Artif?

Posté en tant qu’invité par Romain:

Quelqu’un pourrait -il m’expliquer à quoi correspond l’artif?
A quoi ça sert, quel matos ça n’écessite…
J’ai lu le chapitre « cotation artif » sur le site mais j’ai pas tout compris…

Notamment quand dans un topo il est marqué : un pas de 6b ou A0, il faut comprendre quoi et s’équiper comment? (c’est juste un exemple)

Merci zavou

Posté en tant qu’invité par bloli:

A0 signifie que l’on peut (à la place du pas de 6b par exemple) passer en tire clou,
c’est-à-dire en se servant de la dégaine plus éventuellement une sangle pour placer un pied, pour atteindre le point suivant ou une bonne prise.
L’artif pour de bon commence à A1 : selon les topos (VALLOT par exemple), cela signifie l’usage obligé d’étriers pour progresser d’un point à l’autre, ces points étant équipés. Pour d’autres, (topos du Sud), A1 signifie qu’il faut soit même équiper les points avec des pitons, des coinceurs ou des cordelettes (ou sangles souples) de résistance minimale 1800kg.
La « panoplie » de base : deux étriers longs, un crochet fifi, 1 marteau, un décroche coinceur, des clous variés, des coinceurs, des sangles, cordelettes, crochets divers.
Conseil : apprendre avec un guide, lors d’un stage spécial.
Après, tu peux t’entraîner à placer des relais au bas de falaises en utilisant toutes les techniques apprises (notamment couplages complexes).
Pour apprendre à évoluer plein vide sur étriers, bon terrain équipé ( en 8 mm, ce qui n’est pas le top , mais les spits sont très rapprochés) dans le tunnel d’accès au viaduc des fauvettes : on peut faire un demi cercle ou une portion en plafond avec sortie à l’extérieur
du tunnel. c’est bien laborieux, on travaille beaucoup les abdos et on découvre les petits trucs qui permettent de se sortir d’une impasse.
Activité passionnante mais qui demande du temps et des partenaires aussi motivés que soi.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par bernard:

A0 en calcaire c’est tire clou , tu tires sur le spit pour prendre le prochain , ou la prise qui te permet de sortir du pas
En granit tu as 2 possibilités , la mème que le calcaire , ou l’autre que tu rencontres souvent dans le massif du Mt Blanc (voie Piola), c’est de franchir le pas avec l’aide d’un coinceur.
6b A0 : C’est 6b en libre ou A0 avec point d’aide , dans certain topo tu trouveras , je pense plus logique , PA l’abréviation de point d’aide.
Ex :6b pa (7a); un passage de 6b avec pt d’aide ou de 7a en libre.
Pour l’équipement , des sangles pour les passages de A0 sont utiles , le passage peut demander l’utilisation d’une pédale , et c’est plus sympa pour le second .

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Romain:

ok merci pour ta réponse.
Par contre il me reste encore des zones d’ombre: autant ça peut etre utile pour passer un pas difficile dans une voie quand on est bloqué, autant je comprend pas trop l’intéret de faire tout ou grande partie d’une ascension avec cette technique…

C’est que la falaise est trop dure pour etre grimpée?(quand tu dis que le niveau A1 necessite obligatoirement des etriers notamment) Est ce une question de niveau? dans ces cas là mieux vaut aller dans des voies moins dures et grimper au « naturel » non?

Posté en tant qu’invité par tophe:

l’artif c’est un autre moyen de grimper
par exemple sur certaine hivernale tu ne peu pas monter en libre alors tu utilise l’artif
c’est aussi un bon moyen de diversifier la grimpe
essaye de faire un stage et tu verra que c’est sympa aussi…

Posté en tant qu’invité par J2LH:

Romain a écrit:

Par contre il me reste encore des zones d’ombre: autant ça peut
etre utile pour passer un pas difficile dans une voie quand on
est bloqué, autant je comprend pas trop l’intéret de faire tout
ou grande partie d’une ascension avec cette technique…

C’est une technique historique, ne pas oublier que si maintenant la priorité est donné au style, donc moins au utilise de moyens artificiels et mieux c’est ça n’a pas toujours été le cas. Il a fallut ouvrir des itinéraires et parfois avec les gros moyens. Les voies n’ont été « libérées » que plus tard avec des moyens différents (matériels mais également une connaissance des voies et parfois un équipement préalable)
Actuellement il ne s’agit pas de faire en artif des voies courament parcourues en libre mais de résoudre des problèmes de cette façon faute de ne pouvoir les résoudre en libre. Tout n’est pas faisable en libre.

C’est que la falaise est trop dure pour etre grimpée?(quand tu
dis que le niveau A1 necessite obligatoirement des etriers
notamment) Est ce une question de niveau?

C’est une question de niveau mais plus simplement de possibilités physiques. On a des doigts, pas des ventouses et quand il n’y a pas de prises un passage peut être interdit en libre.

dans ces cas là mieux
vaut aller dans des voies moins dures et grimper au « naturel »
non?

Non, tout dépend de ce que tu veux faire. Assez souvent les voies de libre ont un ou deux pas très haut dessus du niveau du reste de la voie. Si tu veux faire la voie il n’y a pas de honte à tirer au clou une fois.
Imagine une voie de 8 longueurs en 6a max et un pas de 7a au milieu mais qui peut se passer en A0. Si tu as un niveau de 6a et que tu t’interdis de tirer au clou tu ne profiteras jamais de cette voie, si tu as un niveau de 7a les longueurs en 6a ne t’intéresse pas forcément. L’objectif n’est pas toujours de sortir la voie proprement mais de se faire plaisir dans les longueurs quitte à tirer au clou une fois si nécessaire.

Posté en tant qu’invité par bloli:

Les lignes intégralement en artif sont souvent d’une grande beauté et très impressionnantes. On peut se retrouver à traverser sous un plafond long de 25 m, les pieds dans le vide.
De plus, il existe bp de grandes voies rocheuses ou de haute montagne qui imposent le recours partiel à l’artif. (du genre 1/2 des longueurs en artif).
On ne saurait espérer s’engager dans l’une de ces grandes classiques sans savoir se débrouiller en artif.
Cela fait partie du bagage technique de tous les forts alpinistes, amateurs ou pro.
Cela étant, et c’est mon cas, on peut y toucher modestement et se faire très plaisir.
Grande école de patience, de sang froid, de débrouille et beaux frissons garantis.