Besoin de renseignements

Posté en tant qu’invité par strider:

avis aux quizzeurs et co.!
n’ayant pas trouvé sur le web, je cherche pour des détails dans un rapport:

-la date de la première construction du refuge du gouter

-la date de la première construction du refuge des grands mulets

et pour ceux qui ont un peu de littérature dans leur placard, notamment le bouquin Mont Blanc de stéfano ardito :
je cherche des témoignages d’époques de type citation de récits du 17 et 18eme siècle, par des paysans qui sont effrayés par l’avancée des glaciers : en particulier des citations de récits assez courts en 5-6 lignes où les gens parlent du « démon » de la montagne. Si vous avez, ce serait sympa de me donner les phrases-clés et une date approximative de ces récits!

merci d’avance à tous!

Posté en tant qu’invité par Thierry:

Bonjour ,
Je connais un peu le sujet car j’ai fais un mémoire universitaire sur les refuges et notamment sur Albert 1 et les cosmiques . Concernant cette période voici quelques renseignements :
Contre le surnaturel

Longtemps, on évita la montagne. Obstacle redoutable, elle compliquait les déplacements, se montrait hostile à l’habitat humain, à l’exploitation. Les voyages dans ces contrées étaient souvent dangereux et toujours incommodes. Certes, on la traversait, mais en se plaignant du mauvais temps, en maudissant ses habitants sauvages, humains autant qu’animaux, en craignant ses précipices. Personne ne s’y aventurait par plaisir, sauf à devoir y rechercher une bête égarée, personne ne s’intéressait à ces pays païens que seuls calvaires, oratoires et chapelles pouvaient exorciser. Ces lieux si apparemment hostiles ne savaient susciter l’intérêt, seulement la crainte et l’effroi.
La fonction de passage eut donc longtemps pour effet d’occulter les Alpes :« pressé par ses affaires, inquiet pour sa vie, le voyageur affichait une hâte légitime et il lui semblait incongru d’accorder le moindre intérêt aux paysages traversés » 41. (N. Giudici).

Séjour des dieux, séjour des diables.
Les hautes montagnes sont restées longtemps hors de l’atteinte des hommes.« Un mur infranchissable ! Une barrière devant laquelle on se sent comme étouffé, comme écrasé ! Tout un monde de Titans prêts à se lever contre vous, à vous saisir, à vous réduire en poussière ». (Victor Aurelius, IVe siècle).
Dans les mythologies antiques, les sommets sont identifiés comme un lieu « hors du monde », un lieu sacré propice à l’occupation divine, l’endroit le plus proche du ciel. Loin de l’agitation qui emporte les peuples des plaines, l’altitude offre un refuge idéal au calme des dieux.
A bientôt,
Thierry.

Posté en tant qu’invité par luap:

Salut,
D’après le guide Vallot « Devies & Henry »
Cabane du Gouter en 1858 et 1882 ,recontruite en 1906 , puis 1962
Refuge des Grands mulets , 1853,1866,1881,1887 reconstruit en1960
Paul

Posté en tant qu’invité par strider:

merci à tous les deux, cela va bien m’aider ! juste une précision pour Thierry : le texte de N.Guidici date de quand?

sinon d’autres extraits de récits?

Posté en tant qu’invité par OlivierC:

L’HOMME A LA TETE EN TUF
« Il allait coucher dans un chalet vers le col du Glandon. Il avait déjà éclairé [allumé] son feu – c’était l’automne – quand il est rentré un homme assez grand dont la tête était un morceau de tuf (il ne lui a pas trouvé de figure). Son corps aussi était anormal. L’homme est venu s’assoire a coté du feu, dans le solar[âtre]. Landron lui a dit :
_Compère, fait le feu de ton coté, moi je le fais du mien.
Mais il n’a pas répondu et n’a pas bougé.
Quand c’est venu presque le jour, Landron est sorti du chalet à reculons, sa carabine à la main…» (Saint Jean d’Arves, Le Villard, 1966)

Cet homme fantastique à la tête de tuf, comme incarnation du diable, ne se rencontre nulle part ailleurs dans les récits légendaires des Alpes française.

IMAGINAIRES DE LA HAUTE MONTAGNE - Centre Alpin et Rhodanien d’Ethnologie, diffusion Glénat, P26

Il y a seulement 40 ans!!! cette histoire fut relatée, comme quoi les croyances persistaient il n’y a pas si longtemps.
L’ouvrage est excellent, à lire…et à relire

Posté en tant qu’invité par strider:

ouais 40ans c’est jeune pour un tel récit!
merci

d’autres témoignages, notamment du 18ème siècle près des « glacières de Chamouny »?