Attention aux conditions en altitude !

Au delà de ce non-évènement, je trouve regrettable que Catherine, pour laquelle j’éprouve de la sympathie bien que je ne la connaisse pas, ait jugé utile de relayer cela avec un titre complètement abusé !!
C’est un peu comme si je lançais un poste disant:
Kayakiste, attention l’eau mouille
Ou grimpeurs, rocher vertical !!
Ok pour traiter des conditions réellement changeantes en haute montagne, parois s’écroulant ou glacier idem, mais alors verglas présent en montagne !! :cry::cry::triumph:

Cordialement

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On peut toujours trouver des exemples et des contre-exemples à l’infini. Je trouve néanmoins fallacieux d’invoquer une évanescente « Pression sociétale » comme prétexte à ne pas assumer ses décisions.

La pression sociétale est un élément qui influence fortement tout ou partie de nos comportements.
Il fut une époque où je décidais avec mes partenaires de cordée de ne pas prendre de portable afin de pratiquer l’alpinisme suivant mon « éthique ». Techniquement, c’est tjrs possible de ne pas prendre de portable en 2022. Mais est ce possible « sociétalement ». En cas de soucis dans une zone où tout le mode sait que le réseau passe, je vais avoir une pression certaine car personne ne comprendra, acceptera, ce choix.
En 2022, pour décider de ne pas prendre son portable, il faut aller dans les zones sans couverture réseau.

C’est la même chose si ton pote a un pepin qui finit mal et que tu as décidé sciemment de ne pas déclencher des secours joignable lui sauvant la mise. Comme tu le dis, il va falloir assumer la décision mais ça sera inaudible !

Pour info, j’ai fait la traversée des trois pics avec bivouac (5*) au sommet cet été. En bas de rappels, à la brèche entre le Grand Pic et le Pic Central, on a trouvé une cordée de 5 gars qui avaient du passer la nuit. Ils avaient décidé de continuer la course en étant arrivés à 18h au sommet (départ à 9h du Lac Blanc, ils nous avaient dit). Ils ont failli se tuer en arrachant le bloc sur lequel ils avaient posé un relai, puis, sonné par cet événement, ils ont décidés d’appeler le PGHM, qui leur avait dit qu’ils allaient pas le récupérer, vu que personne n’était blessé, et qu’il fallait finir la course le lendemain. Vu qu’on avait bivouaqué au sommet, on était les premiers à les croiser.

Bien qu’ils allaient pas si mal, ils était visiblement incompétents et sous-équipés (ils avaient 1 petit friend bleu, 6 câblés et quelques sangles pour tout les 4), on à décidé se mettre tous en double flèche pour les sortir de cette situation. Heureusement on n’a pas trop embêté les cordées derrières. Je ne suis pas sur ce qu’ils auraient fait si on ne les avait pas aidé - hors de question de finir la course, et remonter les rappels du Grand Pic c’est pas cadeau non plus.

Je raconte cette histoire surtout pour contredire l’idée que, si on appelle les secours, et qu’ils fait beau, qu’ils sont obligés de venir, même s’ils le font souvent.

EDIT: un autre corollaire à cette histoire c’est qu’il ne faut pas hésiter d’appeler les secours pour leur prévenir qu’on est en galère et leur raconter ce qu’il se passe - finalement c’est à eux de décider de venir (ou pas). Un simple appel ne provoquera pas une opération de secours inutile.

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Je suis d’accord avec toi. C’est la norme mais ce n’est pas à 100%.
Néanmoins en cas de pépins, il va falloir expliquer le pourquoi du comment « on a laissé mourir des gens en montagne », avec un tribunal médiatique faisant monter la mayonnaise, et des acteurs se renvoyant la balle.

Il est assez symptomatique que Météo-France a été mis au pilori cet été parce qu’ils n’avaient pas anticipé l’intensité de la tempête du mois d’Août, comme si ce type d’évènement pouvait se prévoir à la 5ième décimale.

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Je pensais ne pas poursuivre ce dialogue de sourd(e)s, mais ta remarque est très intéressante et éclaire bien les raisons de cette incompréhension :

L’appel des secours ne peut se faire qu’après avoir estimé la situation. Et demander l’avis des secouristes, comme le dit @rufus97, peut préciser des éléments. Les éventuelles conséquences juridiques et médiatiques font évidement partie des éléments à prendre en compte. Mais tous ces éléments considérés, lorsque l’on prend cette décision, ça doit être un choix assumé.
Je ne peux absolument pas accepter que la considération d’un soi-disant « Tribunal médiatique » puisse, dans ce cas, me dicter ma décision.

Pire. Ce serait totalement à l’opposé de ma vision de l’alpinisme.

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Les choses sont simples pourtant, il suffit de se mettre juste un peu en situation.

Tu pars avec 2 potes. Même situation. Tu es le seul à avoir un téléphone et tu prends seul la décision de ne pas appeler les secours
Gros froid pendant la nuit, un de tes potes ne se réveille pas. L’autre est complètement hagard au point de se lancer dans le dernier rappel sans avoir passé la corde dans le reverso.

Devant le juge (pas un tribunal populaire, mais bien un pénal voir d’assise), tu devras expliquer pourquoi alors que tu pouvais appeler les secours, qu’il y avait du réseau et tout et que tu n’as rien fait. sciemment.

