Chaussures d'expédition Pérou et réutilisation alpine

Salut à tous,

Je m’apprête à débarquer dans le domaine de la haute altitude (6000m et un peu plus dans la Vilcanota au Pérou) et j’avais une question sur les chaussures utilisées dans ces environnements. La question est simple, mais la réponse assez difficile à trouver.

  • D’une part, y a-t-il d’autres modèles intéressants que la Phantom 6000 ou la G2 en ce moment, qui, il me semble, sont recommandés un peu par défaut dans les magasins (même spécialisés) parce que très popularisés mais jamais vraiment sans approfondir ou pouvoir donner un regard élargi ; ça se comprend cela dit, c’est un domaine assez spécifique. Mon avis sans connaître est que toutes se valent à peu près, mais que certaines bénéficient d’une meilleure publicité que d’autres.
  • et, d’autre part, y a-t-il parmi ces chaussures (Phantom et G2 comprises) des modèles que l’on peut utiliser également dans les Alpes en hiver sans devoir sortir par tempête glaciale en face nord ? Je pense donc aux caractéristiques thermiques de ces chaussures, mais aussi leur encombrement par rapport à des chaussures d’alpinisme d’hivernale plus « classiques » qu’on n’oserait pas emmener à 6500m.

Ces deux questions posent une troisième : existe-t-il des magasins sympas en Suisse ou en France qui proposeraient à la location de telles chaussures ? Je pense notamment à un certain « montagne-expédition » à Chamonixm que j’ai vu passer sur un autre poste et dont je ne trouve pas trop trace sur internet.

S’il y a parmi vous des gens qui ont de l’expérience dans ce domaine, je prends volontiers les avis. Ces questionnements, on s’en doute, découlent directement du fait que débourser 900 pour une paire de chaussure que l’on n’est pas sûr de réutiliser, c’est difficile.

Merci beaucoup !

PS : j’ai regardé en ligne, mais je n’ai pas croisé la pointure 47 que je chercherais, au moins pour essayer ; j’ai pu essayer une Phantom 6000 en 46 mais j’ai trouvé que ça taillait plutôt serré.

Durant mes années d’expéditions en haut altitude, j’ai utilisé successivement des Asolo AFS8000, puis des Spantik et j’ai aujourd’hui des G5.
Avoir chaud aux pieds, même dans nos « petites » montagnes s’avère finalement plutôt agréable et confortable, d’où une utilisation sans restriction en cascades de glace, dans toutes les courses neigeuses et mixtes aussi bien hivernales qu’estivales, mais aussi en randonnées à raquettes en moyenne montagne. Bref, être chaussé confort, chaud et étanche chaque fois que tu brasses la neige s’avère être un luxe qui ne se refuse pas, même s’il fait chaud !
Quant à l’encombrement (volume), c’était le cas pour la Spantik, mais pas du tout pour la G5, vraiment similaire aux modèles classiques.
Un bémol toutefois : pour la haute altitude, on prend généralement au moins une pointure de plus que pour nos chaussures d’alpinisme classique. On va donc nécessairement perdre en précision, ce qui peut être une gêne en cascade et en mixte si la précision est requise.

N.B. pas de réponse concernant la location. Quand on passe plusieurs semaines dans des conditions spartiates avec les chaussures aux pieds H24 ou presque, je préfère que ce soit les miennes, d’autant plus que la probabilité de bien les esquinter n’est pas négligeable.

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J’ai une paire de Spantik et effectivement c’est plus lourd, encombrant et moins précis. En France/Suisse/Italie, je ne m’en suis jamais servi, utilisant plutôt un équivalent de G5 et ça m’a toujours suffit même les journées les plus froides genre de la couenne en cascade aux alentours de -10/-15.

Ca pourrait être utile dans des situations où on va brasser longtemps dans la neige puis dormir en refuge sans trop moyen de faire sécher, là le chausson amovible est un + … bon la plupart du temps dans ses situations, j’ai les chaussures de ski de rando plutôt, d’où aussi chaussons amovibles.

