Ces courses oubliées

Je précise juste que pour la rando que j’évoque c’est aussi et surtout d’abord pour l’environnement que j’hésite (vague sente… ). En haute montagne c’est un peu différent. Pardon pour l’aparté

Pourquoi pardon, on est bien dans le sujet, et ta réticence pour l’environnement n’est certainement pas à blâmer.

Merci mais en haute montagne il y a peut-être un peu moins de plantes et bêtes à ménager. C’est ce que je voulais dire. J’ai pas trop envie que cette vague sente devienne une autoroute
Je crois qu’elle est sur altitude rando mais pas sur c2c

Cette discussion me rappelle cette recherche : Il ne s’agit pas d’une course mais plutôt d’un chemin oublié qui permet de monter dans les Bauges depuis Gresy/Isère.
A priori la description sur C2C n’a pas fait exploser la fréquentation du secteur…

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Allez hop je m’y colle. En feuilletant mon carnet j’ai vu des choses que je pensais peu connues mais en vérifiant sur le topo je vois qu’elles sont faites de temps à autre. Inutile donc de m’exprimer là-dessus. Par contre d’autres semblent totalement désertées. Je vais donc en présenter 3 de 3 niveaux différents. Je commence par l’Oisans ma partie alpinistique et par une voie dont je garde un excellent souvenir, même si dans les détails c’est pas ouf. Elle est mentionnée dans le topo mais sans ascension (les seuls qui ont essayé ont fait demi-tour) J’aurais bien rajouté une sortie mais dès le début ça coince, j’ai pas de date et aucun des renseignements demandés (qui d’ailleurs ne sont pas indispensables). Du coup j’ai rajouté un commentaire sur la seule sortie la mentionnant 1130877_fr. Cette voie présente la particularité d’être la voie de la première ascension du sommet et est en bon rocher. Et pourtant pas faite, à part par quelques tordus de mon espèce. Vous avez une idée ? Si vous êtes joueur ne lisez pas la suite :slight_smile:

Alors késkecékecé cette voie mystère ? La face est du Pic nord des Cavales. Voie Gaspard. Côté itinéraire, RAS ça déroule sans souci (la mention rocher à nettoyer sur le topo ne me paraît pas justifiée, c’est du terrain oisans standard. Comme toujours dans ce genre on regarde la face on repère le point de faiblesse à droite, on attaque par une cheminée évidente et ensuite on cherche pas à faire la directissime de la mort qui tue, mais on va toujours au plus facile. Comme c’est court et en face est on a le temps de musarder au soleil tant qu’on veut, ça laisse passer le temps à la foule qui monte par l’arête sud de faire leur descente, descente qu’on utilise après histoire de faire ce Pic en traversée et de passer une bonne journée en montagne, sans prise de tête. Côté matos en gros rien du tout quelques sangles, 3 coinceurs et demi histoire de faire alpiniste seront bien suffisants. Je me souviens quand même d’un truc qui m’avait scié: à un moment on arrive au pied d’une petite dalle lisse (je suis quasiment sûr que la voie passe bien par là) et là quand même j’ai hésité un petit moment, pas pour la difficulté apparente mais parce que ça m’a mis le doute pour l’itinéraire: « Mais comment il a fait le père Gaspard pour passer là avec des tricounis ? » Parce que sans déc, c’est vachement lisse, et avec des clous sous les semelles ça doit bien zipper. Alors bien sûr de nos jours avec nos bonnes semelles, cette dalle -qui doit être maxi en 4- c’est très facile (et très court). mais à l’époque quand même … (et bien sûr pas possible de s’assurer là-dedans). Il paraît que parfois les anciens passaient pieds nus, pas impossible que ce soit ce qu’il ait fait ici.
Sur ce bonne journée, la prochaine fois on ira quelque part entre les Jorasses et la dent du Géant :wink:

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Il est question de IV+ ici
1130877_fr

L’escalader par l’Ouest (IV sup) et suivre le fil de l’arête jusqu’au sommet.

En effet j’avais pas vu, mais bon de toute façon c’est un détail et qu’une indication dans ce genre de voie ouverte il y un siècle et demi c’est forcément d’une difficulté très modérée.

