Arthrose épaule post traumatique et grimpe

Posté en tant qu’invité par Dahu des plaines:

Il y a 7 ans subluxation antérieure de l’épaule. Conséquences : rebord antérieur de la glène abimé et encoche postérieure sur la tête humérale. Petite arthroscopie pour nettoyage et diagnostic : Epaule instable. Proposition de butée à laquelle je n’ai pas donné suite.
Depuis, plus aucune subluxation ni luxation et douleurs antérieures gérables suite aux séances d’escalade.
Aujourd’hui arthrose antérieure tête humérale de 1,8 cm2… Le chirurgien m’interdit formellement l’escalade et me décrit un tableau d’évolution assez noir…Je suis jeune !

J’suis donc intéressée par vos témoignages sur la compatibilité entre l’arthrose gléno humérale et la pratique de l’escalade.

Merci

Posté en tant qu’invité par Lag:

Pas cool tout ça. J’avais lu un article assez négatif sur l’impact de l’escalade en général sur les épaules, mais bon l’homme descend du singe non? on ne devrait pas être complétement inadapté à l’escalade (enfin ça c’est ce que j’espère)!

La question est quelles sont tes exigences en escalade: niveau, intensité, type d’escalade,… les contraintes peuvent être variable, c’est pas la même chose si tu veux aller occasionnellement randonner sur une longue voie facile essentiellement en dalle ou si tu fait de l’escalade quotidienne en alternant du bloc super technique et des surplombs hyper conti!

Après la question à te poser c’est quelle place l’escalade a dans ta vie, peut-être as tu plein d’autres activités qui t’intéresse et l’escalade ne sera pas un grand manque, ou es-tu prêt à prendre le risque d’user prématurément ton épaule pour pouvoir grimper. Entre deux, on peut aussi modifier ça pratique, en étant très à l’écoute de comment ton épaule réagit, qu’est-ce qu’elle supporte bien, et qu’est ce qu’elle n’aime pas, pour pouvoir éviter de la mettre dans les situations les plus néfastes.

Si tu penses que ça vaut la peine de continuer l’escalade, il pourrait être intéressant de demander l’avis d’un 2e chirurgien de l’épaule (si possible lui-même sportif) ou alors d’un médecin du sport et d’avoir quelques séances de kiné pour la rendre le plus stable possible et apprendre à protéger au mieux ton épaule en grimpant.

En tout cas il faut aussi éviter de supprimer toute activité utilisant les bras, un minimum d’activité qui fait bouger l’épaule et qui garde la force et une bonne stabilité grâce aux muscles c’est important pour préserver ton épaule.

Merci de ta réponse.
En ce qui concerne les questions que tu poses, j’aurai bien aimé que le chirurgien me les pose ! Je lui aurait répondu :
que la grimpe c’est important pour moi. J’aime faire des grandes voies ou des couennes le week end. Je ne cherche pas la performance et me contenterai largement de pratiquer dans du 6a - 6b max. Je fais aussi un peu de salle une fois par semaine. Je fais toujours attention à mon épaule, je ne vais pas trop dans les devers, pas de jetés, ni de suspension sur l’épaule malade et pour l’instant en fonctionnant ainsi la douleur est gérable sans précautions particulières d’une séance à l’autre. Lorsqu’elle est plus importante, la glace a un effet très bénéfique et le travail des abaisseurs aussi.
Le médecin du sport qui me suit et qui est aussi grimpeur me dit que c’est pas très bon, mais ne me l’interdit pas. Par contre, il est aussi pessimiste quand à l’évolution : prothèse.
Mon médecin généraliste me dit que finalement c’est pas trop mal de grimper, puisque ça entretient la mobilité et la musculature.
Je dois voir bientôt un autre chirurgien qui j’espère tiendra compte de mon mode de vie dans ses préconisations.
Pour ce qui est de mon ressenti…j’ai envie d’oublier que j’ai fait cet arthroscan en me disant que je serais à temps de me mettre à la plongée sous marine le jour ou on me posera une prothèse. Je ne suis par contre pas prête à envisager cela dans le 5 ans ou 10 ans à venir !

Salut,

J’ai un début d’arthrose dans la partie inférieure de l’interface gléno-humérale. Apparemment, toi tu n’es pas à un début :frowning: Je pense comprendre un petit peu ce que tu ressens. Je vais essayer de te présenter ma situation, mes douleurs, mon traitement, mon ressenti pour tu puisses comparer à ton cas.

Pour me situer un peu, j’ai 36 ans, je grimpe depuis une dizaine d’année. Avant de grimper, je faisais pas mal de sports différents et j’ai soulevé de la fonte quelques années. Durant cette période, j’ai eu quelques légères luxations d’épaule qui ont disparu depuis une dizaine d’années.

