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Récit associé aux sorties
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Comme d’habitude, tout commence le jeudi soir. Alors qu’il y a moins d’une semaine, les conditions étaient au top au puig del mig de la Tallada, objectif initial, le WE s’annonce chaud, trop chaud pour aller faire du mixte et rentrer par de raides pentes au sud.
A la réunion CAF, mon panneau est quelque peu confus … Escalade TA dans le D ou TD en Ariège sur 1 jour ou dans le Caroux sur 2 jours.

C’est avec difficulté que j’enregistre 1 inscription (4 sorties alpi au programme ce WE), sarah viendra avec nous.
Nous prenons les téléphones de Julien et Julie qui eux aussi on troqué la neige pour le rocher du Caroux, autant se retrouver samedi soir même si nos programmes diffèrent.

Samedi matin 8h40, nous sommes au café de Mons la Trivalle pour le petit déjeuner. Nous partons peu après direction le Minaret pour tenter son ascension par le sabot des Mazamétains, TD, 180m.
Nous arrivons aux alentours de 10h00 sur une dalle inclinée semblant correspondre à l’un de nos topos. Cependant, nous ne retrouvons pas d’autres détails comme des inscriptions sensées se retrouver au pied de la voie.
Le temps est brumeux, nous distiguons mal les détails de la face qui nous domine, difficile de se faire un avis.

Un joli dièdre en IV, suivi d’un coutourement de rochers surplombants, deux ou trois pas de IVsup-V, nous tend les bras. Il me mène à ce qui sera notre premier relai. Je n’ai trouvé aucun piton, alors qu’il est sensé y en avoir un dans L1.
Le topo dit ensuite « tout droit » … JC file mais hésite, on le conforte cependant dans son choix « va au plus simple, c’est tout droit »
Une fois tous à R2, l’évidence nous saute au yeux, l’attaque des sabots proprement dite est 100m sur notre gauche, légèrement en contrebas …

… à suivre

épisode 2:

Malheuresement pas de cheminement direct vers la gauche, nous sommes bons pour rappeler jusqu’à R1, désescalader jusqu’à un autre bosquet qui sera notre R2.
R2 situé plus bas que R1, il va falloir inverser la tendance.

De nouveau, je repars. Je sors via un mur très court sur un dièdre couché qui nous mène au pied des sabots … Enfin.
Je crois qu’il est de l’ordre de 13h30 quand nous attaquons pour de bon le sabot des Mazamétains. Heureusement, nous avons la journée devant nous.

JC part dans la première longueur du sabot qui parcourt un éperon évident, orné de 2 magnifiques pitons, les premiers du jour !!! Il s’installe au pied d’une fissure large qui cotoie une écaille décollée située juste sur sa droite. Le sabot des mazamétains est juste au dessus de nous.

Je pars en sa direction, me protège directement à l’aide des camalots n°2 et n°3, hésite à partir, le pas semble athlétique, ce que je n’apprécie guère … je me lance, JC et Lorène m’encouragent, je passe … youhou !!
Je tombe au bout de 10m sur un semblant de relai, c’est trop tôt, je continue … erreur, vous le comprendrez par la suite.
J’engage le dièdre suivant, très beau voire très très beau … le sabot est sur ma gauche, un dièdre très fermé et très vertical y mène … il faut y aller. Rapidement, un friend coincé m’offre une première protection, je monte, pose un cablé. Pour se faire, j’ai du délayer les bras à tour de rôle.
Mes bras qui délayent, c’est la seule vue qu’on JC et Sarah de moi depuis le relais … Ils se disent: « ok, c’est coton ».

Je remonte encore, je clippe un cordasson fixé à une cornière quelque peu rouillée franchement enfoncée.

