Avalanche par sous-couche fragile persistante

Lors de la rupture, la plaque s’affaisse de 1 à 10 mm environ (peut être moins d’1 mm et plus de 10 dans certains cas, mais la plage 1-10 mm est la plus courante).
Cet affaissement crée une onde sonore, inaudible si la source était statique.
Mais la source de cette onde n’est pas statique, elle se déplace à la vitesse de propagation de la rupture de la couche fragile.
Quand la vitesse dépasse 200 m/s (environ, je ne connais pas la valeur exacte), ça fait un « whouf ».
Et quand la vitesse dépasse la vitesse du son, ça fait un bang supersonique.
J’ai déjà eu le cas où en traçant en montée dans une pente à 25°, je fragilisais la plaque (déclenchement localisé de la couche fragile), et la personne 50 m derrière déclenchait la propagation de la rupture, qui avait une vitesse supersonique. La rupture se propageait sur 10-20 m seulement (disque de 20-40 m de diamètre). Elle entendait un bang, mais je n’entendais rien, n’étant pas au centre du disque de propagation contrairement à elle. Au bout de 3-4 bang, on a jugé que remonter le couloir qui finissait à 40° n’était pas une bonne idée, on s’est cassé.

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Est-ce que tu pourrais élaborer là-dessus ? Je n’y connais pas grand chose en avalanches mais je suis peu geek de tout ce qui est en rapport avec la physique :sweat_smile: En l’occurrence je ne comprends pas bien parce que pour moi on n’a pas une source ponctuelle qui se déplace, mais plusieurs sources ponctuelles qui se déclenchent le long d’un trajet, je ne comprends pas pourquoi ça provoquerait un bang supersonique :thinking:

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Je ne sais pas si c’est supersonique, mais le bruit d’explosion est relativement fréquent. (PS anti-trolls: je ne parle pas des pida ni des seracs !)

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Il me semblait que les « whouf » qu’on entend parfois étaient simplement le bruit de la couche de neige supérieure qui se dépose sur la couche inférieure une fois que la couche fragile s’affaisse ?

A ma connaissance c’est le bruit de l’air chassé de la couche fragile qui s’effondre, je n’ai jamais entendu parler d’un autre phénomène.

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Quand on parle de risque 3 « moyen », je pense qu’on veut dire que c’est le risque le plus fréquemment rencontré au cours de la saison, une moyenne, quoi. Il y a là une ambiguité.

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C’est ce qu’on croit, mais non.
Le bruit du dépot de la plaque sur la sous-couche fait un « shiiiii… », des fois un « flaaac » quand c’est en neige humide, mais c’est rare de l’entendre, c’est faible.
Le bruit du dépot dure plusieurs secondes, le temps de la propagation (mais entendre ce bruit quand la propagation s’est éloignée de 300m… on l’entend surtout quand la vitesse de propagation est faible), et on peut l’entendre même si on n’est pas à l’origine de la propagation.
Le bruit de l’onde créée par l’affaissement est court, car on entend que l’accumulation de l’onde quand on se trouve au centre du disque.

Dans le cas de l’accident ci-dessus, peut-on penser que la propagation à toute la zone est due à cette onde de choc ?
Que sait-on au juste de la persistance de ces sous-couches fragiles dans le temps ?

sur une échelle à 5 degrés , le degré 3 apparaît comme étant « moyen » . Peut-être supprimer cette cotation à chiffres pour s’en tenir aux adjectifs « faible », « limité », « marqué », etc…

http://www.meteo.fr/guide/avalanche_tableau.html

On sait que dans certaines conditions (très faible gradient sur longue période) les faces planes peuvent se stabiliser, mais que les gobelets n’ont comme seul espoir d’évolution vers des grains « stables » que la destruction par la pluie/humidification puis disparition ou regel.
Autre facteur de diminution du risque : l’augmentation de l’épaisseur du manteau au dessus des couches fragiles, qui les « isole » de l’action mécanique du skieur. Mais pas forcément d’autres aléas comme une chute de corniche ou coulée en surface qui peuvent déclencher la couche fragile profondément enfouie.

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D’où une couche fragile de début de saison peut se trouver isolée un temps par les couches suivantes et redevenir « dangereuse » bien plus tard lorsque les couches supérieures « isolantes » auront fondu ?