Chez moi, les douleurs se sont déclarées après des séances de grimpe en salle (grimpe plutôt en dévers), puis lors de divers exercices de gym et ensuite au quotidien (mettre un sac à dos, lors de séances d’étirement,…). Pensant avoir une tendinite à l’épaule, j’ai consulté mon généraliste qui m’a envoyé faire une échographie (et des radios au cas où). Rien de visible aux tendons sur l’écho mais par contre sur les radios, on voit un pincement de l’interface gléno-humérale et des osthéophytes sur l’humérus. Dixit la radiologue : « géneralement on voit ça chez des personnes âgées ou des maçons de 50 ans! ». Ca fait plaisir à entendre.

A partir de là, recherche sur le net car je ne savais même pas ce qu’était de l’arthrose. Alors là, bien sûr, tu trouves que des cas d’arthrose bien avancées, tu fermes vite ta session internet et tu te lamentes.
Mon généraliste m’a expliqué comment pouvait évoluer l’arthrose (re-lamentation) et m’a prescrit des séances de kiné. Je me demandais bien à quoi allaient bien pouvoir servir des séances de kiné… 1er contact avec le kiné qui a bien dédramatisé la situation (enfin!) et m’explique que forcément ça ne guérira jamais mais que ça peut très bien évoluer très lentement et qu’il est là pour y contribuer.

Les séances de kiné consistent à sensibiliser les muscles profonds qui maintiennent l’épaule de telle sorte que celle-ci soit le plus stable possible et ne vienne pas trop frotter sur les zones déjà sensibles et irritées. Ces séances sont à compléter chez soi par des exercices de musculation générale du haut du corps (pompes, gainage en fin d’une traction,…) toujours dans le même but.

J’ai commencé les séances de kiné fin juin et continué à grimper depuis. J’essaie de faire attention aux mouvements, de contracter autant que possible les muscles autour de l’épaule lors de chaque mouvement (plus facile à dire qu’à faire). Personnellement les mouvements qui me font toujours « souffrir » sont ceux où j’envoie la main assez haut pour aller chercher une prise, c’est-à-dire où les muscles ne sont pas contractés pendant le mouvement. A contrario un blocage ou une traction me font moins mal voire pas du tout.

Jusqu’à fin juillet les douleurs ont légèrement diminué, j’ai retrouvé de l’amplitude de mouvement sans douleur (je pouvais mettre mon bras plus loin derrière ma tête avant de ressentir une douleur). Fin juillet gros week-end de grimpe à Presles avant de partir en vacances (sans grimpe voire sans sport) en famille.
Durant tout le mois d’août j’ai eu bien mal a l’épaule, surtout la nuit (ce qui est généralement signe d’inflammation). Ca m’a un peu dépité d’avoir à nouveau mal dès que j’arrêtais les séances de kiné.
Début septembre, je me suis décidé à aller voir un ostéopathe, je ne sais pas trop pourquoi, sûrement parce que dans ces cas-là de douleur on a envie de tout essayer. Ca a été un bon choix car il a trouvé quelques dorsales déplacées ainsi que l’épaule. Ca expliquait entre autre que celle-ci frottait lors de certains mouvements et irritait les zones de frottement.
De là, la douleur du mois d’août s’est bien dissipée, j’étais revenu dans le même état que fin juillet (voire mieux). Depuis je continue les séances des kiné et des exercices chez moi, ça progresse bien mais je suis loin d’avoir une épaule aussi bonne que l’autre (en terme de force et de souplesse)! Je continue à grimper mais j’éprouve toujours des douleurs (plus légères qu’au début) après les séances. Je pense que cet hiver je vais bien lever le pied, quitte à faire une croix sur la saison de glace, histoire de mettre toutes les chances de mon côté. Si au printemps, les douleurs post-grimpe persistent, je verrai à ce moment-là si je dois envisager de stopper la grimpe :(.

Voilà, j’ai un peu (trop) raconté ma vie mais ça me semblait important pour que tu te situes par rapport à mon cas et que tu vois ce qui, chez moi, a été bénéfique.
Après quelques mois de recul, voilà ce que je retiens :

  • l’arthrose, une fois installée, ne partira plus, au mieux elle évoluera lentement.
  • c’est vraiment pas de cul de choper de l’arthrose à l’épaule car c’est une articulation flottante qui subit beaucoup moins de contraintes qu’une autre (type genou ou hanche).
  • il faut avoir une musculature solide et réactive autour de l’épaule pour que celle-ci soit bien maintenue et ne se ballade pas trop vers les zones déjà irritées.
    -varier les professionnels de santé pour avoir plusieurs opinions (consulter plusieurs chirurgiens) et plusieurs traitements (kiné ostéo, peut-être autre chose encore)
    -arrêter ou diminuer les activités sportives qui font mal (plus facile à dire qu’à faire)

N’hésite pas si tu veux d’autres infos.
Bon courage.

Merci beaucoup ! Pour que tu puisses toi aussi comparer, j’ai 43 ans et avait donc ton age lorsque mes problèmes ont commencé.

J’ai vu un second chirurgien vendredi, beaucoup plus à l’écoute. Le diagnostic est cependant le même : arthrose massive de la tête humérale. L’évolution de cette arthrose va me conduire (le plus tard possible) mais peut être d’ici 7 ans, à la pose d’une prothèse de resurfaçage et 20 ans plus tard à la pose d’une prothèse totale.
L’avantage de la prothèse de resurfaçage est qu’étant peu invasive dans l’humérus (tout est relatif), elle permet de préserver le capital osseux, pour pouvoir poser ultérieurement une prothèse totale.