Je suis au beau milieu du dièdre et sur ma droite, à 5 ou 6 mètres je vois 2 beaux pitons … sur ma gauche, un autre qui parait perdu … et plus rien dans mon dièdre !!! Pendant 20 minutes je me pose question sur question posé sur une margelle de 10 cm.
Faut dire que le topo papier que j’ai dans la poche précise: traverser à droite sous le grand toit. Le toit sous lequel je suis est grand mais il faudrait artifer à coup de pitons pour le traverser !!! Evidemment, il n’y en a pas un !!!

J’annonce à JC et Lorène « je crois que je vais réchapper de quelques mètres » … JC hausse les épaules de dépit et fini par me crier « le topo dit bien d’éviter le sabot par la gauche » … de toute évidence, on n’a pas le même topo.
Malgré mes doutes, je m’élance de nouveau et fini par me rétablir sur une petite terrasse située juste entre le sabot Desmaison et celui des Mazamétains … pour la deuxième fois de la longueur … youhou !!!

Il me reste 15m de corde au moins … je continue alors que je commence à être à sec de sangles et autres dégaines et je dois en garder un minimum pour le relai à venir … le bas faisant pas mal de zig-zag, j’ai rallongé presque tous mes points.
J’utilise donc mes hexentrics comme sangle au moment de contourner le sabot Desmaison par la droite … c’est de ce toit dont mon topo parlait … ils n’aurait pas pu les citer !!!

Je m’engage dans un dalle sculptée mais néanmoins compacte en tirant légèrement sur la gauche, le tirage est devenu d’un coup très fort, une lunule m’offre heureusement une bonne protection et je fini par gagner un replat.

Un arbre se situe à 4m mais il me semble percevoir des cris … le tirage ne ment pas, je dois être en bout de corde. J’insiste tant que je peux en espérant gagner les 4 derniers mètres mais rien à faire, à 1,5m de l’arbre, la corde est tendue de chez tendue …

à suivre…

Celui de gauche est un piton du Sabot Jacob Delafon (une L de 6a, très chamoniarde), que tu attaques de la vire après le dülfer, c’est une superbe fissure ouverte vers la gauche, ce qui te donnait l’impression qu’il était nulle part. Pour ceux de droite, ça ne me dit rien… Peut-être es-tu monté tout droit vers le sabot et le dièdre sans aller les chercher vers la droite (dans ma mémoire, du relai que tu as sauté, tu montes un peu à dte avant de traverser par un pas à gche vers le dièdre sous le sabot) ?

depuis le relais « sauté » j’ai d’abord grimpé un premier dièdre formé par le mur sous le sabot et un éperon décollé à droite du relai. J’ai quitté ce premier dièdre avant sa fin pour traverser à gauche pour m’engager dans le dièdre fermé qui vient buter sous le toit.

les deux pitons de droite se situent dans le mur un peu plus haut que le fameux éperon … en quelque sorte il permettrait de contourner le toit par la droite …

Ca ne me dit vraiment rien… Le Sabot des ifs qui passerait si proche ?? D’après le dessin du topo, c’est pas le cas. Ca doit être une variante que je ne connais pas… Faudra que j’aille voir ! Si tu as des photos, j’suis preneur.

La seule précision que je peux apporter c’est que ces deux pitons (proches l’un de l’autre) sont au sommet de l’éperon « post relai sauté » qu’on distingue bien sur le topo photo en zoomant : https://picasaweb.google.com/potbraz/AlpiCaroux02042011?authkey=Gv1sRgCIfmvO7r6__YUA#5591858181727976994

Je n’ai pas de photo proche … pour les trouver sur place il suffit de continuer le long de l’éperon.

