Posté en tant qu’invité par Flo:
J’ ai hésité à faire ce témoignage, mais peut-être que ça peut inciter à la prudence certains montagnards, grimpeurs et même ,non sportifs.
Dimanche dernier, nous avons grimpé avec un ami. Comme d’ habitude, je l’ ai engueulé parce qu’ il n’ a mis que 4 dégaines dans un 6a+ de 40 mètres, et comme d’ habitude, ça l’ a fait rigolé.
Puis notre journée de grimpe finie, nous avons regagné la voiture, mon ami a pris le volant.
Dès le départ, il a eu une attitude un peu bizarre, j’ ai cru qu’ il avait un problème à sa voiture, je lui ai posé la question, il ne m’ a pas répondu, mais je ne me suis pas inquiétée.
Le connaissant, ça n’ avait rien d’ étrange, mais sa conduite était bizarre, il serrait à droite à tel point que deux, trois fois il a failli partir dans le fossé.
J’ ai commencé à prendre peur, je lui ai demandé de s’ arrêter et de me laisser le volant, mais il n’ a pas voulu, il a fini par se garer sur la place du village en dessous du site.
Et là, je me suis rendue compte qu’ il n’ allait pas bien du tout, en fait, il avait tout le côté droit paralysé, il ne pouvait plus parler parce que sa mâchoire était bloqué. Immédiatement, j’ ai pensé que c’ était très grave, j’ ai eu peur d’ un accident vasculaire cérébrale. Je l’ ai accompagné au bar à deux pas de la voiture et j’ ai demandé au barman d’ appeler les secours en urgence. Il n’ a jamais voulu et ses clients le soutenaient en disant que c’ était rien, un coup de chaud ou une hypoglycémie. J’ ai eu beau me mettre en colère, rien à faire et mon ami est revenu doucement à son état normal. Et lui non plus ne voulait pas qu’ on appelle les secours. Mais lui, n’ aurait pas dû avoir le choix car il reconnaît maintenant qu’ il n’ était pas très conscient à ce moment là.
Mais, j’ étais seule contre 6 personnes, j’ ai voulu aller chercher mon portable dans la voiture, seulement, première grosse erreur, je l’ avais oublié chez moi.
Donc, on est redescendu, j’ ai pris le volant, je suis passée exprès devant l’ hôpital, mais là non plus, mon ami n’ a rien voulu savoir. Je n’ étais pas sûre de moi, non plus, il me semblait que c’ était très grave, mais je ne suis pas médecin.
Je l’ ai ramené chez lui, j’ ai appelé sa femme pour ne pas le laisser seul, mais j’ étais morte de trouille. Je m’ en voulais de ne pas avoir pu le confier aux urgences.
Il devait voir un généraliste le lendemain, celui-ci a été encore plus nul que moi, car il n’ a pas vu l’ urgence et au lieu de l’ hospitaliser, il lui a prescris des examens pour les jours à venir.
Je le voyais s’ enfoncer de jour en jour avec le cerveau qui déconnectait momentanément, mais de plus en plus souvent .
Finalement, une amie médecin a réussi à obtenir son hospitalisation d’ urgence après qu’ il ait fait un IRM le jeudi après-midi et qu’ on ait découvert le problème. Mais, même pour elle, ça n’ a pas été sans mal, l’ incompétence de certains médecins a été ahurissante, il le laissait partir avec son compte rendu d’ IRM sous le bras, pour reprendre un rendez-vous chez son médecin traitant après le w.e du 1er mai.
Il faut savoir qu’ un problème comme ça doit normalement être traité dans les 6 heures de la première attaque, là ça l’ a été plus de 4 jours après.
En fait, à la base, mon ami avait eu une banale chute de ski 15 jours avant, il s’ était fait mal au cou et avait pris, deux trois jours après, très mal à la tête. En fait, dans sa chute de ski, il s’ était fait une lésion à la carotide, qui a entraîné des problèmes cérébro vasculaires.
Avec le recul, je me dis qu’ heureusement qu’ on assure au gri-gri, car ça aurait pu arriver pendant qu’ il m’ assurait, ça aurait pu arriver aussi dans la 6a+ où il met 4 dégaines…
Je lui ai pourtant dit plusieurs fois que personne n’ était à l’ abri d’ un malaise et que tant qu’ à faire si les points y étaient autant les mettre, surtout dans ce site équipé sportif.
Et surtout, je suis encore plus convaincue qu’ on doit toujours avoir le portable, car malheureusement; on ne peut pas toujours compter sur les autres pour nous venir en aide.
L’ attitude des gens au bar a été complètement irresponsable, les clients encore, on peut penser qu’ ils n’ étaient plus très nets, mais le barman qui nous connaît en plus, s’ est conduit comme le dernier des crétins.
J’ espère que mon ami s’ en remettra bien et sans séquelles mais entre les gens à qui j’ ai demandé de l’ aide et les deux médecins qu’ il a vu dans la semaine, il n’ a pas été beaucoup aidé.
J’ essaye d’ être zen car rester en colère, c’est comme saisir un charbon ardent avec l’intention de le jeter sur quelqu’un ; c’est vous qui vous brûlez. (C’ est pas de moi).
Mais je compte quand même aller voir le barman du bistrot où on s’ est arrêté pour lui expliquer ce qu’ est un AVC (Accident Vasculaire Cérébral) et la non assistance à personne en danger.