Posté en tant qu’invité par Thierry:
Bonjour ,
Je connais un peu le sujet car j’ai fais un mémoire universitaire sur les refuges et notamment sur Albert 1 et les cosmiques . Concernant cette période voici quelques renseignements :
Contre le surnaturel
Longtemps, on évita la montagne. Obstacle redoutable, elle compliquait les déplacements, se montrait hostile à l’habitat humain, à l’exploitation. Les voyages dans ces contrées étaient souvent dangereux et toujours incommodes. Certes, on la traversait, mais en se plaignant du mauvais temps, en maudissant ses habitants sauvages, humains autant qu’animaux, en craignant ses précipices. Personne ne s’y aventurait par plaisir, sauf à devoir y rechercher une bête égarée, personne ne s’intéressait à ces pays païens que seuls calvaires, oratoires et chapelles pouvaient exorciser. Ces lieux si apparemment hostiles ne savaient susciter l’intérêt, seulement la crainte et l’effroi.
La fonction de passage eut donc longtemps pour effet d’occulter les Alpes :« pressé par ses affaires, inquiet pour sa vie, le voyageur affichait une hâte légitime et il lui semblait incongru d’accorder le moindre intérêt aux paysages traversés » 41. (N. Giudici).
Séjour des dieux, séjour des diables.
Les hautes montagnes sont restées longtemps hors de l’atteinte des hommes.« Un mur infranchissable ! Une barrière devant laquelle on se sent comme étouffé, comme écrasé ! Tout un monde de Titans prêts à se lever contre vous, à vous saisir, à vous réduire en poussière ». (Victor Aurelius, IVe siècle).
Dans les mythologies antiques, les sommets sont identifiés comme un lieu « hors du monde », un lieu sacré propice à l’occupation divine, l’endroit le plus proche du ciel. Loin de l’agitation qui emporte les peuples des plaines, l’altitude offre un refuge idéal au calme des dieux.
A bientôt,
Thierry.