Posté en tant qu’invité par Cyril de l’Oisans:
Le Bivouac, c’est pas compliqué !
Mais qu’est-ce que le bivouac ?
Une acception généralement admise au sein des parcs nationaux est la suivante : bivouac = nuit dehors (avec ou sans tente) juste pour dormir. Si c’est juste pour dormir, alors la tente n’a pas besoin d’être montée 5 heures avant le coucher du soleil ni même de rster montée 3 heures après le réveil… Dans les Ecrins, on a décidé de dire OK entre 19h et 9h (et à plus d’une heure des limites du parc).
Pour les autres parcs nationaux (Y’en a 7 en France), la réglementation est variable (en fait, la réglementation est propre à chaque parc national). Le camping ET le bivouac sont interdit à Port-Cros, dans les Cévennes et la Vanoise. Pour ces deux derniers, elle se justifie de la sorte : En Cévennes, où que tu sois, le réseau routier (pistes comprises) est suffisament dense pour que tu puisses rejoindre chaque jour un village ou un camping ou même ta bagnole. Dans la Vanoise; le législateur a considéré que le réseau de refuges est lui aussi sufisament dense pour que tu puisses y prévoir tes arrêts (et dans les refuges surpeuplés, y’a une dérogation pour dormir à coté). En Vanoise, y’a donc pas d’horaire, c’est COMPLETEMENT interdit. Et le garde qui verbalise ne fait que son boulot. Et si il le fait bien, c’est qu’il en a ras le cul de trouver des papiers roses à longueur d’année derrière les blocs. De redescendre les bouteilles vides planquées dans les terriers de marmottes. Et ce ne sont que des exemples de ce que l’on trouve dans le cadre de nos tournées.
Un fait récent, très récent même puisqu’il a eu lieu ce samedi 31 août : Le CAF Grenoble-Oisans avec MW et le parc des Ecrins organise un opération de nettoyage au Lauvitel. Les nombreux bénévoles qui s’inscrivent nous demandent, étonnés, ce qu’ont va bien pouvoir redescendre vu qu’ils y sont allés le mois dernier et qu’ils n’ont rien remarqué. Au total, nous avons redescendus plus de 600 kilos de « merdes » (à dos d’âne et d’homme). Et je pense qu’il en reste au moins autant. Le tout bien planqué par des bivouaqueurs sous des blocs et autres cailloux (bouteilles de gaz, en verre, conserves).
C’est parce qu’il existe des gens qui ne connaissent pas le terme respect que d’autres voient leurs libertés réduites. Mais c’est pour l’instant le seul moyen que l’on a trouvé pour préserver des sites exceptionnels et sensibles. Et puis ceux qui ne sont pas contents peuvent aller bivouaquer partout ailleurs où c’est pas interdit. Et je crois que ça laisse pas mal de choix, non ?
Pour le PNR Corse, il est tout à fait exact que cet organisme n’a aucun pouvoir réglementaire (comme tous les PNR). Cependant, les municipalités ayant signé la charte et qui adhèrent ainsi au PNR peuvent prendre un arrêté interdisant le camping et le bivaouac sur tout le territoire de leur commune. Ce qui a été fait !
Il suffit de s’arrêter à la seule aire de bivouac autorisée sur le GR20 (Pédinielli, juste au nord de l’Incudine) pour comprendre l’interdiction : des tas d’immondices dans les ruines de l’ancienne bergerie !
Et sur 15 000 personnes qui fréquentent ce GR, même s’il on en rencontre 90% de « respecteuses » (et je suis optimiste), ça fait encore un paquet de gros cons qui vont planquer leur tube de lait concentré sucré sous un caillou. C’est pour cela (ceux-là !)que la réglementation existe. Sans parler des déjections humaines (qui sont traitées dans les refuges et pas ailleurs).
Cyril, garde-moniteur au parc national des Ecrins