Pour ce qui est de la pratique de l’escalade, elle accélérera sans doute un peu le processus, mais il ne met pas de veto et me demande juste de respecter le seuil de la non douleur, ce que je fais déjà assez bien. Il m’a aussi dit que je pourrai peut être continuer à grimper avec cette prothèse ! Et ça c’est une bonne nouvelle !

En l’état actuel des choses, j’ai une perte de mobilité très réduite, ce qui explique probablement que je n’ai pas de douleurs pendant les phases de grimpe, même quand je vais chercher des prises hautes. Mes douleurs sont toujours post grimpe, je pense qu’elles sont d’une part liées à l’inflammation globale de l’articulation mais aussi et peut être pour beaucoup à l’inflammation du tendon d’insertion du long biceps. J’ai un acromion agressif (typeII) et à cause d’un béquillage récent (donc, attention à tes genoux et chevilles) ma tête humérale est montée et tout ça coince ce maudit tendon. Solution 1 (la meilleure) : bosser un max, les abaisseurs de l’épaule. Solution 2 (je vais essayer d’eviter) ténodèse du long biceps et acromioplastie.

Pour l’arthrose, on va tenter la viscosupplémentation (injection de gel à base d’acide hyaluronique : composant principal de la synovie). Elle est efficace sur quelques patients, donc ça vaut le coup d’essayer.

Et puis, je vais attendre, que la recherche et les techniques progressent…J’espère qu’ils pourront d’ici 10 ans nous faire des greffes de cartilage ou utiliser des prothèses ayant une biocompatibilité plus élèvée (cf. pyrocarbone), il y a déjà des choses expérimentales dans ces deux voies.

Bon courage à toi aussi

Dans la famille bobo, je demande le Tigre… :lol:

[quote]Durant tout le mois d’août j’ai eu bien mal a l’épaule, surtout la nuit (ce qui est généralement signe d’inflammation). Ca m’a un peu dépité d’avoir à nouveau mal dès que j’arrêtais les séances de kiné.
Début septembre, je me suis décidé à aller voir un ostéopathe, je ne sais pas trop pourquoi, sûrement parce que dans ces cas-là de douleur on a envie de tout essayer. Ca a été un bon choix car il a trouvé quelques dorsales déplacées ainsi que l’épaule. Ca expliquait entre autre que celle-ci frottait lors de certains mouvements et irritait les zones de frottement.
De là, la douleur du mois d’août s’est bien dissipée, j’étais revenu dans le même état que fin juillet (voire mieux).[/quote]

Je confirme et allait écrire un truc la dessus avant d’avoir lu la fin de ton post… J’ai eu le même coup, encore plus c… peut être: j’entends plus que je ne perçois ou ressent un « clac » en me tournant dans mon lit. Hyper mal à l’épaule dès le milieu de la même nuit… Diagnostiqué tendinite: antiinflammatoires forte dose! Au bout de dix jours, arrêt des AI: les douleurs reprennent de plus belle. Retour maison, reprise de l’escalade et pas moyen d’envoyer trop fort. Séances en salle raccourcies pour cause de mal à l’épaule. Et ça dure. Janvier, osthéo, radio: une vertèbre s’était légèrement déplacée au moment du « clac » et a généré les douleurs; le corps a réagi en secrétant je ne me rappelle plus trop quoi mais qui a fini par créer une excroissance qui s’est mise à frotter sur le tendon sus épineux. Remise en place de la dite vertèbre (qui était resté déplacée, la coquine), injection de corticoïdes dans l’articulation; quatre mois plus tard, retour à la normale.

Bon, j’ai d’autres bobos ailleurs et ne vais pas m’épancher davantage…

En attendant, je vous souhaite bon courage à tous les deux en espérant que votre état restera au pire stationnaire sans évolution négative.

Effectivement, beaucoup de progrès ont été réalisés; j’espère que tu trouveras une solution la moins traumatisante possible.

Bon courage à vous deux.

C’est ce que j’espère également : que les techniques évoluent suffisamment vite pour espérer en bénéficier le jour où j’en aurai vraiment besoin (ce qui arrivera forcément tôt ou tard).

Tiens-nous au courant de l’évolution.

bonjour,
par curiosité continues-tu de grimper ?
(j’ai le même problème, le médecin me demande d’arrêter la grimpe, pour moi c’est dur, j’ai la cinquantaine et ça fait 20 ans que je suis dans le 7c … en même temps l’opération me fait très peur)

Bonjour a tous
Je pratique en plus de l’escalade, que j’ai laissé de coté pour le moment, voir le sujet sur l’astragale) du Tai-chi et du qi cong, et j’ai constaté la disparition d’une douleur persistante à l’épaule. Il vous faudra approfondir vous même, car je reconnais les réticences sur se genre d’énoncé, voir aussi les étude de Leigh Callahan.
Bonne journée sans douleur :lol: