Arbizon, « on aura été… » la deuxième partie sans attendre …
2eme contre temps: Cette fois-ci, le contre temps est double, partis à midi du Parking de Payolle nous voyons à peu de temps d’intervalle les sommets se boucher et la possibilité de dormir dans la cabane du Camoudiet comme prévu mise en cause par la présence de deux véhicules aux abords de cette dernière.
2eme parade: Pour la nuit en cabane, ce sont les anciens du coin qui nous apportent la parade. Ils ne sont là que pour déjeuner, franchement bien installés.
C’est normal, ce sont eux qui ont les clés de la remise, avec réserve de bois, de nourriture et tout ce qu’il faut pour assurer le confort. Nous sympatisons, parlons de notre objectif, leur expliquons que cet après midi, pendant que deux personnes irons faire la reconnaissance, les autres feront du bois, nous avons montés les scies.
Ils nous renseignent sur les conditions, nous les laissons finir tranquilement leur repas. Nous avons dû leur paraître sympatique car quand ils rangent leurs affaires dans la remise deux des papys sortent de belles bûches pour les poser au pied de la cheminée, spécialement pour nous. Nous sommes dispensés de corvée de bois. Merci les papys !!!
A 14h00, nous partons donc tous les cinq en reconnaissance, nous voulons faire la trace pour nous faciliter le départ de nuit prévu dimanche matin et comptons également parer le fait que les sommets soient bouchés en repérant exactement le départ des différents couloirs.
Si Seb et moi avons déjà buté auparavant à l’Arbizon séparément en manquant tous les deux son ascension par le Billon, aucun de nous ne s’est déjà rendu dans le cirque Nord. Comme prévu par météofrance, après l’éclaircie du matin, la neige reprend. Faiblement, certes, mais elle reprend.
Plus nous montons, plus le brouillard est dense. C’est carte à la main et les yeux rivés sur la boussole que nous avançons.
Le moindre détail topographique est comparé aux détails de la carte. Si nous avons régulièrement l’impression de savoir où nous sommes, le doute est constant. Pour dire la densité du brouillard lors de notre montée, nous ne voyons pas la cabane de l’étang d’Arou alors que nous passons à une centaine de mètre de celle-ci, nous ne la verrons que sur le chemin retour.
Chaque point côté, chaque croupe, chaque raidillon ou replat nous servent à nous orienter, nous tentons de garder le cap.
Nous finissons par trouver un magnifique cairn qui nous semble marquer l’entrée sur le plateau du cirque Nord de l’Arbizon. C’est une petite victoire!!!
Je pose pour la photo, je vous le jure, pour nous, ça valait le coup.
Seulement, toujours pas de visibilité … nous ne voyons aucun éperon, ni à l’Est, ni à l’Ouest. Et puis, il faut dire que ça commence à brasser. L’endroit n’aura pas été si épargné par l’épisode neigeux en cours.
Nous insistons comptant bien repérer le départ du couloir Nord. Nous reprenons la pente, les altimètres nous confirment que nous sommes quasiment à l’altitude de l’attaque mais toujours aucun indice précis. Je demande l’heure en disant au groupe que vers 16h00 il faudra peut être penser à faire demi tour. Il est 16h40 !!
Nous n’instisterons que 5 à 10 minutes.
Sur ma gauche, il me semble apercevoir un masse plus sombre, un des éperons caractéristiques peut être?
Nous traversons à flan mais la masse ne se rapproche pas. Julien qui me devance de quelques mètres m’annonce qu’il est en train de traverser une coulée récente, je le rejoins. Cette coulée est orientée Est-Ouest … serions nous au pied du couloir de descente ?
L’heure, cette coulée fraîche, la visibilité toujours quasi nulle nous font rendre l’endroit de moins en moins fréquentable. Afin d’étudier la situation sur la carte à l’abri de la cabane, nous faisons un dernier relevé d’altitude afin d’évaluer l’éventuelle dérive des altis due à la météo.
Nous n’avons toujours rien vu de cette face Nord de l’Arbizon.
Nous faisons demi tour avec une consigne: on passe en mode BTP. On suit exactement la trace de montée, même si son tracé n’est pas parfait, afin de tracer une autoroute. Nous voulons nous faciliter la tâche de l’approche de nuit prévue le lendemain.
Pas question de faire du tout droit dans les descentes, je n’ai pas envie de devoir comparer les traces demain au petit matin.
N’avoir pas pu repérer l’attaque m’agace un peu mais nous avons fait du bon boulot jusque là.
Je sens que je m’agace car alors que nous perdons la trace de montée vers 1750m le groupe commence à multiplier les traces … nouvelles; dans le brouillard … toujours; sur une croupe non foulée à l’aller … sans doute possible: je commence à râler.
Nous finissons par nous réorganiser après 5 minutes de flottement, remontons de quelques mètres et regagnons un point caractéristique de l’itinéraire de montée. A cet endroit moins enneigé, les traces ont déjà été soufflées. Nous finissons quand même par trouver des preuves de notre passage et terminons la descente avant la tombée de la nuit.
à suivre …