J’étais en train de me dire que ça devait pas intéresser grand-monde ce sujet mais finalement je vois le nombre de vues, du coup peut-être que malgré l’absence d’autres suggestions ça peut quand même servir. Alors hop j’en mets une autre, plus difficile et surtout plus haute-montagne que la précédente)
Celle-là c’est carrément parmi toutes mes courses une que je classerais sans doute dans mon top 10 pour la beauté de l’itinéraire. Plus qu’UNE course il faut voir ça comme une chevauchée en altitude sur 2 ou 3 jours. On pourra m’objecter qu’une partie n’est pas du tout inconnue et même très fréquentée, et c’est vrai, mais alors la partie que je trouve originale, quelle merveille ! et vraiment c’est une voie splendide plus que conseillée.
Jour 1 on monte au bivouac des Périades (plusieurs possibilités moi j’ai pris le couloir de la brèche Puiseux, c’est un détail) Déjà dormir aux Périades c’est un régal incontournable. Etape facultative, on peut aussi partir de Leschaux mais c’est carrément dommage.
Jour2: on descend sur le glacier direction la face nord-ouest du Dôme de Rochefort comme pour la goulotte Perroux décrite sur le topo C2C. On prend à droite de celle-ci, dans la zone de l’itinéraire 145 du Vallot de 1979. A partir de là tout droit ! Evidemment suivant l’époque et les conditions ça peut beaucoup changer. Quand je l’ai fait: quelques mètres à 80° au niveau de la rimaye, puis quelques mètres à 60°, ensuite ça se couche un peu. Et là un plaisir dingue: des coulées de glace entre de bons rochers où on peut grimper très vite: les pieds dans la glace, les mains sur des bacs; fabuleux. Une longueur et demi en glace avant de retrouver le mixte. Génial. Seul bémol c’est trop court ! On arrive un peu en dessous du sommet. Là deux possibilités : on peut continuer pour aller à Canzio et faire ensuite la traversée des Jorasses, ou (ce que j’ai fait) faire les arêtes de Rochefort à l’envers (si tout va bien le monde devrait être déjà passé; pour moi il n’y avait personne, mais bon les condis étaient très mauvaises, tout en glace).
Si la caisse est bonne on peut ensuite faire la voie normale de la dent du Géant, ou mieux (selon moi) faire un autre bivouac à son pied pour la faire le lendemain au lever du jour (là aussi on n’a eu du monde qu’à la descente) Ensuite retour selon son envie et les conditions.
A titre de comparaison j’ai trouvé que cette face nord du dôme de Rochefort est encore plus belle que le Migot au Chardonnet et plus ou moins du même niveau, cependant pour l’enchaînement proposé il faut un peu la caisse.

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ll y a déjà des centaines, voire des milliers d’itinéraires peu parcourus renseignés sur c2c. Par exemple sous la V5, j’y avais intégré la base de données d’ITA, cad l’inventaire exhaustif des itinéraires TA (P2 et plus) du Dauphiné, réalisé par Alexis, avec donc moultes itinéraires jamais répétés. J’avais également renseigné mon inventaire des cascades de glace, toujours dans le Dauphiné.
J’avais envisagé de faire la même chose pour le massif du Mont-Blanc, notamment en m’appuyant sur les informations issues des classeurs de la bibliothèque de l’ENSA. C’est un vrai travail mais qui aurait assurément de la valeur ajoutée car la plupart des pratiquants ne connaissent pas la mine d’or contenue dans ces classeurs.

D’autres ont également renseigné moultes itinéraires peu parcourus, tout simplement pour garder une trace et utiliser la BdD c2c afin de faciliter la recherche d’information sur des itinéraires peu répétés. La BdD a effectivement également vocation à servir de mémoire de nos pratiques, comme les anciens l’ont fait dans les Vallot, Labande et autres Coupé.

Concernant la Casserole, il serait intéressant de compléter l’historique. D’autant plus que J. Paillet est probablement Jacqueline Paillet, une « grande dame » de l’alpinisme féminin français à une époque où les femmes étaient très peu représentées. Jacqueline a formé des générations de pratiquants au CAF de Lyon.
Il faudrait également supprimer le scan de MM car c’est du plagiat.

Comme j’ai dit trois j’en mets une troisième vite fait. Pour les amateurs de voies rocheuses dans la vallée blanche pas trop équipées et où la tranquillité devrait être assurée, allez faire un tour fans la voie Cavalieri au pilier des trois pointes. Celle-là est assez bien décrite dans le Vallot Labande de 1987 itinéraire 98 (mais j’ai aucun souvenir d’artif, en tout cas j’ai pas planté de clou, j’en suis à peu près sûr). Belle voie assez soutenue dans les difficultés avec une belle ambiance (seul petit bémol, dans le Vallot on la compare au pilier Gervasutti voisin ce sont pourtant des courses bien différentes, et la Cavalieri est deux fois moins longue; et non elle n’est pas plus belle, le Gervasutti étant une merveille difficilement dépassable à mon sens).
Sur ce, belles courses à toutes et tous, fréquentées ou pas !

