Charmant Som dans le brouillard

C’est l’histoire d’un beau but qui aurait pu très mal finir.
Au départ on partait Olivier et moi faire le couloir NO du Charmant Som (cf http://www.camptocamp.org/outings/123109/fr), mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Au sommet, il y avait un brouillard à couper au couteau. Première erreur, on ne sort pas la boussole et on part exactement sur notre trace de montée ! Fallait bien que cela nous arrive, il paraît que c’est un classique de se paumer dans la brouillard et de recroiser sa trace. Là, on a été direct, on a repris immédiatement notre trace de montée. J’ai vite senti que cela ne correspondait pas et, au bout de 100m, on a fait demi-tour pour revenir au sommet. Là, on a sorti la boussole et on s’est aperçu de notre première erreur. On discute un coup pour savoir si on rentre par l’itinéraire de montée ou on si tente le couloir. En effet, Olivier a une contrainte horaire et on doit être à la voiture à 12h-12h30. On décide finalement d’y aller, malgré le brouillard. On tire donc plein nord et on trouve l’entrée du couloir. Enfin, la première entrée, car juste après il y a 2 options (vu après coup). Soit on continu dans le couloir raide et étroit, soit on traverse 2 m à gauche pour prendre un couloir parallèle moins raide. Nous on est parti droit dans le petit couloir. Je passe en tête et dois vite déchausser, c’est raide et il y a des petites dalles de calcaire. On met les ski sur le sac et olivier se met un peu taquet dans les dalles que j’ai déneigées. On arrive ensuite dans une belle pente à 40°, et on a de la neige jusqu’aux hanches. Dans mon souvenir, il faut prendre à droite et on doit tomber sur le col qui indique la fin des difficultés et le début de la bonne poudre. Je chausse, traverse la pente chargée et vais voir à droite. Merde, ça ne colle pas, j’y suis allé en décembre et ce que je vois ne me rappelle rien. Ca pue. Une éclaircie confirme mon impression, on est juste au-dessus des barres du versant NE ! On est dans une pente à 40°, chargée jusqu’à la garde et au-dessus de belles barres (100 m). Bref on est mal. Heureusement, dame nature a été sympa avec nous, elle nous a épargné pour cette fois, mais la remontée fut éprouvante. Essayer de brasser dans 1 m de neige en serrant les fesses pour que la pente ne parte pas et vous comprendrez ce qui nous est arrivé.
On a finalement récupéré l’autre couloir qui s’est avéré nettement plus facile à remonter. Il avait été un peu damé par les passages des jours précédents.
La descente sur les Cottaves était merdique, mais c’est bien accessoire.

Au final, voici la liste des erreurs commises :

  • du fait de la contrainte horaire, on n’a pas attendu que le brouillard se lève pour être sûr de notre itinéraire. On a essayé de forcer le passage (appel de la poudre).
  • s’être engagé par temps de brouillard dans un itinéraire au cheminement risqué.
  • ne pas avoir fait 1/2 tour dans le couloir quand on a vu qu’il y avait des ressauts rocheux courts mais raides.

J’aimerais bien avoir un regard extérieur et constructif sur l’analyse des erreurs commises.

[quote=desnoes]Heureusement, dame nature a été sympa avec nous, elle nous a épargné pour cette fois, mais la remontée fut éprouvante. Essayer de brasser dans 1 m de neige en serrant les fesses pour que la pente ne parte pas et vous comprendrez ce qui nous est arrivé …

J’aimerais bien avoir un regard extérieur et constructif sur l’analyse des erreurs commises.[/quote]
Je ne savais pas que la montagne était une mangeuse d’homme !
Et je mettrais ça sur le compte de la baraka.

Content de vous retrouver.