Posté en tant qu’invité par Christian:
Bonjour ; Je profite de ce petit débat météo pour vous conter mon expérience à la Sentinelle Rouge qui date de l’été 88.
Lorsque nous partons pour la Sentinelle Rouge, il fait beau à l’aiguille et une perturb du SW est annoncée pour le lendemain soir.
A la Fourche, la nuit est claire et nous decidons de partir tôt vers 11h00 du soir. Au fil des heures le ciel commence à être envahi par des nuages provenant de l’autre coté du Mont-Blanc et qui traversent à toute allure au dessus de nos têtes.
Nous ne trainons pas car j’ai un mauvais presentiment.
Les conditions de neige sont bonnes, nous sommes en forme et nous montons rapidement corde tendue. A l’aube le ciel est laiteux et le temps s’est dégradé.
Vers 7h00, à 4500m, le temps est glauque et la tempête démarre.
Saisi d’angoisse j’essaie de motiver mon compagnon qui commence à fatiguer. Il n’y a pas une minute à perdre. Dans la tempête, je remonte à l’aveugle les pentes qui conduisent au sommet du Mont-Blanc; l’oeil rivé à l’altimètre ( tant que ça monte…)
A un moment j’ apercevois des tâches jaunes dans la neige…
Je me souviens du sommet, un vent épouvantable, impossible de s’entendre, garder son sang froid et s’orienter pour la descente…A quatres pattes sur l’arête des bosses cramponnés aux engins pour ne pas se faire éjecter par les rafales, arrivée zombie à Vallot…
Le temps s’était dégradé plus tôt que prévu et ce jour là nous avons eu de la chance.
Bien à vous
Christian
[%sig%]