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C’est un biais cognitif (connu et documenté) mais toute la littérature des BERA et autres considère un risque 3 comme marqué, important

[EDIT]
D’ailleurs le symbole est assez clair :
image

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Éventuellement, mais il faudrait une fonte en surface qui n’humidifie pas la couche fragile (sachant que plus la neige"de surface" est dense, mieux elle isole mécaniquement les gobelets, donc en neige de printemps il faut retomber sur une faible épaisseur au dessus des gobelets). Le piège de fin de saison « classique » c’est plutôt le déclenchement naturel ou par skieur d’une « petite » coulée de neige « lourde » qui par sa densité (cad grosse contrainte transmise )va déclencher la couche fragile bien enfouie et donc une avalanche potentiellement énorme (grande surface possible et épaisseur parfois impressionnante…)

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Oui, Rob, le même groupe. 2 moniteurs et leurs clients. Un moniteur attendait en bas à l’îlot de sécurité (sic) et l’autre filmait le groupe.

https://pistehors.com/23681733/foglietta-avalanche-video

Un article plus long sur les CFP (PWL) en anglais pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur le sujet

https://pistehors.com/dbCNGG8ByuHDGsGAyHG6/old-snow-persistent-weak-layers-and-guided-groups

J’auto corrige mon vilain abus de langage : les avalanches de neige « lourde » sont particulièrement à risque non pas à cause de leur « poids » mais de leur densité et de la forte contrainte qu’elles transmettent donc à la couche fragile « à travers » le manteau neigeux, bien supérieure à ce que peut être l’action d’un skieur !
(Sauf physique très dense avec ski très « bourrin » :stuck_out_tongue_winking_eye:)

je trouve que la lecture du tableau « officiel » de Météo France (mis en lien) et plus explicicite, tout du moins plus détaillé : je remets http://www.meteo.fr/guide/avalanche_tableau.html

Le degré 5 n’est pas très important. Déjà à 4 on sort pas (ou seulement sur du plat).

À la rigueur à 5, on sort même pas en voiture…

Evidemment ! Cependant je pense que nombreux amateurs de neige fraîchement tombée ne l’envisagent pas de cette manière et comme rappelé plus haut, c’est un biais.
Alors de là skier de travers… :wink:

Que ce soit une source qui se déplace, ou plusieurs sources fixes qui se déclenchent successivement, ça revient au même.
La différence avec une balle supersonique par exemple, c’est que dans le cas de l’affaissement d’une plaque, la source est un cercle qui s’agrandit à une vitesse supersonique, au lieu d’un point qui se déplace à vitesse supersonique.
Mais l’onde de choc produite par une source supersonique se déplace grossièrement dans la même direction. Pour une balle, c’est un cône avec la pointe dans la direction de la balle, mais l’onde est la surface du cône, qui elle se déplace perpendiculairement à cette surface. Mais qqun à l’arrière du cône ne sera pas atteint par cette onde.
Dans le cas de la propagation de l’affaissement de la plaque, les ondes générées par la source circulaire à un instant donné forment un demi-tore (tore coupé sur l’épaisseur), de grand cercle fixe, mais dont le petit cercle s’agrandit quand l’onde se propage (le tore gonfle).
L’accumulation des tores forme une onde de choc en forme d’un cône qui tangente l’extérieur des tores et s’agrandit, avec la pointe vers le haut. La personne qui a déclenché la plaque se trouve au centre du cercle, donc toujours derrière l’onde de choc et ne l’entend pas (sauf au début quand la pointe du cône le traverse en montant verticalement, mais à ce moment là il y a encore peu d’énergie en jeu, à vérifier par des calculs/simu).

Le bang qu’elle entend ne serait donc pas du à l’onde de choc, mais à la concentration de l’onde à l’intérieur du tore, causée par le gonflement du tore.
Cette concentration a lieu que la source soit supersonique ou non. Mais pour avoir un bang, l’aspect supersonique doit surement entrer en jeu.
Je ne trouve pas d’explication simple, il faudrait faire une simu fine (avec de vraies ondes de pression dans de l’air, sans simplification, pour pouvoir modéliser les phénomènes non linéaires) pour voir ce que ça donne.

Et peut être que ce n’est pas du tout la propagation de la rupture qui est la cause directe du bang, mais une onde secondaire avec une source se déplaçant sur un cercle qui se réduit (causé par un rebond de l’onde d’affaissement ou de l’onde de choc, ou autre phénomène parasite).

Tes explications supersoniques me laissent perplexes, j’imagine mal que la propagation puisse dépasser la vitesse d’un corps en chute libre dan l’air, soit autour de 300km/h. Parce que qq part, c’est toujours des cristaux de neige qui se déplacent.
Aurais-tu un lien vers une source pour approfondir ?