Apprendre à contrôler son appréhension en montagne

Bonjour,

Je suis confrontée à un problème récurrent, à savoir que j’ai peur en montagne, en alpinisme, en escalade, en rando dès que c’est un peu technique / escarpé…
Je sais que c’est le cas de pas mal de gens, d’appréhender certains passages, mais j’en suis à un stade assez avancé : je ne peux pas m’empêcher de recenser chaque situation potentiellement à risque et d’imaginer le pire : glissade, chute, perte / casse de matériel, casse des installations en place (un relais, un pont, le rocher, la glace etc)…
Et cela, pour moi mais aussi pour quelqu’un d’autre, que ce soit quelqu’un avec qui je suis ou quelqu’un que je ne connais pas qui est au même endroit au même moment !
Du coup, c’est épuisant psychologiquement, même si une fois que ça passe (et jusqu’à l’épisode suivant), il reste tout le plaisir d’être en montagne (sinon, j’aurais déjà arrêté depuis longtemps !)

J’ai la chance d’avoir un copain hyper patient et pédagogue, qui arrive à ne pas s’énerver et à débloquer les situations où je panique. Mais c’est frustrant pour lui et pour moi, on fait des choses facile, en douceur, avec toute la sécurité qu’il faut, mais l’appréhension ne passe pas vraiment…

Je me demande si il existe des stages ou des formations « spécial peur » en alpi ou escalade, histoire de faire face à ces situations par d’autres approches ?
J’avais eu des infos il y a quelques temps sur ce genre de stages, mais c’est orienté ski / ski de rando (et j’ai pas de pb de peur en ski)

Merci d’avance pour les idées !

Je suis passé par là, et je progresse doucement. Tout est une question de confiance en soi je pense, et ça s’acquiert avec le temps. Il n’y a aucune honte à avoir peur du vide. Commence par des sorties faciles, encadrées par des amis patients et compréhensifs comme c’est ton cas actuellement ou par le CAF par exemple, qui saura être pédagogue pour t’emmener vers l’autonomie et la confiance en toi. Ne te force pas à faire des sorties difficiles où tu t’épuiseras de stress avant même d’avoir vu un bout de rocher. Fais des sorties de ton niveau avec des difficultés qui restent « confortables » pour toi. L’expérience viendra et tu surprendras, au fil des années, à progresser et ne plus appréhender le vide.

je suis aussi dans ce cas la…meme si je pense m en sortir de plus en plus…la cle?? un entourage de qualite avec qui tu puisses jouir de la montagne sans honte sans performance. Surtout s ecouter ses sensations apprendre a se connaitre et ca commence chez soi en remeditant sur les sorties ou ca s est mal passe…
puis organiser une sortie ou l on « check » tous les dangers objectifs c a d matos ok? meteo? difficultes? forme physique? compagnon de cordee? rechappe ok? et puis on se lance…moi aussi j en suis la devant la porte de l autonomie …c est dur de lacher prise…
en tout cas ton temoignage me rassure et me dit que je ne suis pas seul aussi…
pour ce qui est des stages…des stages d une semaine avec des guides m ont ete benefiques a un point…
merci

bonne route

mais c est sur qu en faire en faire en faire c est le top…
si tu passes dans les pyrenees on se fera une sortie … :wink:

Merci jopole !
Pour ce qui est du stage, j’en ai fait un avec l’UCPA, c’était bien, mais pas forcément adapté à mon contexte. D’autres débutants bloquaient physiquement ou techniquement mais n’avaient aucune appréhension, et moi c’était totalement l’inverse !
D’où la recherche de quelque chose de plus spécifique… ou en individuel alors !

Pour l’instant, on choisit bien les courses (que ce soit seuls ou avec le CAF), que des choses assez faciles (puis jolies !) histoire de progresser doucement…

bonsoir,

A mes débuts j’avais le même soucis que toi…a force de pratique…on apprend…le plus important dans tout ça, c’est la volonté…

« L’envie de gagner doit être plus forte que la peur de perdre » (Mike Horn, proverbe tiré d’un contributeur de C2C)

je crois que tout est dit…

Le seul conseil que tout le monde pourra te donner : c’est de pratiquer…

N’hésite pas à te forcer, à croire en toi…n’abandonne pas…force toi à être exposé à ces situations et essaye de les gérer psychologiquement…en plus, tu as de la chance d’être accompagné alors profites-en!

Et comme dit, les sorties avec des guides, ça aide vachement, ils sont là pour conseiller et t’apprendre…

voilà.

Dans les moments un peu chauds, respires à fond, recentres ta pensée sur toi et ton objectif, parles-toi(!), etc

[quote=« kleir68, id: 1515666, post:1, topic:133835 »][/quote]
Je ne lis pas la notion de plaisir dans ta démarche montagnarde. Si tu n’en prends pas ou peu et que la balance entre la souffrance physique - psychique et le plaisir est en déséquilibre trop défavorable, pose toi la question de l’intérêt de souffrir.

