Bulle d'air sous avalanche

Posté en tant qu’invité par mioumiou30:

Une question me turlupine… En cas d’avalanche, si l’on est ensevelit et que l’on est conscient car il y a une bulle d’air qui nous permets de respirer, que feriez-vous? Attendre les secours en bénéficiant de cette bulle d’air qui nous permets de respirer et rester en vie, ou alors pourrait-on prendre le risque de sortir nous-même de l’avalanche (sans savoir la neige qu’on a au-dessus de notre tête et en risquant de faire s’écrouler la neige qui cette fois nous étoufferait) ??

Je crois que si tu peux bouger tu ne te poses pas de question, tu essaies de sortir.

Et comment tu sais que tu creuses dans la bonne direction ?

en bavant.

Tu pisses, utilise ta salive or whatever pour déterminer le haut et le bas.

  1. Prem’s :cool:
  2. Non tu ne pisses pas, sinon tu te mouilles et tu te refroidis bcp plus vite
  3. Whatever : toujours mon fil à plomb sur moi :wink:

Bonsoir Mioumiou…

Contrairement à ce que tu sembles croire, ce n’est pas la neige qui nous étouffe lorsqu’on est enseveli dans une avalanche (hormis le cas particulier de l’aérosol, mais là c’est avant d’être enseveli). Si tu prends une poignée de neige et que tu te la colles sous le museau, tu verras que tu n’étouffes pas: ce n’est pas de l’eau! La neige est un solide pulvérulent, selon son état composée d’un pourcentage plus ou moins important d’air. Toujours suffisant pour respirer, en tous cas (A part si tu as un bouchon de neige qui t’es rentré jusqu’au milieu de la gorge… C’est pourquoi il est conseillé, lorsque tes mouvements de « nage » pour te maintenir en surface ont échoué et que tu te sens ensevelir, de protéger tes voies respiratoires avec le pli de ton coude. Pour autant que tu puisse décider de tes mouvements…)

Ce qui mène à l’asphyxie, c’est ta propre chaleur, celle de ton corps et de ton souffle, qui fait fondre superficiellement la surface de la cavité de neige qui te « coffre », laquelle évidemment regèle de suite… formant une prison cette fois parfaitement étanche. Et tu es asphyxié par tes propres rejets de CO2, en quelques dizaines de minutes (10-20 min). D’où l’importance d’essayer de sortir, en remuant/creusant dans la bonne direction (==> bave), si tu peux.

Posté en tant qu’invité par Stéphane GROCHOWSKI:

Pour avoir testé grandeur nature en avril dernier, je ne pouvais pas faire le moindre mouvement, ne serait-ce que plier un doigt… Alors soit tu as de la chance qu’on te sorte rapidement sans que tu ne te sois blessé durant l’avalanche, soit tu y restes… Franchement, à éviter!
Mais ça n’arrive pas qu’aux autres…
Steph

La question du haut et du bas n’est qu’un mythe selon moi.

03/98: Sous 20/30 cm de neige je ne pouvais quasiment pas bouger, cependant je n’avais aucun doute du haut et du bas, uniquement en fonction de la différence de pression.
Donc soit tu as la chance de pouvoir bouger, et là tu sais comment, soit comme dans la majorité des cas tu ne peux pas bouger et la question n’a alors malheureusement aucun intérêt.

Merci PhB pour tes précisions, je ne savais pas. Par instinct j’avais bouffé la neige autant que je puisse.
J’ai assez rapidement dégagé un membre (pied) mais ai mis longtemps (10 min) à sortir le reste du corps. J’ai appris par la suite que le fait d’avoir dégagé un membre te sauve de l’asphyxie, non seulement pour les raisons que tu évoques (ce n’est pas la neige qui étouffe), mais aussi parce que l’air frais circule le long et à l’intérieur des vêtements.
Je crains qu’une avalanche de poudre soit plus traitre, sauf erreur, tu respires la neige.

Franchement, à éviter!
Mais ça n’arrive pas qu’aux autres…

Posté en tant qu’invité par mioumiou30:

Merci à vous tous pour votre expérience et vos réponses!

Posté en tant qu’invité par jo64:

[quote=« Lutin, id: 838211, post:9, topic:83638 »]Je crains qu’une avalanche de poudre soit plus traitre, sauf erreur, tu respires la neige.

Franchement, à éviter!
Mais ça n’arrive pas qu’aux autres…[/quote]

Une avalanche de poudreuse peut provoquer un effet de blast et éclater les alvéoles pulmonaires en fonction de sa vitesse et de la pression du souffle d’air déplacé à l’avant, mélangé à la poudreuse qui pénetre dans les poumons et va les noyer …

J’ai eu la chance de ne jamais tester (pourvu qu’ça dure, comme dit la chanson) mais c’est ce que j’ai toujours entendu : dès qu’on est un tant soit peu dessous on ne peut plus bouger, juste attendre, à peine crier.
L’auto-secours n’est envisageable que si on est en (bonne) partie à l’air libre… Auquel cas on n’hésite pas je pense, tant qu’on peut.

