L’article mis en ligne par Bens pemet, effectivement, de se faire une idée plus précise.
Comme évoqué plus haut, plusieurs facteurs ont contribué à la survenue de l’accident et à sa gravité.
La durée de 7 ans, pour une procédure de ce type, est maintenant dans la bonne moyenne (eh oui, la Justice est pauvre). Autre chose : la procédure pénale a ceci de particulier qu’il est très difficile de contraindre un juge d’instruction à instruire quand ce dernier a déjà l’idée qu’il n’y a pas matière pour le faire, à tel point que la chambre de l’instruction est, c’est bien connu, surnommée par les avocats « la chambre de confirmation » (des décisions du juge d’instruction). Et ce, d’autant plus que les moyens de la justice sont réduits.
Mais là, on voit que la chambre de l’instruction et la cour d’appel ont au contraire, estimé, qu’il y avait matière à instruire un peu plus. Très honnêtement, on peut la comprendre, vu les facteurs qui, pour le coup, relèvent quand même de l’obligation de moyens du guide.
Vu les stats de survie évoquées en fonction du temps passé, toute la question va être de savoir si l’un de ces facteurs au moins aurait permis d’éviter des décès (on raisonne en termes de « perte de chance », d’une importance à déterminer). Sur la faute qui consisterait à ne pas avoir choisi un itinéraire moins exposé, dès lors que le guide savait qu’il n’avait pas de radio, que le temps d’intervention des secours serait donc rallongé et que le risque était quand même de 4 sur 5, on peut s’interroger, sans même évoquer l’espacement des randonneurs.
Que le guide plaide l’erreur d’appréciation, c’est sa stratégie de défense. Reste à savoir si elle convaincra, vu les faits.
Il y a aussi qu’un guide est soumis à des biais cognitifs : désir de faire plaisir aux clients, envie de boucler son circuit par un itinéraire intéressant…