Posté en tant qu’invité par dubitatif…:

Si aller en montagne est un calvaire psychologique et une lutte de tous les instants… Fais autre chose. Trouve une activité source de plaisir ou tu t’éclates.
Quelle est l’interet d’avoir un loisir qui est une contrainte?

Non. Tu affirmes aussi y trouver du plaisir alors insiste et progresse à ton rythme. Il y a des courses pour tous les niveaux. Tu peux trouver autant de plaisir dans du F que d’autres dans du TD.

[quote=« dubitatif…, id: 1515945, post:9, topic:133835 »]Si aller en montagne est un calvaire psychologique et une lutte de tous les instants… Fais autre chose. Trouve une activité source de plaisir ou tu t’éclates.
Quelle est l’interet d’avoir un loisir qui est une contrainte?[/quote]

Non quand même, comme le dit krampus, à la fin du premier paragraphe, je dis bien qu’en dehors de ces passages, j’aime ça :slight_smile: Sinon, je ferais autre chose de mes weekends, j’ai assez d’occupations potentielles !

Enfant, même ado, j’avais peur du vide. Pourtant le vide, j’en voyais avec toutes les sorties escalades que je faisais. Même pb : j’imaginais les pires situations. Bon, je passais, j’allais au sommet, je faisais mes 400 mètres de voies… mais avec bien des sueurs parfois. Il faut te faire confiance, tout est là je crois. Ce qui change avec avant, c’est que j’ai confiance en moi. Les cordes ne cassent pas aussi facilement que dans nos cauchemars, les prises restent le plus souvent en place. Et quand ça lâche, tu sais quoi ? des fois tu te tiens sur une seule main, comme tu le fais (exprès) dans un surplomb.

Bref, con-fiance. et ça c’est le temps qui fait son oeuvre.

Peut-être, parfois se mettre en situation franchement exposée aux peurs peut faire avancer les choses (vécu - quoi qu’un peu « violent »).

Et pour finir, partir en tête, organiser des sorties, emmener les autres. Avec ça, t’as pas le droit d’être celui qui flippe. Ca marche formidablement bien, mais il faut évidemment le bagage technique et l’expérience nécessaire pour la course envisagée. Par exemple faire un truc facile, que tu as déjà fait, avec des débutants complets, pour lequel tu maitrises entièrement ce qu’il faut savoir faire. Avec éventuellement un passage délicat, quant à tes peurs. Là, ce sera à toi de t’occuper des autres. Je l’ai fait avec ma femme pour commencer, puis plus tard avec mes enfants : mes peurs passées se sont instantanément envolées, entièrement, quand il s’agissait de m’occuper de celles de mes gosses. Maintenant prudence : va pas te mettre dans une situation catastrophique à vouloir suivre ce dernier couplet hein, parce que oui. La montagne, c’est dangereux, ça il ne faut jamais l’oublier.

Aaah la peur…la gamberge…
C’est vrai que c’est usant.
As tu des insomnies la veille d’une course?

[quote=« tsan.fr, id: 1516003, post:13, topic:133835 »]Aaah la peur…la gamberge…
C’est vrai que c’est usant.
As tu des insomnies la veille d’une course?[/quote]
Des insomnies non… Je peux appréhender un peu et avoir plus de mal à m’endormir qu’un soir normal.
C’est plutôt après que je peux mal dormir, genre je me refais des « films » de ce qui aurait pu se passer (mais qui ne s’est pas passé !)

Après ? Etonnant !
Gamberger la veille, ok : on se fait des films en imaginant des ‹ ‹ et si? et si? et si? › › : c’est assez incontrôlable :frowning:
Gamberger pendant, ok : si les condi se sont dégradées, difficultés trop élevées par rapport à son niveau… : Retour at home :expressionless:
Gamberger après, pas ok : tu prends un bon apéro en regardant les photos de la journée. Le conseil vaut ce qu’il vaut, mais ça marche :wink:

Plus ou moins d’accord avec tsan. C’est surtout avant que la peur est envahissante, ça me rappelle 2 discussions ici même sur ce forum qui pourront compléter nos réponses:
/viewtopic.php?id=192004 et /viewtopic.php?id=179845

Dans mon cas, c’est (« c’était » car maintenant je choisis mes courses en toute modestie) avant, pendant tout va bien et après c’est l’euphorie :lol:

Pour vaincre la peur du vide, un truc que j’ai plus d’une fois fait faire à des amis avec succès : étant en second dans une section déversante ou en rappel plein vide, se faire bloquer ou se bloquer soi-même et attendre en respirant doucement et en relâchant ses muscles. Peu à peu, on se rend compte qui ne se passe rien, on est là, tranquille, dans le gaz, la sécurité fonctionne ! De temps à autre, une piqure de rappel (d’ailleurs le rappel est très bon pour prendre confiance) et le vide devient quelque chose d’agréable. Agréable, plaisir… l’escalade doit être une source de plaisir. Ne jamais se forcer, comme pour nager en mer.
Bon courage, et bon-heur !

moi je prends de la coke.
la perception du vide change d’un coup.

On est pas tous des toxicos aussi :confused: