Bivouac en tente par fortes chutes de neige

J’ai changé le titre de ma discussion et ai modifié mon premier post afin de ne soulever aucune polémique par maladresse.

tu aurais pû dû laisser la question du réchaud.

je pense que ce n’est pas anodin.

Désolé hein de t’embêter.

je n’arrive pas à remodifier mon texte, mes touches font un peu n’importe quoi, mais l’utilisation du réchaud a été évoqué dans les premiers posts donc le sujet peut-être poursuivi.

construire un igloo à coté avant de t’endormir :confused:

Un retour d’expérience qui peut éclairer, ça m’est arrivé avec une dôme. -10°C dehors, la neige qui tombe doucement et une bonne nuit de sommeil. En plein milieu de la nuit grosse difficulté à respirer et dans ta tête « qu’est ce qui se passe je suis asphyxié? T1 j’ai déjà dormi en altitude ça ne m’a jamais fait ça, je vieillis… » Puis quand même tu sens bouger le gars à côté et tu oses le ridicule…: « t’as pas du mal à respirer toi? Ah ben si justement! » Et là le déclic! « T1 c’est la neige! » Et tu sors et tu pelles.

Pourtant nous avions une dôme avec cheminées mais bien sur on ne les avait pas fixées. Tout ça pour dire que la neige ça peut coller surtout avec le vent et que ce n’est pas parce que tu as une tente d’altitude que tu ne risques rien.
Deuxième enseignement, faut pas avoir peur d’être ridicule vis à vis de ton compagnon de cordée (machisme?..), si tu as du mal à respirer c’est une urgence et vaut mieux en parler. C’est con mais ça peut expliquer certain trucs incompréhensibles. T’as senti qu’il y avait un truc bizarre mais tu n’y as pas accordé l’importance que ça méritait. Dans notre cas je suis sur que le gars à côté ne dormait pas et se posait la question bien avant moi, mais peut-être a-t-il eu la même réaction « machiste » que moi et n’a pas osé me réveiller pour « si peu »…

Sinon, le réchaud dans la tente j’ai déjà pratiqué et je n’ai jamais eu de problème. Je pense que si il n’y a pas de neige, une tente ça reste du tissu, donc ventilé et donc pas si asphyxiant que ça, mais c’est un ressenti personnel.

Si ton curseur se bloque sur le titre, appuis sur la touche « tab ».
Bug connu (mais pas permanent) pour la modification du 1er post d’une discussion.

Pour l’intoxication au CO2 (respiration dans un espace clos), en cas de doute et sans envie de sortir, il y a le test du briquet. Si le briquet ne s’allume pas, c’est que le co2 a pris la place de l’oxygène (teneur en 02<17.5%) - ou que le briquet est cassé :wink: . Ça n’est a priori pas valable pour détecter le CO (mauvaise combustion du réchaud dans un espace mal aeré) ; a mon avis, on est mort avant que la PO2 soit descendu si bas

[quote=« Andrey, id: 1296118, post:24, topic:117987 »]Ce que je trouve dommage, c’est que, dans des cas pareils, au départ, on en parle beaucoup dans les forums et dans la presse… jusque ce que l’on retrouve des corps, et après, c’est les étoiles et autre RIP ds les commentaires… et c’est vite oublié, tandis que les résultats de l’enquête judiciaire, l’autopsie, etc., qui permettraient (éventuellement) de connaitre les détails, et, surtout, d’éviter d’autres cas de ce genre, ne sont pas « rendus publiques ».
Qui a entendu les détails post factum du récent drame de Grandes Jorasses ? Où ont-ils fait leur abris (s’il y en avait un) ? En quel moment l’on-t-il quitté et combien ont-ils pu descendre avant de mourir? Si quelqu’un de nous un jour par malheur ce trouve devant le dilemme entre continuer ou chercher un abri, les informations de ce genre pourraient devenir fatalement importantes.
Qui a appris les résultats de l’autopsie qui permettrait (peut-être ?) de savoir si les 2 russes sont mort asphyxiés par le CO (= imprudence avec le réchaud) ou par le CO2, ou d’une autre cause ?
Encore une fois, ce n’est par un malsain voyeurisme ou pour porter un « jugement » sur leur compétence / imprudence, mais pour savoir ce que je vais faire, moi, dans une telle situation, ou comment je ferais pour l’éviter.[/quote]
+1

entièrement d’accord avec toi ! mais j’ai l’impression qu’il est svt difficile de traiter un tel sujet sans attirer les donneurs de leçon ! mais sur ce post tout fonctionne bien, et perso j’ai appris plein de choses ! peut-être que sur C2C les participants st suffisamment intelligents pour formuler des réponses adaptées et respectueuses des victimes

