Posté en tant qu’invité par Marcel Demont:
Un bon équilibre psychologique et beaucoup de force morale sont indispensables à la réussite de grandes entreprises dans le domaine de l’alpinisme (aussi).
La baisse de moral de l’alpiniste peut se manifester inopinément par l’apparition de maux divers peu clairement définissables. Une douleur sournoise qui erre dans une jointure ; une bosselure importune croissant sur le gros orteil ; des ligaments articulaires, interosseux, péritonéaux ou suspenseurs qui foirent sans crier gare…
Le grand classique du dégonflage au dernier moment reste toutefois le mal de dos.
Plus d’un hardi projet conçu alors que ses instigateurs faisaient tout leur possible pour venir en aide à la vini-viticulture locale en perte de vitesse, en participant très activement à la liquidation des stocks excédentaires, est malencontreusement mort né du fait des maux énumérés ci-dessus.
Relancé pour participer enfin à la course dont il rêve depuis toujours (le fameux pilier encore vierge en sixième degré supérieur, très exposé, avec retraite quasi impossible), le sujet (que vous surprenez en train de coltiner un sac de pommes de terre de cinquante kilos) a malheureusement mal au dos. ‘C’est dommage, il regrette de rater ça, mais… avec son mal de dos… . ‘ Ou alors, ‘c’est sa femme qui a mal au dos, il ne peut pas la laisser.’
La couleur du ciel au crépuscule, le nuage brièvement apparu et aussitôt disparu, ainsi que la possible dépression s’approchant du pays depuis l’ouest constituent également d’excellents arguments dilatoires.
Avez-vous toujours le moral ?
(A suivre)
[%sig%]