thermos, les deux autres dans des bouteilles en plastique, rajouter du sucre ou autre chose qui fait rabaisser la température de fusion, éviter le camel-back totalement inutile car tout gel en haute altitude (on est pas dans du trail !), les bouteilles nalgen pas mal car on peut bien faire fondre la neige au soleil à la descente
- un peu de quoi grignoter genre barre chocolaté si on a encore faim
Pour la nuit : un duvet -25°, -30°
Stratégie globale pour l’effort :
- compter 60% d’effort à la montée, et 40% à la descente. Ce qui signifie que l’on ne grille pas toutes ses cartouches à la montée pour atteindre le sommet, sinon on risque tout simplement de ne jamais redescendre. Et il fait pas bon séjourner sur les plateaux entre 6900 et 6700, la nuit. Des iraniens l’ont subi il y a trois ans, bilan : grave gelure aux membres et sauvé in extremis par les guides et sauveteurs russes.
Un rappel :
Les deux fois : les conditions météo de grand beau temps mais vent terrible. La première je m’en tire sans gelure, la deuxième des angelures superficielles sur tous les bouts des doigts. Bref c’est un enfer sur terre ! L’explication vient de la conformation orographique du coin entre la large dépression inter-montagneuses de l’Alaï et les hauts plateau du Pamir central + c’est la première barrière immense du Pamir trans-alaïen avec un relief plutôt arrondi, conséquence rien n’arrête le vent et le déplacement thermique de ces masses d’air gigantesques.
Et c’est pas pour rien que les russes cote l’ascension 5A, soit un TD- compte tenu de l’altitude, de l’effort, de la météo et du froid, etc …