Posté en tant qu’invité par Bubu:
Samedi, nous devions faire qqch dans la vallée des Villards (Belledonne Maurienne).
A 7h30 à St Rémy de Maurienne, il pleut et c’est bouché, on se casse.
On se replie sur Gleyzin… Au parking, il pleut et c’est bouché, du vent (en fond de vallon !).
La météo annoce l’arrêt des précipitations en fin de matinée, mais monter 2h sous la pluie ne nous enchante pas, et d’attendre au parking non plus, on se casse (pour finir à Prabert où nous avons eu la Dent du Pra dégagée, mais c’étais la tempête de sable sur le Ferrouillet avec des nuages oranges !).
Les précipitations ont commencé dans la nuit avec du vent, ce qui s’ajoutait aux 5cm de moyenne tombés jeudi. Avec le vent même en fond de vallon, la formation de plaque est normale.
Mais s’il avait fait beau à Gleyzin, nous serions partis aussi, aurions-nous renoncé assez tôt ?
Nous connaissions cette plaque classique. Mais ne l’ayant personnellement jamais vue formée, je me disais que le risque est un peu surélévaluée, provenant de la configuration propice aux plaques en basse altitude, plus courante à 2700m près des crêtes: on parle tout le temps du risque de plaque sous l’Oulle, mais jamais du risque dans les km² des 1000m de pentes entre 30 et 50° au dessus du refuge… Le risque est réelle, mais comme dans toutes les pentes à 35° sous une rupture de pente, pas plus à l’Oulle qu’au Col de Gleyzin. La réputation provient surement du fait que ce type de risque est rare à 1800m dans une classique de Belledonne.
En ce qui concerne le BRA :
L’erreur provient surtout de la météo: passages nuageux élévés (3000m) annoncés, sans précipitations. Or il a précipité, dès le milieu de nuit. Ca change tout et le BRA est caduc si il pleut des cordes lorsqu’on se lève à 6h le samedi matin… en voyant en plus le vent au parking, on peut ajouter un ou deux degré au risque (évaluation perso après coup à un risque 3/3+, départ accidentels dans des (pas toutes) pentes N à 35 et plus).
Sur le redoux qui transforme les plaques :
En effet la neige a été humidifiée et a encore pris de la cohésion, mais la cohésion est à l’origine de la plaque, ça n’arrange rien, ça ne change rien sur l’existence de la plaque et ça peut même fragiliser les ancrages.
Le redoux peut supprimer des plaques s’il y a transformation humide de la couche fragile sous jacente, et regel du manteau (car une telle transformation implique au passage une neige pourrie sur une grosse épaisseur !).
Sinon, si la couche fragile est en faces planes, il faut attendre la transformation sèche en grains fins, ça tiendra un peu mieux.
Pour info, samedi il y a eu aussi 4 emportés dans un couloir N près de Roche Fendue versant Rivier: surf sur plaque de 70x100m (qui ne se brise pas sauf sur le dépot), pas de blessé mais 4 batons perdus (si vous les trouvez au printemps…).
[%sig%]