Posté en tant qu’invité par l’Urbain:
goethe a écrit:
Bon Yanick je sais pas, mais on a tout de même dit en parlant
pour toi :
J2LH fait des émules ;-))
Peuf. Bêtise que tout ceci. Y’en a qui ne savent pas poster sans citer J2, rien de nouveau sous le soleil.
Mais, par contre, mon contradicteur préféré viens de repointer son museau. Suite et fin, donc. Mais ça ne va pas vous plaire : pas d’anecdotes en vue…
L’air de rien, j’ai appris, grâce à (ou à cause de) cette robuste engueulade, deux trois trucs.
1- Se vacher au relais, ça sert. A ne pas se faire enguirlander par un pro en goguette, certes, mais aussi, accessoirement, à ne pas se casser la gueule bêtement.
2- Il existe un truc simple, qui s’appelle « prussik », qui est bien utile pour ne pas casser sa pipe trop tôt lors d’un rappel malchanceux. En même temps, si vous êtes malchanceux, évitez le rappel.
3- Attention, c’est le point le plus compliqué. Il m’a fallu beaucoup de temps pour le maitriser parfaitement. Et encore, il reste du boulot. Prononcez lentement, au début, pour vous habituer. L’é-qui-pe-ment. Ouf !
L’équipement, c’est un machin, tu n’y peux rien. Il est comme il est, et basta.
Avant l’équipement, tu te renseignais, bêtement, sur les cotations, avant de partir pour la course de tes rêves, et tu te démerdais, tant bien que mal. Parfois, tu te retrouvais entre quatre planches de sapins, avant d’avoir eu le temps de dire « ouf ».
Après l’équipement, que nenni !
Tu commences par t’abonner à Vertical Magazine, Montagne Bidule Chouette, Le Dauphiné Hilarant, tu achètes tout ce qui sort à Gaga-Staure, tu surfes comme un fou sur le web (par exemple, sur campe?tucampes? ou sur Belledonne72), tu téléphones à l’ouvreur, à l’équipeur, au dernier répétiteur, et, enfin, tu décides du matériel à emporter.
Si tu les a pas, les vingt-quatre friends, les douze Hexentrics et les trente-six dégaines qui vont avec, tu restes à la maison, y’a justement un épisode inédit de « Maigret », avec Bruno Crémer. C’est moins dangereux, et tout aussi exhaltant.
Ou alors, si vraiment tu veux aller faire le zouave en montagne (parce que c’est pas avec Crémer que tu vas la pécho, la petite Lili aux yeux couleur noisette), tu vas dans la voie d’à côté, c’est équipé béton (sauf si machin est venu tout gauler pour réinstaller les spits dans une autre voie).
L’équipement, c’est un machin moderne. Finis, les imprévus ! L’alpinisme atteint - enfin ! - le stade de sport comme les autres. Et tu peux emmener sans soucis tes amis pongistes vaincre le Mont Blanc par le versant Freney.
C’est que, pendant qu’on se faisait suer, et surtout peur, sur des bouts de rocher de rien du tout, une nouvelle génération d’équipeur s’occupait de nous. Une génération qui nous permettrait, l’air de rien, de nous promener, clope au bec, sur des parois insensées (et, aussi, parfois, improtégeables, comme aux rochers de l’homme, équipés par le grand Satan himself, rien que pour nous pervertir)…
Ainsi donc, l’alpinisme (allons, allons, sans glacier, je parlerais plutôt d’escalade) se complique bigrement.
Je vous rappelle ma première définition : « gravir une montagne à l’aide d’instruments élémentaires (jambes, bras, etc…) »
De toute évidence, elle est obsolète.
La mise à jour pourrait être la suivante : se renseigner pendant des plombes, bouffer des nouilles des années durant et revendre toutes ses actions airliquide pour pouvoir se payer les vingt kilos de friends, puis gravir la montagne le nez dans le topo.
Alors, et la morale de l’histoire, elle est où ?
« On » nous dit que l’équipement moderne ne respecte pas l’historique d’une voie.
J’aimerais bien savoir ce qu’auraient fait Piaz et consorts, avec friends au baudard et five-ten aux pieds. Un joli feu, sans doute.
« On » nous dit que le TA se réduit comme peau de chagrin.
Du TA, pour en voir, il suffit de lever les yeux. Si un naze comme moi en trouve, un gars qui randonne aux rochers du midi* doit pouvoir en trouver aussi - ou alors, je lui rachète une nouvelle paire de lunettes. Ho, et puis non, qu’il se démerde.
Alors, « on » s’énerve, et on finit par dire qu’ « on » en a une de trente centimètre… (calmez vous, les modos, je parle de fissure).
Alors, « on » s’énerve, et on finit par dire qu’ « on » fait du 7c sur coinceur… mais ça n’est pas le débat ! Si ? Ok, je sors…
Alors, et la morale de l’histoire, elle est où ?
Vous êtes aveugles ou quoi ? La morale, je vous l’ai mis noir sur blanc, au tout début de ce méchant petit texte.
J’ai toujours marché sur la terre dans un esprit de liberté.
Et la terre, ces histoires d’équipement, elle s’en fout.
Histoires d’hommes, cons comme la lune, comme d’habitude, de Whymper à nos jours, toujours à se regarder le nombril, à se comparer, à se séparer, et à venir couiner sur les forums que, quand même, c’est moi le plus beau (ce qui ne peut qu’être faux : le plus beau, c’est moi).
Oui, toujours les même histoires, depuis Mathusalem, que ce soit à propos de pitons ou de spits, qu’importe le flacon ? Pourvu qu’on ai l’ivresse.
L’ivresse de se renifler le derrière.
Guéguerres et pets, en quelque sorte.
- bein ouais les gars, c’est au puriel, faudrait voir à lacher un peu vos chaussons pour apprendre à orthographier correctement le nom de vos sommets préférés !