Moi j’ai utilisé des vieilles Millet Alpinist GTX la dernière fois que j’ai fait des sommets glacières au Pérou (Camptocamp.org) et (Camptocamp.org). Je les utilise aussi en cascade de glace l’hiver et c’est tiptop.

Pour 2 voyages dans les Andes avec des sommets, j’avais investi dans des Spantiks. Ces chaussures étaient super. Elles sont devenues mes chaussures de cascades de glace, des Alpes à la Norvège, voir même pour des randos raquettes « cool » pour être sur d’avoir chaud. Certes un peu encombrantes, mais dans mon petit niveau, le confort et la chaleur priment sur la précision.
Je les ai remplacée cette année car la partie plastique arrière s’est finalement fendue au bout de 10 ans.

Donc si tu fait un peu d’alpi en hiver par chez nous, pas d’inquiétude, tu sauras bien les ré-utiliser !

Merci pour ces premiers retours !

J’avais effectivement regardé un peu pour la Spantik, mais j’ai l’impression qu’elle n’est plus produite ? En tout cas elle ne se trouve pas sur les vitrines européennes du site de La Sportiva et beaucoup de revendeurs sont en rupture de stock. Pareille pour la G5, c’est l’ancienne version de la G2 si je ne me trompe pas ; la G2 offre-t-elle les mêmes satisfactions ?

Des retours sur l’offre de chez Mammut ou Lowa ?

Salut Qara,

Je me suis posé les mêmes questions il y a 10 ans maintenant…!

Pour partage d’expérience, j’ai fait mes premiers sommets en Bolivie (Huayna Potosí 6088m, Illimani 6438m et Pequeno Alpamayo 5370m) avec des La Sportiva Nepal evo que j’utilisais déjà par chez nous, couplées à ce type de semelles en laine et ces surbottes (c’est assez pénible à mettre, il faut trouver le coup de main à la maison avant de partir). C’était presque trop chaud parfois mais ca dépend évidement de toi, des conditions… Pour moi ça a très bien fait le job.

J’ai ensuite investi dans des G2 que je porte toujours depuis en expé mais dont je n’ai jamais eu l’utilité en Europe. J’en suis plutôt content dans l’ensemble même si j’ai toujours un petit stress de casser un BOA (du vécu en « effleurant » un rocher…). On en trouve pas mal qui ont l’air quasiment neuves sur les sites de seconde main si tu connais ta pointure.

Je ne connais pas les G5 et n’ai regardé que très rapidement mais elles n’ont pas l’air d’avoir de chaussons amovibles et sont probablement moins chaudes que les G2.

Et en passant je viens de voir le prix des dernières G2 c’est juste dingue l’inflation… :flushed:

Merci du retour,

Intéressant la chaussure alpine + surbotte, j’ai vu passer l’option il y a quelques jours et j’y songe pas mal ; content de voir que ça peut effectivement bien marcher !

Je continue mes recherches. Pour ce qui est du seconde main, avec mon 46-47 c’est très compliqué de trouver quelque chose malheureusement…

Oui il vaut mieux chercher du second pied
Je sors

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Bonjour Qara,

Les G5 sont venues en remplacement des Batura 2.0 qui avaient un système de laçage sous la guêtre au lieu du BOA et un chaussant plus étroit. Sur les G5 (et les G2 ?), la boîte à orteils a été élargie; personnellement, je préfère. Ce sont elles que j’ai. Étant très sensible au froid, j 'ai rajouté des Sidas mérinos + feuille alu dans mes G5 et c’est juste bien pour ce que je fais (vu mon niveau qui baisse au fur et à mesure que l’âge monte).
Les G5 première version ont le BOA sous la guêtre. Elle a été actualisée il y a 2 ou 3 ans, le BOA passant en extérieur et surtout l’isolation a été revue en plus chaud… Le prix aussi est devenu « plus chaud ».
En parallèle à la G5 est apparu la G2, beaucoup plus thermique et avec un chausson amovible interne. Elle aussi a été « actualisée ».

