suite et fin …
Cet arbre semble si fiable qu’il me faut tenter quelque chose. Presqu’à plat ventre, histoire de gagner quelques dizaines de centimètres je tente de jouer au Gaucho et son lasso. Mais l’endroit étant horizontal, le bout de mon cordasson reste toujours hors de portée.
Malgré mes tentatives pour fouetter le coup afin que son extrémité me revienne … c’est l’échec. Il va falloir trouver autre chose.
Sur ma gauche, le rocher présente de fines craquelures, au vu de la longueur parcourue et l’exposition de ma position, il ne peut être que béton de chez béton mon relai. Je passe 10 bonnes minutes, toujours à plat ventre, à le bricoler, le tester. Je crie enfin, ou plutôt, je beugle: « relai vaché » … puis « relai prêt ».
Message reçu apparemment.
Un « départ rose » crié mais ténu me parvient mais j’ai beau tirer comme un âne, elle ne vient pas la rose !!!
On ne se comprends pas, je ne perçois que des aboiements, c’est tout ce qui reste de notre communication. Au bout de quelques minutes encore je fini par comprendre un tout petit « départ bleu ». La corde vient … enfin.
Le reste de la voie se passe bien, Lorène prends les commandes dans la longueur suivante avant de laisser la main à JC qui finit la voie, au plus simple car il nous tarde d’arriver.
Nous arrivonsdonc après quelques dernières hésitations au rappel qui nous conduit au col entre le Minaret et le Roc de Peyris. Il est je crois à ce moment là, 17h30 … la descente se passe bien et nous pressons le pas à l’idée de retrouver une bière fraîche bien méritée à la voiture.
Le soir, Julien, Julie et Cie nous rejoignent. On installe le campement et on allume le barbecue … ce soir, c’est saucisse grillée. Quel luxe !
Couchés à 23h00, c’est à 8h00 que le réveil est fixé.
Une heure plus tard, l’ensemble de la troupe prend la direction de la tour carrée d’aval.
Nous nous dirigeons sans mal jusqu’au pied des voies… ça change des approches carousiennes habituelles. Alors que nous prévoyions d’aller dans super cade, arrivé au pied de la Desmaison, nous changeons d’avis … il paraît qu’il y a un beau dièdre à gravir.
Le premier pas est protégé par une broche flambant neuve … scellée à 30 cm d’une fissure nette mais couverte de toiles d’araignée. On est venu, faire de l’Alpi, nous décidons de poser un point et de shunter la broche, pour le geste.
L1 et L2, proposent déjà des sections sympas, notamment le départ de L2 dans laquelle se lance JC.
Nous le rejoignons au niveau de R2 d’où le fameux dièdre s’offre à nos yeux, il est aussi beau que pur. Ca promet !!!
Rendu à son pied, il impressionne encore plus, je pose deux protections rapprochées et me lance.
Une fois le premier pas effectué, il devient aisé de progresser même s’il demande de l’attention, de bonnes réglettes sur son flan droit offrent un appui presque confortable.
Une fois de plus, il est donc aisé de protéger la progression, les deux broches, certainement venues remplacer des pitons retirés depuis, gâchent presque la beauté du passage, je ne les boude pas cette fois-ci, mais elle ne sont pas plus salvatrices que ça.
Scellées au moins 50cm à gauche de la fissure, il faut se contorsionner pour les clipper.
Un premier réta effectué, le dièdre se couche et c’est en pur dülfer qu’on franchit les quelques mètres restant. On peut le dire, cette longueur est de toute beauté.
A ce moment, nous retrouvons Julien & Cie qui sortent de la voie de la tortue qu’ils viennent de parcourir, nous rejoindrons le sommet en parallèle.
Sarah, pour la deuxième fois du WE, prend la tête de la cordée. Elle se débrouille bien de nouveau. Un stage TA l’attends à la fin du printemps … elle n’y arrivera pas sans connaitre quelques trucs et astuces propre au bricolage de la progression en TA.
JC puis de nouveau Sarah finissent la voie. Nous retirons les chaussons pour de bon. Au sommet, nous attendons le reste de la troupe pour les accueillir et partager un léger en-cas avant de plonger dans le ravin sud par un rappel vraiment bien équipé … c’est le bon côté du rééquipement de la tour carrée.
Un peu de Bartasse et un dernier rappel juste avant la route nous ramènent au fond des gorges d’Héric à quelques minutes de bières fraîches de nouveau méritées.
C’est sûr, ce WE, on a envoyé du gros dans les gorges d’Héric !!