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Il y a de nombreux passages de chasseurs dans nos montagnes qui s’oublient. Mais ceux ci peuvent ils être classés dans la catégorie « course » ? Je ne pense pas.

Ces passages ancestraux s’oublient car les nouveaux jeunes chasseurs vont beaucoup moins dans les passages « scabreux ». Personnellement, j’aime bien connaitre ces passages de chasseurs sans forcément les pratiquer car au delà de mon niveau. La difficulté est de trouver des connaisseurs de ces passages et surtout qu’ils veulent me les expliquer. Pour mémoire, j’ai fait quelques photos où sont dessinés ces passages mais les locaux ne veulent aucune diffusion ou alors uniquement à certaines personnes de confiance.

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Tu as tout-fait raison; et il ne faut pas oublier que par exemple en Oisans les premiers guides et explorateurs des cimes étaient souvent des chasseurs de chamois. Il y a d’ailleurs un sommet vers la Selle (je croyais que c’était l’Aiguille du Plat de la Selle mais il semble que non) dont la première est attribuée à une célébrité de l’époque (fin XIX°s) mais où au sommet il y avait déjà un cairn !!

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Oui, tout à fait m’sieur !
Il y en a une tripotée de ces sentes à chasseurs/bûcherons dans ce Salève que j’adore.
Je m’y suis perdu une ch… de fois durant ces quarante (peut être plus …) années de balades ; et je ne m’en lasse pas. Beaucoup ont été répertoriés malheureusement, mais pas mal sont encore inconnues pour la plus grande majorité

En continuant l’examen de mon carnet et en voyant un post sur les Pyrénées je tombe sur Casque du Marboré voie NNW (classée en D- dans mon carnet) ce qui doit être différent de la face N vue la description de C2C (j’ai fait cette voie sans crampons avec un piolet en bois (j’ai d’ailleurs failli me tuer là en glissant sur un névé et en m’arrêtant deux mètres avant le grand saut sur Gavarnie)) mais j’ai aucune autre info. Quelqu’un a-t-il un topo des Pyrénées où cette voie est répertoriée ?

Ah si c’est sans doute celle de C2C ouverte en 1888 ça doit être ça, sauf qu’il n’y avait pas de glace raide c’était en septembre, ça devait être sec, on était débutants. Les souvenirs me reviennent effectivement, traversée oblique à droite sur la neige (là où je me suis viandé) puis arête jusqu’en haut.

Guide Ollivier Pyrénées centrales Cauterêts-Vignemale-Gavarnie, n°247.
Débutant, sans crampons pour remonter la petite face nord du Casque avec ses 2 névés plutôt raides, hébin t’as choisi le pseudo qu’il faut !
(mais c’est effectivement le type de voie qui doit être tombée en désuétude; celle qui est marrante, c’est celle de la cheminée intérieure de l’autre versant espagnol)

Tu pourrais m’envoyer un scan en MP ?
Et oui à l’époque on était bien inconscients, on faisait exactement les mêmes difficultés en école d’escalade qu’en montagne (je crois même que mon premier Vsup a été fait en tête sans baudrier en vibram dans l’oisans), on avait quelques mousquetons , deux ou trois sangles, et le piolet long et avec un manche en bois récupéré au club. Un autre temps :slight_smile: On taillait des marches sur la neige dure et la glace et d’ailleurs un copain a fait une chute mémorable sous l’éperon nord du petit vignemale quelques jours plus tard, il a dévalé 300 m de glacier en rebondissant comme un ballon dans la pente, quand je l’ai vu immobile en bas je pensais qu’il était mort, et puis il s’est assis et s’est levé j’étais fou de joie, quand je suis arrivé près de lui on lui voyait les viscères dans la chute il s’était planté le piolet dans le bide, ça je m’en souviens bien. Après je lui ai fait un bandage pour maintenir tout en place et je l’ai soutenu jusqu’à la voiture les autres lui ont porté le sac et on a rallié l’hôpital où à l’accueil la fille a tourné de l’oeil en voyant la plaie … Mais il y :rofl:a PIRE !!

Faut mettre « interdit -12 ans » dans le titre !
Quand même, il a eu du pot ton copain.

Je te fais ça demain, ok ?

Que les moins de… 40 ans, etc, etc…

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Bien sûr mais je pense que tous au moins une fois quand on a bien tourné en montagne on a eu du pot, même quand est très prudent. Quand il y a un drame, je ne dis jamais yavéka, je sais trop que la chance a sa place dans notre activité.

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