C’est surtout qu’une tente possède des ouverture d’aération, car sinon la porosité du tissu ne suffit pas. Une tente qui est censé pouvoir isoler d’un vent à 100km/h et de pluie diluvienne utilise un tissu bien étanche, faut pas compter sur la respiration du tissu…
La principale contrindication de l’utilisation d’un réchaud dans une tente, est qu’une tente est très inflammable… ça brule entièrement en moins d’une minute (plutôt 20s).

Oui, il y a deux risques avec la neige, l’écrasement (j’ai connu avec une demi-tonneau détendue par le froid) et l’asphyxie, il faut que les aérations continuent à fonctionner.
Est-ce que quelqu’un sait si le tente tenait encore debout ?

[quote=« Bubu, id: 1296612, post:34, topic:117987 »]

C’est surtout qu’une tente possède des ouverture d’aération, car sinon la porosité du tissu ne suffit pas. Une tente qui est censé pouvoir isoler d’un vent à 100km/h et de pluie diluvienne utilise un tissu bien étanche, faut pas compter sur la respiration du tissu…
La principale contrindication de l’utilisation d’un réchaud dans une tente, est qu’une tente est très inflammable… ça brule entièrement en moins d’une minute (plutôt 20s).[/quote]

Je plussois : Dans le cas des tentes légères de randonnée ou d’alpinisme, le double-toit et le tapis de sol sont en tissus enduits de matières plastiques (polyuréthane, silicone) afin de les rendre étanches à l’eau. Ils sont du coup étanches à l’air aussi (autant qu’une poche plastique…avec laquelle il ne faut pas laisser jouer les enfants comme on le sait).
Ordinairement de l’air circule en passant sous le bas du double-toit, mais lorsque la neige s’entasse rien ne passe plus. Logiquement, si on n’entretient pas un passage d’air exprès (manchon), une fois le volume intérieur de la tente épuisé, on n’a donc encore moins d’air disponible que si on est pris sous une avalanche ou que si on est dans un igloo obstrué.

(Les tissus dits « respirants » (Goretex par exemple) ne respirent évidement pas grand chose non plus : ils posent exactement le même problème, ne pas prendre les expressions commerciales au pied de la lettre)

(Excusez si j’enfonce une porte ouverte, mais vu le drame qui est arrivé, j’ai souhaité qu’il n’y ait aucune ambiguïté)

un truc que je fais sur les tentes où tu peux faire coulisser les fermetures éclairs, c’est de les mettre en haut, un peu ouvertes, ça fait une aération et ça évite que la neige bouche cette aération en tombant si ton ouverture est au niveau du sol

l’aération qui est généralement sur le sommet de la tente pour la condensation ne suffit pas a renouveller convenablement l’air dans la tente?

Quelques infos et calculs pour situer les choses :

Intoxication au C02 voir :
http://www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=TC%2074

« Une atmosphère non confinée est composée d’azote (78 %), d’oxygène (21 %), d’argon (0,9 %) et de dioxyde de carbone (0,03 %). »
Du fait de sa densité (1,52), le CO2 tend à s’accumuler dans le bas des locaux (or on dort couché sur le sol).

La respiration remplace O2 par CO2 : quand l’O2 passe de 21% à 11% cela fait passer CO2 de 0,03% à 10,03% or un taux de 8%(?) provoque déjà des perturbations graves. « A cette concentration, il apparaît une vision brouillée ou déformée, la sensation de jambes tremblantes et une sensation de perte d’intégrité physique. »
L’excès de C02 est dangereux avant que le manque d’O2 le soit.
(Se rappeler Appolo13 : le pb n’était pas le manque d’oxygène mais la panne du système d’extraction du CO2)

La consommation basale (sommeil) de l’O2 (pur) pour un adulte est d’environ 0,25l/mn soit 15l/h
Une tente étanche de 2mx1mx1m=1m3, contient 210l d’O2.
Au bout de 3h, 2 adultes en auront consommé 90l : le taux d’O2 passe à 12% et le CO2 à 9,03% …

Attention : « Il n’existe pas de moyen simple pour détecter la présence de gaz carbonique qui est inodore et incolore. Le test de la bougie, encore trop souvent utilisé, est à proscrire: quand la bougie s’éteint, le taux de CO2 avoisine les 14 %, valeur très largement supérieure à la valeur limite (0,5 %), alors qu’à partir de 8 % le CO2 a déjà des effets perturbateurs des fonctions nerveuses centrales. »

je ne connaissais pas ce risque. Mercià tous les intervenants.

