Cas de conscience de l'ouvreur/équipeur

Posté en tant qu’invité par Lemming:

Dans ce cas, il va falloir supprimer quelques centaines de voies du topo Labande dans les Ecrins.

A partir de combien de parcours, faut il considérer qu’une voie existe ? La réponse est simple : 1 parcours est suffisant. C’est bien évidement celui des ouvreurs. Que tu connaisses ou non ces ouvreurs ne changent rien à ce problème.

Ce n’est pas la question posé par A. Nonim. Il écrit

A lui de savoir ce qu’il souhaite faire en fonction du genre qu’il a envie de se donner.

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

oui mais Nomin dit que c’est du bon VI , il y a 30 ans ca se pitonnait un petit peu quand même…

Posté en tant qu’invité par Lemming:

Il ne parle que de 6a/6b. Ce n’est pas un niveau extraordinaire en 1980, même sur coinceur.

De mémoire, les premiers 6 des dolomites date des années 30.

si ces pitons sont trentennaires, ils n’ont peut-etre pas ete plantes il y a 30 ans ?
on m’a donne cet hiver un paquet de vieux pitons xennaires. certains sont absolument pourris et je vais les jeter. d’autres non. une fois redresses, je les reutiliserai. ca donnera un cote vieillot/old school a ma prochaine ouverture :stuck_out_tongue_winking_eye: !

Posté en tant qu’invité par A. Nonim:

Partiellement, on a mis des spits là où il n’est pas facile de mettre des protections amovibles, dans les dalles.

Car c’est plus facile et parce que je pense que les ouvreurs ont récupéré ce qu’ils pouvaient de leur équipement sur pitons.

Pas de voies à proximité immédiate. Ca ne peut pas être une variante.

Le problème ne se pose plus ainsi. J’ai déjà mis des spits dans une ligne que je pensais vierge. Si je l’avais su je ne l’aurais pas fait. Maintenant que j’ai fait une partie du boulot, je me pose la question de le finir ou pas.
Je pense que ce qu’il serait le mieux, ce serait de conserver l’équipement en place, éventuellement le remplacer un peu par des pitons neufs, et le compléter par 2-3 spits par longueur dans les passages difficiles à protéger sur coinceurs. J’aimerais aussi mettre des relais béton car on descend en rappel dessus. On aurait ainsi une belle voie en semi TA, à parcourir avec un bon jeu de coinceurs/friends. Reste que ça c’est mon point de vue, que je n’ai pas l’aval de l’ouvreur et que je ne me sens pas vraiment autorisé à imposer - au moins sans en discuter - ce qui est ma vision de cette voie.

Cest une bonne idée :slight_smile:

Je trouve :wink:

Enfin, c’est mon point de vue :confused:

Oui. D’ailleurs souvent dans les topos ces voies sont tracés vaguement avec une mention du genre « peu ou pas d’info » sur cette voie.

Dans le cas présent c’est encore pire vue que la « voie » dont on parle dans cette discussion n’est apparemment dans aucun topo et personne ne semble au courant. Bref c’est tout comme si personne n’y était jamais passé. A. Nonim ouvre la voie du bas et tombe sur qq vestiges dans la 2e longueur => on peut pas lui reprocher d’avoir sciemment sabré une ancienne voie, y a pas de raison de déséquiper. Si personne apparemment ne passait dedans avant, cet équipement ne va géner personne. Finalement si des gens étaient passés mais n’avait laissé aucun piton, A. Nonim ne se serait meme pas posé la question. Doit-on interdire la pose de protections à demeure sous pretexte « qu’on sait jamais, ptet que qq’un est déjà passé avant » ?

A mon sens il y a un délai de péremption sur la « paternité » des vieilles voies : au bout d’un moment, surtout quand personne ne s’en est réclamé, si personne ne les fréquente ou n’en parle ou ne les entretient, les voies retombent dans le « domaine public » et alors pourquoi brider la bonne volonté de ceux qui veulent faire qq chose ?

Pour répondre à la question de A. Nonim, vu que ces spits ont été posés de bonne foi, parcimonieusement et apparemment dans un itinéraire abandonné, il peut les laisser. Quitte à ce que quelqu’un pousse une gueulante en les découvrant voire les enlève :wink:

Partiellement, on a mis des spits là où il n’est pas facile de mettre des protections amovibles, dans les dalles.

« pas facile ». ie tu engages un peu, bcp, passionement ? tu exposes meme ? ou ca se protege mais faut du matos tres particulier.

Car c’est plus facile et parce que je pense que les ouvreurs ont récupéré ce qu’ils pouvaient de leur équipement sur pitons.

vous avez vu de vieilles traces de pitonnage ?

Je pense que ce qu’il serait le mieux, ce serait de conserver l’équipement en place, éventuellement le remplacer un peu par des pitons neufs, et le compléter par 2-3 spits par longueur dans les passages difficiles à protéger sur coinceurs. J’aimerais aussi mettre des relais béton car on descend en rappel dessus. On aurait ainsi une belle voie en semi TA, à parcourir avec un bon jeu de coinceurs/friends. Reste que ça c’est mon point de vue, que je n’ai pas l’aval de l’ouvreur et que je ne me sens pas vraiment autorisé à imposer - au moins sans en discuter - ce qui est ma vision de cette voie.

vous avez reellement fini de questionner les erudits grimpants locaux pour savoir qui pourrait etre l’ouvreur ?

ta vision de la voie me semble sensee. si ca a ete pitonne en bas ds le difficilement protegeable, cela me semble bien de mettre des plaquettes plutot que des pitons, histoire de proteger le rocher. la ou il y a encore des pitons, vous pourriez eventuellement faire pareil ? les avantages que je vois a mettre des plaquettes la, c’est de proteger le rocher et d’etre moins susceptibles d’etre enlevees (je veux dire « volees » par qq’un qui voudrait refaire son stock de pitons par exemple).

c’est bien evidemment mon point de vue perso :-). et qd tu auras fait ton choix, itu nous parleras de la voie j’espere !

