Posté en tant qu’invité par Bubu:
Le problème est différent entre la plongée spéléo et l’alpinisme. La plongée spéleo ne concerne que qq centaines de personnes, et donc les accidents sont peu nombreux. Et l’engagement inhérent à cette pratique nécessite une très bonne connaissance de tous les problèmes possibles (ou plutôt connus) pour anticiper un maximum. En effet ce n’est pas le moment d’improviser quand un détendeur est gelé… Donc un recensement des accident est utile pour tirer un maximum de conclusion des quelques cas, car beaucoup de « règles » anti-loose dans cette pratique ne sont pas encore bien définies, on en est encore dans une phase d’exploration des possibilités et des risques.
En alpinisme, il y a beaucoup plus de pratiquant et depuis plus longtemps, les causes des accidents sont bien connues et on enseigne directement ce qu’il faut faire et ne pas faire sans revisiter toute l’historique. L’historique est intéressante mais pas indispensable pour pratiquer en sécurité. Tous les risques de l’alpinisme n’ont pas été mis en boite, mais la transmission du savoir se fait principalement par de la théorie et de la pratique par l’« élève », et non pas par une analyse des looses des autres pratiquant, même si cette analyse est toujours utile pour éviter le but (mais cela n’est pas indispensable pour une majorité des connaissances nécessaires à l’alpinisme).
De plus en alpinisme il faut tout d’abord apprendre à anticiper tout seul les problèmes en ayant une vision la plus objective possible de la situation, et pouvoir prévenir un problème même si l’on a jamais eu vent d’un problème similaire (on ne peut pas tout savoir des looses précédentes, et on peut aussi tomber sur une situation totalement nouvelle ou très rare).
Donc je trouve que pour apprendre l’alpinisme, une étude fine des accidents par chacun n’est pas indispensable.
Par contre je trouve que pour connaitre des risques objectifs, cette étude est utile, même si dans ce domaine une observation de tout ce qui se passe est plus pertinente (par exemple pour le risque de chute de sérac, il ne suffit pas d’étudier les accidents dans ce domaine, il faut étudier toutes les chutes du sérac en question, donc il faudrait rapporter toutes les observations de chute du sérac…).
Aussi, l’analyse des accidents permet de se rendre compte des faiblesses des pratiquants et peut permettre à des clubs ou des guides d’améliorer leurs formations.
Enfin je trouve intéressant de prendre connaissance et de pouvoir donner des exemples récent d’accident à des débutants.
Mais vu qu’une telle base de donnée n’est pas indispensable, personne ne s’est encore donné la peine de la mettre en place, car se serait du boulot. Et si elle est bien utilisée, il y aurait un grand nombre d’accidents rapportés (les accidents ne sont pas seulement ceux qui ont nécessité l’intervention des secours, on peut souvent descendre sans trop de problème qqun qui s’est foulé la cheville), et elle ne serait exploitable qu’avec des moyens statistiques… on retomberait sur ce qui existe déjà.
De plus je trouve qu’un récit d’accident est intéressant si on peut examiner en détail la cause de l’accident, donc si le récit n’est pas trop résumé…
Personnellement ça m’intéresse de pouvoir apprendre qqch des accidents (j’ai déjà beaucoup appris de ceux relatés par la presse ou c2c), et une telle base serait intéressante, mais qui veut se lancer ?