Oui.
Et la justice de notre pays est débordée (comme d’autres services…).
Il n’empêche que c’est un sujet à suivre pour nous, ca me semblait important de mettre l’accent dessus.
Avalanche et responsabilité juridique
(message supprimé par son auteur, sera supprimé automatiquement dans 100 heures à moins qu’il ne soit signalé)
Dc ce genre de chose, en dehors de toute histoire d’argent, je comprends que les points de vue des familles diffèrent de celui de l’organisateur. En outre les histoires s’argent peuvent être terrible, avec des pertes de revenus importantes pour ceux qui restent. Les assurances cherchent aussi à récupérer leurs fonds auprès de l’assurance de l’organisateur, ce qui est compréhensible
La justice sert à ça, je ne me permettrai pas de dire qu’elle « remue la m…de », alors qu’il y a eu des morts - et ici des décisions prises ds un cadre professionnelle.
Oui 7 ans quand il y a des recours c’est très courant (voire la norme…)
En l’occurrence je ne pense pas que ça soit une histoire d’argent (c’est le père d’une des victimes qui a fait appel)
Cet accident est terrible, et c’est difficile de rester objectif depuis son canapé, de se dire qu’il fallait faire le tour en taxi. Le guide a pensé se mettre seul en danger en allant tester plus avant, a pensé à tort avoir mis son groupe à l’abri.
Pour ceux qui refusent le non lieu, c’est malheureusement le besoin qu’un coupable paie, c’est le refus de concevoir une forme de fatalité.
Malheureusement, si ceux qui ont fait appel obtenaient une condamnation du guide, je ne sais pas si cela allègerait leur douleur ou au contraire entretiendrait leur haine.
Je suis plutôt d’accord avec toi ,mais je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de haine .
Je pense que les activités incluant des risques doivent rester un engagement personnel et librement consenti. A l’exception d’un faute intentionnelle ou inexcusable, on ne devrait pas pouvoir mettre en cause qui que ce soit, professionnel, amateur, encadrant. Sans doute à contre courant d’une société qui se judiciarise et qui prône fallacieusement le risque zéro (ex. au nom d’économies sur les secours? ) , l’engagement individuel doit rester à l’essence même de ces pratiques. Devra-t-on signer une déclaration de non-recours dans ce sens, un peu à la manière dont on accepte ou pas le prélèvement d’organes ?
Oui je ne sais pas quel terme employer. J’ai déjà ressenti ce genre de chose, le besoin d’un coupable, qui peut être destructrice, qu’il faut apaiser.
L’article envoyé par ben me semble bien argumenté.
Il reste des questions sans réponse pour l’instant :
- pourquoi avoir opté pour la traversée alors qu’il était possible de contourner en voiture (4h de route, mais possible) ?
- pourquoi le groupe était il regroupé dans une zone à risque, plutôt que ds une endroit hors risque, ou avec des espacements ?
- pourquoi le guide n’a-t-il pas essayé de dégager les autres ensevelis après son propre dégagement (1h), les chances de survie étant alors faibles, mais non nulles ?
Il n’est pas possible de prévoir les avalanches avec certitude, mais il était peut-être possible de diminuer le risque. Les questions par les familles me semblent légitimes…
Il ne faut peut-être pas porter de jugement trop hâtif à cet égard non ? Après tout si il y a un métier de guide c’est bien parce qu’il y a engagement de la responsabilité d’un professionnel dans un contexte de risque mortel, du coup ça paraît plausible qu’un jour ou l’autre un guide soit condamné pour mauvaise décision. Je ne dis pas que c’est le cas ici, mais le fait de faire appel peut signifier qu’on estime qu’il y a vraiment eu faute, et non pas parce qu’on cherche particulièrement à ce qu’un coupable paie.
Si la responsabilité légale des professionnels n’est jamais engagée, pourquoi rendre obligatoire l’obtention d’un diplôme justement accès sur la différence entre simplement faire cordée avec un inconnu, et accompagner des clients en toute sécurité ?