Et tu seras potentiellement accusé de non-assistance à personne en danger selon les conséquences, si tu cries haut et fort que tu n’as pas pris ton portable exprès pour jouer.
Je me permets parce que je joue aussi souvent à ce genre de jeux. Et qu’entre assumer quand tout finit bien et assumer quand ton pote finit avec un bras ou une jambe en moins (ça n’arrive jamais, sauf quand ça arrive), faut voir si le ton reste aussi affirmatif.

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Ca signifie qu’il n’y a pas d’esprit/cohésion de cordée, et que donc ce groupe de 3 n’est pas au point pour faire un itinéraire avec ce type d’engagement (risque de bivouac improvisé non causé par le mauvais temps).

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ça signifie au contraire que la cordée est très bien organisée et que le leader naturel est celui qui a le plus d’expérience et que son leadership n’est pas contesté (ce qui est le pire dans une situation critique)

Bon, je n’ai pas eu le temps de tout lire (bigre, toutes ces interventions ! :scream_cat:), mais j’aime bien le commentaire de @Gros, et ça nous est tous arrivés de faire des erreurs qui auraient pu nous coûter cher.
Je suis bien contente qu’ils aient été récupérés sains et saufs.

C’est moi qui ait initié ce sujet, non pour polémiquer et leur lancer la pierre (comme font certain ici), mais pour souligner qu’il fallait faire gaffe en ce moment. Cette année est particulière au niveau sécheresse, d’en bas on peut croire que c’est tout sec en haut.

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C’est certains que fin octobre à quasi 3000 m, on peut avoir des doutes quand à la possibilité que cela puisse geler.

Sans qu’il fasse très froid, ça tombe tout de même à 10 degré C durant la nuit en plaine. Compte tenu qu’on perd environ 6 degré tous les 1000 mètres, il n’y a même pas à regarder l’altitude de l’isotherme O pour savoir que cela peut geler.

Après, ça ne veut rien dire qd au matériel à prendre. Mais j’ai tout de même qlqs doutes qd à une éventuelle spécificité par rapport à l’année. Il y a eut de la neige en altitude et nous sommes fin octobre à quasi 3000m.

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Rien ne dit dans ton énoncé que celui qui a le téléphone soit celui qui ait le plus d’expérience.
Que le choix du plus expérimenté ait plus de poids dans une décision collective, pas de problème.
Mais ce que je comprends par « tu prends seul la décision de ne pas appeler les secours » est que tu prends la décision sans en discuter avec les autres, et tu n’es pas forcément le plus expérimenté (et « le plus expérimenté » ne signifie pas « suffisamment expérimenté pour la sortie envisagée »).

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Et tout ça sur la base d’un pauvre article du daubé.
Vous êtes hyper forts en commentaire de texte :slight_smile:

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Il faut dire que dès que Arete intervient, le nombre de message sur le fil est facilement multiplié par 10.

Arête, sur le fil… C’est là que ça capte le mieux en général. Le réseau je veux dire.

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Je plussois arete !
{ouverture Ours grognon}
Que-ce que cette histoire d’année particulièrement sèche vient faire avec les conditions actuelles !!
Qui n’a pas suivi que la 2nde quinzaine de septembre fut fraîche et humide, et que mi-octobre à 3000m la température descend easy en dessous de zéro !

Les 5 ont fait leur connerie de débutant, soit. Ok on l’a tous fait un jour dans notre parcours d’alpiniste……
Mais que tout cela, tristement banal soit relayé sur ce site, avec justifications diverses, sévices publics encore gratuits, sains et sauf ouf….
Ça me rappelle l’acceptation généralisée du bâillonnement des libertés période Covid ou du pass sanitaire :triumph:
Tout est normal, on a le kérosène, les moyens….!(pour chasser l’impertinent contrevenant au confinement, ou le migrant)
P’tain mais il est où l’engagement, le minimum d’assumage de ses actes ?
Ça sert à quoi qu’il y’ait une case mobilité douce pour les sorties si chacun trouve normal qu’on sorte l’helico au moindre prétexte !!!
{Mode grognon off}

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D’accord que le titre de ce fil ne correspond pas trop à la réalité décrite dans l’article (les condis en altitude ressemblent grosse modo à ce qu’on attend pendant cette période) et d’accord que les protagonistes ont fait une bêtise (d’abord en partant sans material adapté et puis en ne pas faisant demi tour au bon moment). Mais je dois dire que ça me dérange pas du tout qu’ils ont été secourus (même si j’espère bien que le PG leur a donné une petite leçon dans l’hélico).

On entend toujours que le PGHM préfère récupérer des gens et pas des cadavres et c’est mieux aux moins d’alerter les secours en cas de doute afin de prendre des conseils et éviter un éventuel suraccident. Noublions pas que, même si la nuit n’aurait probablement pas les tué, le risque de faire un suraccident le lendemain à cause d’une manque de sommeil, de froid, et d’épuisement aurait été largement accrue. Pour moi, une (ou plusieurs) vie humaine est largement plus important que tout notion d’engagement.

Les comparaisons avec le traitement des migrants, ça c’est un argument pour mieux traiter les immigrants et pas pour supprimer les secours en montagne. En ce qui concerne le bilan carbone des secours, ça doit compter pour une partie minuscule des émissions liées aux loisirs en montagne. Sûrement moins que 1%, et encore moins si on compte le ski alpin et les déplacements associés.

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Et ne pas oublier que la douceur exceptionnelle actuelle en plaine (et même en montagne, il a fait 25°C chez moi à 1400 mètres aujourd’hui) peut bien tromper aussi…

Sur les faces nord, à 2800m et +, c’est bien enneigé actuellement, comme je le vois en face de chez moi.
Les températures douces sont parfois trompeuses…