suite et fin …

Cet arbre semble si fiable qu’il me faut tenter quelque chose. Presqu’à plat ventre, histoire de gagner quelques dizaines de centimètres je tente de jouer au Gaucho et son lasso. Mais l’endroit étant horizontal, le bout de mon cordasson reste toujours hors de portée.
Malgré mes tentatives pour fouetter le coup afin que son extrémité me revienne … c’est l’échec. Il va falloir trouver autre chose.
Sur ma gauche, le rocher présente de fines craquelures, au vu de la longueur parcourue et l’exposition de ma position, il ne peut être que béton de chez béton mon relai. Je passe 10 bonnes minutes, toujours à plat ventre, à le bricoler, le tester. Je crie enfin, ou plutôt, je beugle: « relai vaché » … puis « relai prêt ».
Message reçu apparemment.
Un « départ rose » crié mais ténu me parvient mais j’ai beau tirer comme un âne, elle ne vient pas la rose !!!
On ne se comprends pas, je ne perçois que des aboiements, c’est tout ce qui reste de notre communication. Au bout de quelques minutes encore je fini par comprendre un tout petit « départ bleu ». La corde vient … enfin.

Le reste de la voie se passe bien, Lorène prends les commandes dans la longueur suivante avant de laisser la main à JC qui finit la voie, au plus simple car il nous tarde d’arriver.
Nous arrivonsdonc après quelques dernières hésitations au rappel qui nous conduit au col entre le Minaret et le Roc de Peyris. Il est je crois à ce moment là, 17h30 … la descente se passe bien et nous pressons le pas à l’idée de retrouver une bière fraîche bien méritée à la voiture.

Le soir, Julien, Julie et Cie nous rejoignent. On installe le campement et on allume le barbecue … ce soir, c’est saucisse grillée. Quel luxe !
Couchés à 23h00, c’est à 8h00 que le réveil est fixé.

Une heure plus tard, l’ensemble de la troupe prend la direction de la tour carrée d’aval.

Nous nous dirigeons sans mal jusqu’au pied des voies… ça change des approches carousiennes habituelles. Alors que nous prévoyions d’aller dans super cade, arrivé au pied de la Desmaison, nous changeons d’avis … il paraît qu’il y a un beau dièdre à gravir.
Le premier pas est protégé par une broche flambant neuve … scellée à 30 cm d’une fissure nette mais couverte de toiles d’araignée. On est venu, faire de l’Alpi, nous décidons de poser un point et de shunter la broche, pour le geste.

L1 et L2, proposent déjà des sections sympas, notamment le départ de L2 dans laquelle se lance JC.
Nous le rejoignons au niveau de R2 d’où le fameux dièdre s’offre à nos yeux, il est aussi beau que pur. Ca promet !!!

Rendu à son pied, il impressionne encore plus, je pose deux protections rapprochées et me lance.
Une fois le premier pas effectué, il devient aisé de progresser même s’il demande de l’attention, de bonnes réglettes sur son flan droit offrent un appui presque confortable.
Une fois de plus, il est donc aisé de protéger la progression, les deux broches, certainement venues remplacer des pitons retirés depuis, gâchent presque la beauté du passage, je ne les boude pas cette fois-ci, mais elle ne sont pas plus salvatrices que ça.
Scellées au moins 50cm à gauche de la fissure, il faut se contorsionner pour les clipper.

Un premier réta effectué, le dièdre se couche et c’est en pur dülfer qu’on franchit les quelques mètres restant. On peut le dire, cette longueur est de toute beauté.

A ce moment, nous retrouvons Julien & Cie qui sortent de la voie de la tortue qu’ils viennent de parcourir, nous rejoindrons le sommet en parallèle.

Sarah, pour la deuxième fois du WE, prend la tête de la cordée. Elle se débrouille bien de nouveau. Un stage TA l’attends à la fin du printemps … elle n’y arrivera pas sans connaitre quelques trucs et astuces propre au bricolage de la progression en TA.

JC puis de nouveau Sarah finissent la voie. Nous retirons les chaussons pour de bon. Au sommet, nous attendons le reste de la troupe pour les accueillir et partager un léger en-cas avant de plonger dans le ravin sud par un rappel vraiment bien équipé … c’est le bon côté du rééquipement de la tour carrée.
Un peu de Bartasse et un dernier rappel juste avant la route nous ramènent au fond des gorges d’Héric à quelques minutes de bières fraîches de nouveau méritées.

C’est sûr, ce WE, on a envoyé du gros dans les gorges d’Héric !!