Dans cette triste histoire ce qui m’intéresserait c’est ce qui permettrait de comprendre pourquoi le guide n’a pas vu que la zone où il a fait attendre ses clients était à risque. Sous-estimation de l’ampleur possible d’une coulée ce jour là ?
Sinon le seul truc tout à fait objectif qu’on pourrait lui reprocher c’était de ne pas avoir de radio opérationnelle. Il me semble (les intéressés confirmeront ou non) que la radio fait partie des équipements de base qu’un guide devrait avoir dès qu’il sort des zones couvertes par les réseaux. Cela dit vu la configuration de l’accident je doute que ça aurait permis de sauver quelqu’un (on n’est pas à Cham, une intervention dans le Mercantour doit rarement prendre moins de 30 mn ?)
Ce que j’ai du mal à comprendre c’est pourquoi il n’a pas pris l’itinéraire alternatif tout proche qui semble bien plus souvent utilisé qui celui qu’il a choisi.
Accessoirement n’est-ce pas un exemple où la trace bleue figurant sur la Top25 est particulièrement mal choisie ?
(message supprimé par son auteur, sera supprimé automatiquement dans 100 heures à moins qu’il ne soit signalé)
Je crois que l’être humain ne peut accepter certaines vérités. S’il y a des conséquences avec mise en cause pour eux ou des proches, bcp n’assument pas, et se refont l’histoire dans leurs têtes. Mais au final qui détient la vérité ?
Chacun affirmera haut et fort que c’est lui, et demandera justice. Et parfois les assurances aussi, pour retrouver leurs pépettes…
Tout simplement parce que refuser l’aléa ne peut pas être une option, concernant une activité qui se pratique dans un environnement soumis à l’aléa ; en tous cas on ne peut mettre à la charge d’un professionnel de l’anticiper ou de pouvoir l’éviter. La nuance est dans la nature de l’obligation à la charge du professionnel : obligation de moyen et non pas de résultat.
https://institut-isbl.fr/accidents-mortels-dalpinisme-les-guides-de-haute-montagne-mis-hors-de-cause/
Document interessant. Il y a une ligne qui saute aux yeux:
10 - L’acceptation des risques d’accident par les victimes est en toile de fond de cette décision, même s’il n’y est jamais fait allusion. Pourtant, elle doit être écartée. L’alpiniste qui s’adresse à un guide recherche une protection accrue. Il est peu probable qu’il accepte le risque d’accident comme peut le faire celui qui pratique sans encadrement.
Ça me parait très naïf. Certes, sortir avec un guide est, ceteris paribus, bien moins dangereux que sortir au sein d’une cordée homogène, mais le paragraphe au dessus est surement exagéré.
Protection accrue oui, mais pas absolue.
Ce n’est pas évident si l’on considère l’aléa et les conditions de sa réalisation, preuve en est des professionnels ou des pratiquants expérimentés qui se font prendre. Je parle de l’aléa comme je pourrais dire la force majeure.
Ça me paraît trop général de dire « obligation de moyens et pas de résultats » sans se laisser la possibilité d’enquêter et de regarder au cas par cas. Quand bien même on prendrait cette description au mot, un des moyens à la disposition d’un guide, c’est sa connaissance du terrain et son expérience qui lui permet de prendre une décision plutôt qu’une autre (choix de course compris, ou annulation de course si besoin) pour mettre ses clients en sécurité. Si on part du principe qu’un professionnel de la montagne ne peut en aucune circonstance voir sa responsabilité légale engagée pour des décisions prises, je trouve que ça rend presque caduc l’encadrement par l’état de la formation.
Il ne s’agit pas de dire que la protection est absolue bien sûr, là on parle d’enquête au cas par cas.
Bien sûr, c’est toujours du cas par cas, dès lors qu’il y a enquête (systématique en cas de décès). Si la protection pouvait être absolue, il y aurait obligation de résultat.
L’obligation de moyen atteste bien que le législateur s’est laissé une porte ouverte pour ce qui est de l’ordre de l’imprévisible.
Peut-être faudrait-il davantage expliquer au client, avant qu’il ne s’engage avec son guide, qu’il ne se met pas à l’abri d’un aléa.