De mon point de vie purement personnel à moi ça me semble une bonne idée.

On peut voir les choses sous un autre angle: Tu as aménagé un accès à une voie inaccessible…

Le plus important ensuite c’est de faire connaitre la voie de tout le monde.

Après vingts ans, sur le granite en particulier, ça peut devenir impossible de reconnaitre ou retrouver des traces de pitonnages

Posté en tant qu’invité par A. Nonim:

Il y a des passages clairement expo, même en l’état avec notre rééquipement actuel des 2 premières longueurs. Par exemple, on a laissé un surplomb vierge d’équipement, qui doit côter 6a+, mais les friends pour protéger le passage étaient placés moyennement.
De plus, de manière générale, ce n’est pas très raide souvent en dalle couchée, donc il ne faut pas s’amuser à prendre des gros vols, on se ferait mal.

Non je n’ai pas assez de contacts pour cela (surtout chez les vieux :lol: ) mais j’ai quand même fait le tour de pas mal de pros qui connaissent le coin et d’autres l’ont fait avant moi en publiant des topos précis, qui se veulent exhaustifs (mais ne le sont pas, la preuve) sur le secteur. Là j’avoue que je ne saurais plus trop à qui demander. De plus, les grands ouvreurs du massif en question ont largement diffusé les topos de leurs premières alors là je ne vois plus trop à qui demander.

Il m’est arrivé un peu la même histoire: en équipant le départ d’une « nouvelle voie » d’environ 120m (avec des spits tous les 3-4 m), dans un site un peu sauvage, voire complètement tombé dans l’oubli, je tombe sur un piton muni d’un maillon, à une douzaine de mètres du sol. Je n’avais pas vu ce piton lors du repérage de la ligne. Du coup, j’ai stoppé l’équipement et questionné les équipeurs locaux (anciens et récents), ainsi que le CAF du coin, je n’ai pas eu d’explications sur la présence de ce piton. J’en ai déduit avec eux qu’il s’agissait d’une tentative avortée.
Après avoir demandé conseils aux « locaux », j’ai décidé de reprendre l’équipement de la voie, du haut cette fois, dans la mesure où je voulais vérifier qu’il n’y avait pas d’autres pitons au dessus. A priori, la ligne est restée vierge puisque je n’ai rien vu d’autre.
La voie n’est pas terminée (je me suis fait mal au dos), mais dès que ce sera fait (date indéterminée), je le ferai savoir, et je serai vraiment peiné si quelqu’un me disait que je lui ai « piqué » sa voie…

[quote=« A. Nonim, id: 1048326, post:1, topic:101859 »]Voilà j’ai un cas de conscience d’ouvreur/équipeur et vous m’excuserez d’utiliser l’anonymat pour vous soumettre le problème.

J’avais repéré une belle ligne sur laquelle je pensais ouvrir une belle grande voie alors j’ai commencé le chantier avec mon pote, après avoir vérifié dans les topos et auprès des guides locaux que ce truc était vierge.
Donc, on commence notre chantier et on équipe « très light » (3 spits, 45 m) la première longueur. Dans la 2e, on continue, toujours très aéré, mais sur la fin de la longueur on tombe sur des pitons. Vu leur état, ils ont au moins une trentaine d’années. On termine en utilisant ces pitons et on place un relais sur spits car on ne trouve pas de vieux relais.

Pour le moment, on a laissé le chantier en l’état mais on est dubitatif sur la suite à donner éventuellement. Il faut qu’on tienne compte des éléments suivants :

  • Aucune trace de cette vieille voie « trad » et de sa paternité, pas moyen de trouver quelqu’un ou un topo qui en fasse mention.
  • Evidemment, la fréquentation de cette voie est totalement nulle puisque personne ne la connait.
  • On a « profané » avec 6 spits les 2 premières longueurs mais très honnêtement on ne pensait pas que cela avait déjà été ouvert (c’est dur pour du « trad » 6a/6b) et ce n’est pas notre genre d’aller mettre des spits dans des voies qui ne sont pas les nôtres.

On envisage donc les possibilités suivantes :

  • Abandonner, voire déséquiper ce qu’on a mis en place, et laisser cette voie retourner à son anonymat.
  • Finir de rajeunir l’équipement, en mode aéré, et publier un topo pour lui redonner la fréquentation qu’elle mérite parce qu’elle est belle. Même si dans ce coin reculé on verra rarement du monde.

Voilà, j’attends vos réflexions constructives et argumentées avant de prendre une décision.[/quote]

Toutes mes félicitations et mon admiration pour ton éthique. Puisses-tu servir d’exemple. Dans ce cas précis, équiper la voie, avec la plus grande retenue, me semblerait être une action tout à fait défendable… et ton futur topo dirait alors: « Voie X, ouvreurs inconnus, rééquipé par… ». Bonne continuation.