Arrêté de protection du Mont-Blanc
Bravo, le contenu de cet arrêté, sous réserve que sa retranscription sur le net soit fidèle, me semble cohérent.
Le texte est ici.
La carte en annexe.
Ouf, l’extension de la zone n’est pas trop vaste !
On a quand même des écolos extraordinaires en France (CDNPS, CSRPN), les mêmes qui ont interdit l’alpinisme dans le Sancy, tamponnent quelques années plus tard, un texte bâti autour de la pratique de l’alpinisme pour Chamonix, mais ne souhaitent pas revenir en arrière au Sancy !!
Notez aussi cette belle pépite :
interdit de bivouac, mais OK pour la cueillette des cristaux- C’est vrai que ça ne dégrade pas le site !!!
A choisir je préfère avoir un campeur dans mon jardin qu’un cristallier sur ma facade !!!
Mort de rire !
Oh c’est mimi comme appelation !
On imagine qu’ils font ça à mains nues, avec leurs petites mimines, qu’ils n’utilisent pas d’outils ni d’explosifs et qu’ils redescendent leur cueillette dans leur petit panier en osier…
J’ai vu un documentaire il y a quelques années sur les cueilleurs de cristaux et c’était pour le moins particulier.
Avec des magnifiques citations (de mémoire)
Je casse les cristaux à la barre à mine et garde les plus belles pièces chez moi, mais il ne faut pas croire : je préserve ce patrimoine. En effet, la montagne bouge et la grotte où je les ais récupérés pourrait bien disparaitre.
Dans le massif du Mont-Blanc tout se fait effectivement avec des outils manuels.
Pas d’explosif, pas de portage héliporté pour récupérer les trésors.
Il y a assez peu de cristaliers, tous se connaissent, si l’un d’entre eux truande, ou un nouveau venu, ça s’entend et ça gueule !
Beaucoup d’ironie, mais qui traduit surtout une méconnaissance de la pratique.
Sur la commune de Chamonix (donc le plus grand territoire concerné par l’arrêté de protection), la cueillette est soumise à autorisation préalable.
Oui la « cueillette » est tenue d’être réalisée « à mains nues », avec les outils éventuellement nécessaires (marteau, burin, tringle)…! L’usage de moyens mécaniques est clairement prohibée (perfo, explosif…).
Oui, la cueillette est redescendue en vallée dans des paniers d’osier (ahhh, c’est vrai, depuis quelques décennies, les sacs à dos ont remplacé cet objet davantage utilisé pour les champignons ou pour faire le marché du coin). L’usage de moyens mécaniques est, elle aussi, prohibée (un procès avec condamnation a marqué la fin de ces pratiques (hélico)).
L’autorisation préalable est accordée après réunion d’information et signature d’une « charte des cristalliers » (une petite recherche Google , et vous devriez la trouver…), et si, comme partout, il y a probablement des rats dans le navire, … la majorité des pratiquants sont respectueux et de la charte, et des sites fréquentés.
Par ailleurs, les cristaux sont généralement cueillis dans des zones ou personne n’irait y mettre les pieds (zone non propices à l’escalade en général, du fait du caractère pourri ou délité de la roche).
Aussi, n’est-il pas préférable d’extraire des « trésors » qui seront admirés par des dizaines, centaines ou milliers d’admirateurs, dans telle collection, à telle bourse, ou dans tel musée, plutôt que de n’être jamais observés en attendant le prochain éboulement, écroulement, ou autre phénomène d’érosion détruisant à jamais les dits trésors? A ce titre, ne manquez pas de vous rendre au musée de l’Espace Tairraz à Chamonix, les prochains jours de pluie…
Bien sur que nombre de pièces finissent dans des collections privées, à l’abri des regards, sans qu’elles puissent être partagées…, mais sûr qu’elles brilleront davantage dans les yeux des admirateurs émerveillés, qu’éclatées au fin fond d’un glacier, d’un pierrier…!
Pour paraphraser un écrivain-curé-cristallier : « ces pierre ne parleront, un jour, qu’à ceux qui les auront cherché… ».
Pratiquant occasionnel, sans visée mercantile (c’est le cas de certains), je peux assurer que les cristaux, là où ils sont cueillis, ne seraient jamais, pour l’immense majorité, ne serait-ce qu’observés, admirés (sur site, les pièces ne se présentent pas comme au musée…).
Mais la question de leur « préservation » est cependant légitime, et tout à fait compréhensible.
Quant à les laisser là où ils se trouvent, là ou personne ne met généralement les pieds, là où ils sont « invisibles » pour le néophyte et non valorisés…, à chacun de se faire son opinion…
Par exemple, les cristaux de la réserve naturelle des Contamines-Monjoie (zone protégée, cueillette interdite), ou de toute autre zone d’ores et déjà protégée, … allez-vous souvent les observer, les admirer???