Bonjour à tous.

Merci pour ton message Yves.

Je ne pensais pas qu’il y avait un tel risque. Je me coucherai moins bête ce soir.

Manuel

Ben si, mais si la neige bouche cette aération + celles en bas de la tente, c’est trop étanche pour une bonne aération.

[quote=« Andrey, id: 1296118, post:24, topic:117987 »]Ce que je trouve dommage, c’est que, dans des cas pareils, au départ, on en parle beaucoup dans les forums et dans la presse… jusque ce que l’on retrouve des corps, et après, c’est les étoiles et autre RIP ds les commentaires… et c’est vite oublié, tandis que les résultats de l’enquête judiciaire, l’autopsie, etc., qui permettraient (éventuellement) de connaitre les détails, et, surtout, d’éviter d’autres cas de ce genre, ne sont pas « rendus publiques ».
Qui a entendu les détails post factum du récent drame de Grandes Jorasses ? Où ont-ils fait leur abris (s’il y en avait un) ? En quel moment l’on-t-il quitté et combien ont-ils pu descendre avant de mourir? Si quelqu’un de nous un jour par malheur ce trouve devant le dilemme entre continuer ou chercher un abri, les informations de ce genre pourraient devenir fatalement importantes.
Qui a appris les résultats de l’autopsie qui permettrait (peut-être ?) de savoir si les 2 russes sont mort asphyxiés par le CO (= imprudence avec le réchaud) ou par le CO2, ou d’une autre cause ?
Encore une fois, ce n’est par un malsain voyeurisme ou pour porter un « jugement » sur leur compétence / imprudence, mais pour savoir ce que je vais faire, moi, dans une telle situation, ou comment je ferais pour l’éviter.[/quote]

j’ai perdu mon compagnon de vie il y a + de 2ans, je me suis portée partie civile pour avoir accès à toute la procédure d’enquête et malgré un bon avocat, je n’ai toujours pas de nouvelles à ce jour alors tu vois… en plus si les victimes sont des personnes étrangères, on n’en saura jamais rien du tout

Pour communiquer les résultats, sauf cas particulier, on attend normalement que l’enquête soit fini, puisque le secret est opposable aux familles jusqu’à ce que l’enquête soit terminée et que le parquet ai statué sur la suite à donner ou pas…

Car en France l’enquête et l’instruction sont secrètes, et quelque chose ne peut sortir que si un journaliste a accès à des éléments d’information par relation personnelle avec enquêteurs, magistrats ou experts. Ou assureur, puisque l’assureur a accès au dossier en matière d’accident, enquête une fois terminée s’entend.
On reconnait un bon journaliste à son carnet d’adresse, c’est à dire de téléphone.
C’est vrai qu’une base de données sur les accidents de montagne serait bien utile à tout un chacun.

Dans le cas d’espèce, les langues se délieront probablement une fois l’enquête terminée.

Posté en tant qu’invité par la baltringue:

[quote=« Andrey, id: 1296118, post:24, topic:117987 »]Ce que je trouve dommage, c’est que, dans des cas pareils, au départ, on en parle beaucoup dans les forums et dans la presse… jusque ce que l’on retrouve des corps, et après, c’est les étoiles et autre RIP ds les commentaires… et c’est vite oublié, tandis que les résultats de l’enquête judiciaire, l’autopsie, etc., qui permettraient (éventuellement) de connaitre les détails, et, surtout, d’éviter d’autres cas de ce genre, ne sont pas « rendus publiques ».
Qui a entendu les détails post factum du récent drame de Grandes Jorasses ? Où ont-ils fait leur abris (s’il y en avait un) ? En quel moment l’on-t-il quitté et combien ont-ils pu descendre avant de mourir? .[/quote]

il y a un mini article dans montagnes mag ce mois ci