Avalanche et Tribunal

Posté en tant qu’invité par Simpleguide:

En bref.
Lors d’un cours alpin militaire, un détachement monte en cabane.
Le col est proche, il offre une dernière pente, sous le vent.
Dans le détachement, en sus des troubades, il y a un guide - himalayiste, et un officier.
Le guide juge la pente dangereuse, l’officier pas.
Le gradé se heurte au refus du guide de continuer. Il passe alors lui-même à la preuve par l’acte, traverse la pente incriminée sans encombre, ôte ses peaux de phoque au col, et attend une heure le bon vouloir de la troupe.
Personne ne suit. Le guide a décidé qu’il n’en est pas question.
Vexé comme un pou, l’officier redescend. La troupe bat en retraite et rejoint le cantonnement. L’officier fait un rapport pour refus d’ordre. Enquête, sanction, recours, et nous voilà devant le tribunal de division.
Les juges ont pris leurs renseignements. L’affaire est délicate. On ne badine ni avec la sécurité en montagne, ni avec les refus d’ordre.
Au tribunal, les parties s’expriment dans un étonnant respect mutuel. On est entre gens compétents. Les arguments, bien que contradictoires, se tiennent.
Le guide himalayiste auteur du refus d’ordre a une grande réputation, le voilà qui affirme :
« UN GUIDE NE PREND PAS DE RISQUES. »
Les juges, dans cette affaire de montagne, se montrent à la hauteur. Leur prononcé est une succession de : « Très bonne décision… », « Très intelligente décision… », « Très prudente décision… », propos s’adressant tantôt à l’un, tantôt à l’autre des antagonistes. En fin de compte, un non-lieu diplomatiquement courageux permet à la justice, et aux deux parties, de sortir la tête haute du tribunal.
Quelques jours plus tard, une revue de montagne (mensuel fort heureusement rarement lu par les hommes chargés de rendre la justice) consacre quelques pages à un exploit récent du guide - himalayiste.
Des photos témoignent de la maîtrise exceptionnelle et de l’engagement des membres de son expédition légère à plus de 8000 mètres d’altitude.
Le guide - himalayiste, certainement trahi par le journaliste, y affirme:
« NOUS AVONS PRIS TOUS LES RISQUES. »

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par petite question:

question idiote : et s il s agissait tout simplement d une mauvaise interpretation du journaliste?..

Posté en tant qu’invité par yelmo:

Par ton texte je comprends que l’exploit du guide dans l’himalaya c’était sans personnes à sa charge. Où est la contradiction ?
Ca change tout…

Posté en tant qu’invité par jc:

C’est un peu comme si un conducteur de taxi refusait d’emprunter un itinéraire dangereux que lui suggérerait son client, et que le weekend, seul, ou avec des potes, il fasse un rallye très engagé.
Dans le 1er cas, il protège son client, dans le deuxième, il n’exerce pas sa profession et se retrouve « libre » de prendre pour lui des risques.
La deuxième expérience (le rallye) le rendra sans doute encore meilleur conducteur. Quoique…ça purrait bien lui donner des idées…
Mais sa réputation n’en sera pas forcément grandie.
Et bien entendu, ce genre de grand écart fera jaser.
Mais au fait, que vaut dire « tous les risques »? c’est comme l’expression « à mains nues », largement galvaudée et exagérée (utilisée par des journalistes pour parler d’hivernales…).

Posté en tant qu’invité par Ender:

un guide en activité professionnelle ne prend pas de risque.
un guide en activité amateur (à titre privé) prend souvent des risques.

d’ailleurs, la plupart des guides se tuent lorsqu’ils pratiquent en privé.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Ender a écrit:

d’ailleurs, la plupart des guides se tuent lorsqu’ils
pratiquent en privé.

Ta formulation est un peu ambigüe! car si l’on s’en tient à ce que tu dis, les guides auraient du souci à se faire!
Je dirais plutôt: « Losqu’un guide se tue, c’est souvent lorqu’il pratique en privé »

Posté en tant qu’invité par -:slight_smile::

Tous les risques?
C’est, par exemple (alors qu’on a aisément avec des clients atteint ce petit sommet facile), prendre le temps, à se demande par mail, de confirmer à un type qui l’a loupé que son sommet fait 6300 m et non pas 6600 m comme il le prétend.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par tetof:

Est ce qu’un guide est encore un Alpiniste (au sens pratique à risques) dans l’exercice de sa profession ?

