Belledonne au couchant
tableau impressionniste
Aux confins d’un grand sillon, tel un vaste corridor assombri où se meuvent lentement des volutes de brumes blafardes, se dresse resplendissante une immense couronne. Un puissant brasier illumine chaque motif comme du fer rouge. Un océan de lumière…là où tout dans le sillon n’est que spectres, fumées et ombres engouffrantes. Ces pyramides aux puissantes lignes auréolées d’or, d’où s’étendent les grandes faces striées, à la parure satin rose.
Au milieu de cette couronne, un cortège de petits joyaux rubiconds, entourés de grandes flammes dressées comme des lances, fières lanternes terrestres à la sérénité apaisante. Quelques voiles soyeux prolongent les cimes, comme aspirés par le firmament, petites fumées timides d’un grand brasier sans fracas.
Alors que la voûte du monde devient plus profonde, alors que quelques rares poussières de lucioles sortent de ses abysses célestes, une onde bleue d’opale s’empare de la couronne embrasée. Lentement les flammes s’endorment, les pyramides violacées prennent des airs de firmament, miroitant les dernières braises des rayons cosmiques. Ombre…La couronne, parée d’un bleu marbré, à l’éclat poli, sous le spectre argenté de la Lune, veille, sous une arche céleste aux poussières abyssales scintillantes…
Belledonne vient de céder ses lumières triomphantes au calme noir de la Nuit.
N.B.
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