Mais oui, la question mérite d’être posée (celle de la préservation), dans la mesure où elle concerne un patrimoine commun, pour les générations actuelles et futures…
Pour finir, une autre citation de cristallier : « tant qu’il y aura des montagnes, il y aura des cristaux… »!
Troooop biennnnn ! On est sauvé !
On va donc arrêter d’entendre tourner en continu les hélicos et autres avions dès le lever du jour ?
On va démonter le téléphérique de l’Aiguille du Midi et le tramway du Mont-Blanc ?
On va arrêter la chasse dans le massif ?
On va stopper le défilé des camions dans le fond de la vallée ?
On va… Ah non ? On va règlementer la cueillette des fleufleurs, la promenade des chienchiens et les quelques guignols en tong…
Ok, c’est ça la grande avancée pour sauver le Mont Blanc ?
Wahouuuu ! Quelle ambition ! Je suis RA-SSU-Ré !
Ca se discute…
On peut les chercher, les trouver et les laisser en place.
En fait on est d’accord
Merci pour ces explications.
oui je n’y connais rien de cette activité, et oui j’aime admirer les belles pierres exposées dans les musées
Donc les extractions se font « à la main » avec outils. Mais j’imagine que ces cristaux une fois extraits, avec éventuellement une partie de leur four, cela doit peser un poids considérable ?
Et c’est redescendu en sac à dos ?
Est-ce que avec le réchauffement climatique, qui provoque des écroulements, de nouveaux beaux secteurs à cristaux apparaissent ?
Mouarf
Des nouveaux beaux ?
Voui, forcément, et ça en détruit d’autres
Dans cette longue liste à la Prévert, tu as aussi oublié d’éteindre définitivement ton ordinateur.
Oui, l’extraction se fait à la main (dans le respect de la charte). Bien sur, il y aura toujours des « brebis galeuses », et il m’est arrivé de trouver des bidons d’essence dans un four (pour le perfo).
Les sacs de 30/35kg sont bien lourds à porter, mais ça se fait. Il y a aussi la solution d’attendre l’hiver, pour redescendre le plus lourd en luge ou « traineau »…
Les éboulements et écroulements font apparaitre de nouvelles zones, potentiellement intéressantes, … mais avec l’instabilité qui va avec (danger). Depuis quelques années, le seul recul glaciaire découvre des zones nouvelles. Parfois, passer 4-5 années consécutives au même endroit ne « donne rien », puis la sixième, les 10 cm de glace en moins permettent la découverte d’un four…
Personnellement, je pense m’inscrire dans une pratique très responsable, ponctuelle, et dénué d’intérêt mercantile. Il existe aussi, malheureusement, des pratiques plus agressives, et pour lesquelles l’appât du gain relègue au second plan les valeurs et l’éthique
Pour répondre à pasinvite, il m’arrive souvent d’observer, et de laisser les choses en place.
En fait, la recherche des cristaux, c’est aussi un « prétexte », une source d’inspiration différente, pour aller en montagne, comme l’on serait guidé par l’envie de telle voie, de telle ascension, ou l’idée de photographier telle chose…! Un avantage, cheminer loin des secteurs fréquentés, dans le « sauvage »…
Oui, la question est clairement légitime. D’ailleurs, personne ne conteste le fait que, dans les Parc nationaux ou réserves nationales, l’extraction soit interdite.
Pour le Mont Blanc, clairement, d’autre enjeux sont dans ce giron de la protection : remontées mécaniques, aménagement, loisirs motorisés (dont aviation de tourisme et baptême hélico…)…
Les projets d’arrêté comprenaient:
- l’interdiction d’équiper de nouvelles voies
- l’interdiction de divaguer (sortir des chemins balisés)
- l’interdiction de bivouaquer
Et ce sur toute la zone.
Grâce à l’action de certains, et en particulier le groupe qui a porté l’inscription de l’alpinisme au patrimoine immatériel de l’humanité, la version définitive a été amendée.
Qu’ils en soient remerciés.
Ceci dit, cet arrêté est un préambule à ce qui ne manquera pas de s’étendre.
encore des raccourcis.
Le Mont Blanc était là il y a 50 millions d’années et sera a priori encore là dans 50 millions d’années, je ne comprends pas le terme sauver le Mont Blanc.
Même les bivouacs en paroi, ou dans la voie ? Pour l’intégrale de Peuterey ou du Brouillard (par exemple), ça risque d’être moins drôle.
dans le projet initial, oui, mais dans le projet final, l’interdiction est limitée à la voie normale du Mont-Blanc, sauf urgence; on y a échappé, pour l’instant …