Avalanches mortelles

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Autre possibilité qui fait que l’indice de risque à tendance à être plus bas en Suisse : Le nombre de pentes dangereuses (pour le déclenchement accidentel d’avalanches). Ces proportions ont été définies en Suisse (voir le Glossaire du SLF : http://wa.slf.ch/index.php?id=119 ) mais pas en France. Je l’ai découvert il a peu de temps et il est vrai que la notion de rares/quelques-uns/nombreux/très nombreux telle qu’elle est définie au SLF semble perçue différemment en France. Il s’agit d’un point qui sera probalement unifié prochainement entre les pays européens, comme l’ont été en 2003 les notions de grosseurs et nombres d’avalanches spontanées.

Posté en tant qu’invité par Ric:

Les prévisions sont faites à partir de modèles numériques digérés par des ordinateurs.
Les techniciens prévisionnistes ne sont que l’interface entre des données brutes et
des bulletins spécialisés( nivo, aéro, marine etc).
Si les modèles de prévisions se trompent, les bulletins qui en découlent sont faux,
c’est pas difficile à comprendre. Alors, s’en prendre au technicien qui a fait ses
bulletins, c’est s’en prendre au super ordinateur qui a fait ses modèles: bon courage.
Ce samedi, j’étais de service: prévi aéro régionale, aéroport de Lyon st Exupéry.
Le modèle de 00utc nous prévoyait un vent variable faible dans les basses couches
pour midi. Au radiosondage de 12utc, nous avons observé un vent du 140dg 30kt à
200m sol et un vent du 140dg 45kt à 400m sol, ce qui est très dangereux
pour les avions à l’atterrissage.Le modèle était faux, alors que faire?
Engueuler le technicien qui sert de fusible, c’est plus facile que d’engueuler un ordinateur
qui plante, ça vous est déjà arrivé???

Posté en tant qu’invité par David:

Excuse moi Ric, mais c’est un peu démago ton raisonnement !

Il me semble que les prévions sont établies également à partir des conditions perçues sur le terrain par un réseau d’informateurs répartis sur les différents massifs (des pisteurs principalement …).

Les prévisionnistes sont souvent (sinon tous) des adptes des activités de montagne hivernales. Bref, je pense qu’ils ne sont pas collés à leur chaise les yeux rivés sur leur babasse pour émettre leur prévisions …

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

Ric a écrit:

Les prévisions sont faites à partir de modèles numériques
digérés par des ordinateurs.

Sûrement pas pour le BRA, comme le précise David il est établi à partir d’un réseau d’informateurs. A partir d’informations prises sur le terrain il n’est pas très difficile d’établir un BRA sur un petit secteur que l’on connait bien et en recoupant ces informations de faire un BRA pour un massif. MF sait très bien que c’est la méthode la plus efficace. De plus le BRA est à très court terme, des conditions météo peuvent modifier très rapidement les conditions (ex: le vent samedi), on peut passer d’un risque 1 à 4 en quelques heures.

Posté en tant qu’invité par Ric:

et à partir de quoi fait-on une prévision pour j+1 ?
quand on se trouve le jour j.
l’observation est la base des prévisions, seulement la base et rien de plus.
sans modèle, on ne pourra jamais deviner la vitesse du vent qu’il fera le lendemain
par exemple.
pour en savoir plus, il faut aller discuter avec des prévisionnistes en station.
L’expérience du technicien est très importante dans l’interprétation des modèles
mais, je le répète, si les modèles sont faux, il y a peu de chance de faire une
bonne prévision.

Posté en tant qu’invité par Oncle Bill:

Je reformule plus clairement les propos de Ric :
Les prévisions météorologiques sont faites à partir de modèles numériques, contrairement aux prévisions nivologiques. Vendredi pour samedi, le vent a été sous-estimé suite à une prévision inexacte du calculateur. On en déduit que le nivologue n’a pas pu prévoir autant de formations de plaques que dans la réalité, d’où un risque d’avalanche sous-estimé.

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

Ric a écrit:

et à partir de quoi fait-on une prévision pour j+1 ?

A partir de la situation observée et de la prévision météo à cours terme.
Mais une petite erreur toujours possible dans les prévisions météo à J+1 peut provoquer de grosses différences sur l’évolution du manteau neigeux. C’est dans la prévision météo qu’on utilise des modèles, pour le BRA c’est plutôt le bon sens. N’importe qui ayant des connaissances en nivologie et la possibilité d’observer l’évolution du manteau neigeux au jour le jour peut faire un BRA.

Posté en tant qu’invité par Benoit:

Pour revenir à ce malheureux accident, juste 3 choses toutes simples :
(je faisais partie du 1er groupe qui est monté en direction du refuge des Oules; on a fait la trace depuis le départ)
Et sans etre des pros de la nivo, il nous a parut évident que les risques d’avalanches etaient tres marqués.
On a sagement fait demi-tour (en prevenant meme les suivants)

Il faut avant tout :

  • observer localement ce qui se passe.
  • faire confiance à son intuition
  • trouver du plaisir à renoncer

Posté en tant qu’invité par sam73:

Quelles étaient ces conditions si mauvaises? Grosses accumulations ??
J’étais non loin de là ( massif de la lauzière en face sud ) et les conditions étaient plutôt bonnes.

Posté en tant qu’invité par Nicolas:

Benoit a écrit:

Et sans etre des pros de la nivo, il nous a parut évident que
les risques d’avalanches etaient tres marqués.

J’en profite pour te reposer ma question Benoit : pourrais-tu décrire la nivo rencontrée vers 1800-1900m, vers là où c’est parti à l’Oule?
Un pote est monté vers 1700-1800m dans le col du Pertuis et n’a rencontré que de la neige (très) humide…

Hypothèse hypothétique depuis mon fauteuil : formation d’une plaque de neige encore à peu près froide (venant d’au-dessus) sur une sous-couche à forte teneur en eau liquide et donc avec peu d’ancrage???

Posté en tant qu’invité par Benoit:

Deja, premier constat : nous bottions tous de maniere incroyable (j’avais pourtant des peaux neuves et j’avais 15 à 20 cm de sabot sous mes skis) dès 1500m. Je crois que je n’ai jamais vu une neige si lourde. Cette neige etait donc tres tres humide. Lorsque nous avons commencé la traversée en direction du refuge (vers 1600m), nous avons rencontré une épaisseur de neige fraiche qui variait de 40 à 70cm. Tres vite, sous nos pas, cette neige partait par bloc. Ca nous a suffit pour comprendre que c’etait risqué de poursuivre.

Nous somme donc revenus sur nos pas et nous avons progressé dans le col du Pertuis (là aussi, nous etions le 1er groupe de la journée). La neige n’etait pas la meme : un peu plus seche et plus dure. Il y avait ,en revanche, un vent fou, des rafales tres tres fortes. De petites plaques partaient aussi de temps en temps. Arrivés au quart du couloir, on a donc là aussi renoncé.

A votre disposition pour d’autres infos
Benoit

Posté en tant qu’invité par Benoit:

Tu peux lire ma réponse au mail précédent. Ceci dit, je ne suis pas un spécialiste; je ne peux que faire part de mes observations.

Posté en tant qu’invité par sam73:

Merci pour tes infos.
Les conditions ont été très différentes d’une vallée à l’autre et c’est surement un enchainement de conditions particulières : neige très humide, accumulation de neige fraiche et vent très fort qui a entrainé cette avalanche.
SAM73