Gilles Rotillon avait bien posé le débat. La complexicité de la question renvoie à la définition de l’Alpinisme et à la place du risque/mort dans cette définition.

Ca m’étonnerait qu’un tribunal militaire ait les competences pour comprendre ces problématiques.

Posté en tant qu’invité par alain:

un guide est un type comme tout le monde. il fait aussi des erreurs… mais à mon avis si il décèle un danger et qu’il décide de ne pas y aller, il faut respecter sa décision… n’oublions pas qu’on ne le paye pas pour nous emmener au sommet mais pour qu’il nous garde en vie… c’est mon avis tout du moins… n’oublions pas non plus qu’ils ont une énorme responsabilité (surtout avec certains tete-brulé) et qu’on aurai tendance à leur mettre trop vite la faute sur leur épaules.

qui n’a jamais commis d’erreur en montagne?

et ca me fait rire car un tribunal militaire juge un refus d’ordre du supérieur… mais personnellement, en montagne si guide il y a, je suis les instructions du guides… mais ce qui me fait le plus rire c’est que le tribunal sera certainement présider par un officier qui n’a jamais mis de peau sous ses skis…

et si l’officier était passé sous une avalanche ça aurait donné quoi?

une personne est passée… mais est-ce que un peloton de 10 ou 15 boys seraient aussi sortis de l’autre coté?

n’oublions qu’ils étaient en exercices et pas en missions militaire en temps de guerre. et est-ce que en temps de guerre seriez-vous d’accord de passer sous une avalanche?

Posté en tant qu’invité par alain:

et d’ajouter,
qui serait prêt à accepter de se mettre à la place d’un guide avec tout les risques et responsabilité que cela comporte?
franchement j’hésiterai à deux fois quand on voit tous les problèmes qui se posent à eux après un accident… a croire que les familles ne connaissent pas la montagne.
j’ai perdu un frère en montagne, j’en ai jamais voulu ni à ses potes ni à son accompagnateur et JAMAIS je dis bien JAMAIS il me serai venu à l’idée de porté plainte ou Dieux sait quoi contre qui que ce soit…
j’ai lu un jour que suite à un accident hors du domaine skiable à Zermatt, la famille avait porté plainte contre ??? parce que les crevasses n’étaient pas recouvertent et bouchées par un filet protecteur style ceux qu’on trouve au bords des pistes de skis… si si, c’est véridicte… je rechercerche l’article et vous le scanne…

L’ERREUR EST HUMAINE NE L’OUBLIONS PAS.

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Pour s’en tenir uniquement au cours alpin militaire, soit le capitaine s’estime compétent et il ne fait pas appel aux services d’un guide, soit il estime nécessaire de faire appel à un guide et dans ce cas il se plie aux jugements de celui-ci.
C’est un principe qui me parait quand même simple et évident. Sauf apparemment pour un gradé…o)-

Posté en tant qu’invité par séraphin:

dans l’armée, il y a toujours un couillon un peu tête brulée qui dit on y va ça passe ou ça casse… un jour ça casse, espérons que l’on soit pass à ces ordres ce jourlà…
une mentalité de p’tite tête oui…

Posté en tant qu’invité par harmonik:

plus d’infos sur les tribunaux militaires ici: http://senat.fr/lc/lc83/lc831.html

Posté en tant qu’invité par harmonik:

ben en temps de guerre tu tues ou tu te fais tuer (je préfère grimper…)

Posté en tant qu’invité par harmonik:

c’est clair que c’est pas malin

Posté en tant qu’invité par skifan:

Hugues a écrit:

Pour s’en tenir uniquement au cours alpin militaire, soit le
capitaine s’estime compétent et il ne fait pas appel aux
services d’un guide, soit il estime nécessaire de faire appel à
un guide et dans ce cas il se plie aux jugements de celui-ci.
C’est un principe qui me parait quand même simple et évident.
Sauf apparemment pour un gradé…o)-

Avec un tel bon sens, il n’y a pas grand chose à dire de plus !

Posté en tant qu’invité par Vivagel:

C’est sûr mais il y a peut-être une 3ème hypothèse : le capitaine s’estime compétent mais le règlement impose l’usage d’un guide, et c’est là que les divergences peuvent apparaître.

Posté en tant qu’invité par Hugues:

Et puis un militaire, ça n’aime pas obéir à un civil…