Castor et Pollux en juin par St Jacques

Bonjour,

je voudrais faire Castor et Pollux (ou plutot Pollux et Castor) vers le 17-18 juin (pleine lune) en partant d’Italie (St Jacques). Quel est le bon plan refuge (Ayas, ou Mezzalama) sachant qu’ils sont à priori non gardés ? possibilité de monter en jeep à A. Di Vera ? pour redescendre de Q. Sella n’est ce pas trop long ?

merci pour vos expériences ou témoignages, pour éviter difficultés et plans galère.

Michel,

le val d’ayas est un des plus beaux vals valdotains, et l’un des mieux conservés (villages en bois charmants)

le refuge Mezzalama est à 3000 en haut de la moraine, et le refuge guide d’Ayas à 3400m sur un éperon rocheux au milieu des grands glaciers…si tu pars de Mezzalama, ça reste tout à fait faisable question dénivelée si tu fais uniquement le castor, mais c’est déjà plus limite si tu enchaines Pollux-Castor car c’est beaucoup plus long et il y a l’acclimatation qui joue…de toute façon en partant de mezzalama, tu es plus ou moins obligé de passer par le refuge d’Ayas, car celui-ci surplombe à sa gauche une grosse barre de séracs qui bloque le chemin sur le glacier.

de St Jacques, pour monter à Mezzalama faut compter 4h-4h30 suivant la forme et l’encombrement…faut compter 1h-1h30 de plus pour atteindre le refuge d’Ayas (itinéraire tracé avec des marques de peinture, ça passe par des dalles puis un bout de glacier plat découvert -en faisant gaffe des séracs pas loin- et enfin une pente détritique équipée)

le refuge Mezzalama fait plus refuge à l’ancienne, rustique, tout en bois. Le refuge d’Ayas, c’est le refuge moderne, pas trop grand mais avec des chambres 4 places, chiotte sec, salle à manger design etc…

c’est vrai que monter au refuge d’Ayas depuis St Jacques, en particulier si on vient directement de Grenoble le matin, on est déjà crevé par la route, donc c’est assez violent pour la forme, car c’est très long…Par contre la montée est superbe.

il y a un service taxi mis en place par la vallée d’Ayas qui utilise la piste pastorale (pour monter la trayeuse) de l’agriculteur local jusqu’à Pian di Verra sup., replat à 2300m où arrive le glacier di verra, c’est un alpage ou se trouvent le cheptel. La piste depuis St Jacques, étroite, raide et ultra-cabossée, est interdite aux autres véhicules, cela va de soit, pour l’intégrité du site. Le service taxi coute très cher : 10 euros par personne et on ne te prend que si il y a un nombre suffisant de personne. Le taxi te récupère sur le parking au milieu de la place de Saint Jacques, mais vient de Champoluc (village qui mérite visite) L’horaire se fixe avec la personne, il n’y a pas d’horaire pré-déterminé, sauf si tu te joins à un groupe.

A pian di Verra, tu compte 2h à 2h30 pour atteindre Mezzalama sur un raide sentier sur la moraine jouxtant le glacier (franchement superbe montée) puis 1h-1h30 pour le refuge guide d’Ayas = en gros tu gagnes 2h avec le taxi

Pour info, les locaux parlent français sans souci, au cas où on ne maitrise pas l’italien.

Les deux 4000, sont très beaux et au matin la marche d’approche sur le Zwillingjoch, col d’accès aux deux Jumeaux est courte et facile, mais peut être crevassé. Tu mets les crampons dès le refuge d’Ayas.

La descente du refuge Q Sella sur Ayas, ça passe par une sorte de mini-via ferrata aérienne au début puis si je me souviens bien on récupère un large col bettolina d’où il y a un large couloir W pour rejoindre le Val d’Ayas et Pian di Verra : ce couloir s’il en neige doit être décaillé à l’heure de la descente et s’il est sec c’est un abominable pierrier raide. En dessous pareil c’est de la grosse caillasse. En bas tu rejoins P. di Verra et la piste pastorale. C’est assez long en effet mais normalement ce n’est pas glaciaire, donc moins de pression pour respecter l’horaire et envisageable en après-midi sauf orages

Ne pas oublier les bouchons d’oreilles au refuge d’Ayas : il tombe des séracs sur la barre à 500m de distance, c’est assez bruyant et ça peturbe le sommeil!! :smiley:

Merci Strider pour ces infos précises et précieuses comme je les aime. Je ne connais pas ce coin et même si la Bérarde reste la Mecque de l’alpinisme, les 4000 y sont peu nombreux et on y parle de moins en moins italien (la langue des montagnards (Bonatti, Messner), de l’opéra (Cecilia Bartoli), du cinéma, des villes ocres, de la douceur toscane, des pâtes et de la pizza !) : il faut donc bien voyager pour se cultiver.
En fait je suis en train de programmer une semaine de braconnage alpinistique avec mon fils et deux de ses copains qui n’ont jamais chaussé les crampons. On va commencer par le Gd Paradis (via Chabod), puis le Pollux Castor (merci encore pour tes infos), pour finir par le Mont Blanc arête des bosses et/ou traversée. De quoi calmer les appétits et rassasier jeunes et moins jeune.
Pour les bouchons d’oreille, je pensais que c’était surtout fait pour contenir les débordements transalpins au moment des coupe d’Europe ou du Monde de foot.

Merci encore pour les infos (je les rendrai à la base c2c) et bonnes courses à toi,

Michel,