Bonne recherche

Hello,

Mise à jour et clôture de la réflexion.
Je suis finalement parti sur des Scarpa Phantom 6000. La raison est plurielle :

  • Il existe une certaine pression sociale autour de la haute altitude : sans connaître, l’entourage pousse à choisir ce qui se choisit en général -> exit donc la possibilité de partir sur une chaussure hivernale simple doublée d’une surbotte en néoprène, par ce qu’il faut un chausson interne. Et moi-même, sans connaître, j’ai plus de peine à ignorer la doxa aux vues des enjeux.
    Pour les connaisseurs, le résultat est le même, les raisons différentes : le prestige de ces chaussures de haute altitude semble si fort (et il faut dire, leur construction si aboutie), que même en magasin spécialisé, les vendeurs n’ont en fait aucun avis sur le type de botte à acheter : ils conseillent par défaut Scarpa ou La Sportiva, parce que la marque est très connue et que le type d’utilisation est si spécifique qu’ils n’ont pas l’expérience de l’utilisation. On en vient même à des situations bizarres où l’on m’a déconseillé d’autres marques que ces deux précitées, sous prétexte que, « vu où on va », il vaut mieux rester sur des valeurs sûrs ; Mammut ne serait donc pas une valeur sûre ? J’ai bon espoir que, si une marque commercialise une chaussure estampillée 6000, c’est qu’elle peut bel et bien y aller.
    Bref, j’ai vu des tests de la Mammut en ligne (internet reste la seule source d’information complète), et les défauts pointés ne m’ont pas plus. De plus, où je suis, pas de Mammut 6000 à moins d’un investissement transport conséquent. Problème du prestige encore, et du monopole.
    Aussi, disponibilité des surbottes limitées où je suis. Même problème. Les magaz ont des stocks de Phantom 6000, mais pas de surbottes.
  • Donc voilà, l’équation Prix + Stock + Éloignement = Choix s’est résolue en faveur de la Scarpa.
  • J’ai pu entendre beaucoup de + sur la réutilisation d’une Phantom 6000 dans les Alpes ; j’ai par ailleurs testé un peu, j’ai pas l’impression qu’on puisse avoir « trop » chaud dans cette chaussure (à moins de littéralement baigner dans la sueur).
  • J’avais le choix avec des G2, j’ai trouvé le maintient du talon un brin plus confort avec la Scarpa.
  • Le système BOA de la G2 m’a laissé dubitatif : les câbles se prennent facilement dans la languette quand on met le chausson (il y a un coup à prendre, mais le design me semble imparfait) / au serrage, le BOA est presque trop uniforme -> pas moyen de serrer un peu en bas, plus en haut / on a vraiment pas envie que ça casse au mauvais moment.
  • Je comprends l’habitude de prendre une taille au-dessus pour ces chaussures, mais attention aux déplacements en dévers ; du moins avec des raquettes, le pieds frotte bien fort à force de faire des aller-retour dans l’espace disponible -> je suppose que c’est parce que la raquette augmente la pente, là où sans, on s’enfonce et donc crée plutôt une démarche escalier. J’ai en tout cas l’impression que l’intérêt des raquettes d’alpi peut être limité sur ces chaussures.
  • Sinon plutôt conforts comme chaussures, et légères malgré tout. Les avantages de la technologie.
  • Dernier point sympa sur les Scarpa, c’est le made in Italy. Je préfère ça au made in China de Mammut.
  • On insistera jamais assez sur la nécessité d’essayer les chaussures (oui, on peut les renvoyer si on les commande, mais c’est fastidieux au possible, et coûteux) en comparatif ; donc plusieurs modèles côte à côte, plusieurs tailles.

Sur ce, merci pour les quelques retours,

Bonne saison

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