Pour ceux qui ont accès aux papiers scientifiques (PLoS ONE) et qui lisent l’anglais, voici un papier qui vient de sortir sur l’effet de la présence d’une poche d’air sur la respiration sous la neige.

Il s’intitule « Work of Breathing into Snow in the Presence versus Absence of an Artificial Air Pocket Affects Hypoxia and Hypercapnia of a Victim Covered with Avalanche Snow: A Randomized Double Blind Crossover Study »

abstract

Presence of an air pocket and its size play an important role in survival of victims buried in the avalanche snow. Even small air pockets facilitate breathing. We hypothesize that the size of the air pocket significantly affects the airflow resistance and work of breathing. The aims of the study are (1) to investigate the effect of the presence of an air pocket on gas exchange and work of breathing in subjects breathing into the simulated avalanche snow and (2) to test whether it is possible to breathe with no air pocket. The prospective interventional double-blinded study involved 12 male volunteers, from which 10 completed the whole protocol. Each volunteer underwent two phases of the experiment in a random order: phase “AP”—breathing into the snow with a one-liter air pocket, and phase “NP”—breathing into the snow with no air pocket. Physiological parameters, fractions of oxygen and carbon dioxide in the airways and work of breathing expressed as pressure-time product were recorded continuously. The main finding of the study is that it is possible to breath in the avalanche snow even with no air pocket (0 L volume), but breathing under this condition is associated with significantly increased work of breathing. The significant differences were initially observed for end-tidal values of the respiratory gases (EtO2 and EtCO2) and peripheral oxygen saturation (SpO2) between AP and NP phases, whereas significant differences in inspiratory fractions occurred much later (for FIO2) or never (for FICO2). The limiting factor in no air pocket conditions is excessive increase in work of breathing that induces increase in metabolism accompanied by higher oxygen consumption and carbon dioxide production. The presence of even a small air pocket reduces significantly the work of breathing.

D’après l’abstract :

  • il est possible de respirer sous la neige, même en l’absence de poche d’air
  • mais dans ce cas, cela oblige à un effort supplémentaire, qui entraîne à son tour un métabolisme plus élevé, donc une consommation d’oxygène et une production de CO2 accrues.

" Le pauvre soldat a dû endurer des températures de -45°C."

-45°C sous une avalanche à 7m de profondeur ???

Il devait faire -70°C en surface, je ne vois pas d’autre solution.

[quote=« Francois, id: 1807736, post:15, topic:83638 »]" Le pauvre soldat a dû endurer des températures de -45°C."

-45°C sous une avalanche à 7m de profondeur ???[/quote]

à 5900m ça parait pas ridicule en plein hiver…

Sinon pour répondre à la question initiale, une fois sous la neige tu te rends compte assez vite si tu as une poche d’air ou pas. Par contre tu peux hurler ou pousser aussi fort que tu veux dans toutes les directions, ça ne changera rien…de toute façon au bout de 15min tu t’évanouis quasi à coup sur. Donc la seule chose à faire c’est d’essayer de se calmer et croiser les doigts pour qu’on te trouve. (je parle en connaissance de cause)

Salut -45 hum ??? sous le manteau neigeux on a froid déjà parce qu’ on ne bouche pas et la chaleur de notre corps qui se refroidit assez vite , amène en plus de l’ humidité mais du grand froid non la neige est un isolant sauf ci ont n’est enseveli peu profond et si la température extérieur et a -15° par exemple d’accord notre corps avec les minutes qui passe arrive en hypothermie d ailleurs que l on sois enseveli profond ou pas du -45° en Himalaya , peut être massif du mt blanc mais - 45 ca fait beaucoup … n’oublier pas que sous le manteau neigeux en profondeur il ne gèle pas ,l’herbe n’est pas gelée et fait un igloo dans un trou ca vous protège du froid ,le problème la neige est compacte c’est très dur à bouger car une neige poudreuse se mélange avec l’air quand elle part en avalanche et quand l’avalanche s’arrête la neige est parfois et souvent dur ,j’ai eu l’expérience une fois il y a longtemps on fait pas le malin juste enseveli jusqu’ a la taille je ne pouvais plus bouger c’était une plaque friable elle avait déjà pris le soleil . Alors la neige humide qui arrive moins vite mais qui écrase tout il faut mieux si l’on a peu la prendre de vitesse et l’aérosol comme je disais elle arrive compacte en fin de course je voyais souvent ca quand je déclenchais les couloirs d’avalanche au boulot et puis sous 7 m de neige sur la tête je pense que l’on a peu de survie je me rappelle ont n’a sortie une personne sous autant de neige il était tout violet cela donne à réfléchir… Christian 73

ca c’est un nouveau challenge pour doc vertical, il doit être sur le coup déjà :smiley:

Pour respirer sous la neige, même sans la présence d’une poche d’air, il y a Le système Avalung.
Il y avait eu une étude intéressante à ce sujet il y a pas mal d’années dans la revue de l’ANENA.
On en avait discuté à l’époque sur C2C :
/viewtopic.php?id=106181