Animation d'atelier sur la réduction de risque

Animation d’atelier « regards sur nos pratiques, analyse et réduction de risque »

Bonjours à tous.tes

Désolé d’avance si le sujet à déjà été traité, je n’ai rien trouvé sur le forum avec les mots clefs que j’ai en tête.

Comme l’évoque le titre, je souhaite proposer un atelier au sein de mon club pour questionner nos pratiques de montagne et la mise en situation à risques. Ce qui m’intéresse particulièrement se sont les enjeux liés aux facteurs humains, aux dynamiques de groupes et biais cognitifs qui conduisent à ces situations.

J’aimerai donc organiser une soirée de discussion sur ces sujets. J’imagine projeter le documentaire « drame sur la haute route » de Arte qui relate l’histoire d’une cordée prise dans la tempête, alors que bien des signes avant-coureurs avaient été identifiés. Il explore les facteurs humains et non humains qui ont conduit à ce drame (dispo sur YouTube, je recommande vivement !).

À la suite de ce visionnage, j’aimerai amener les participant.e s à se remémorer une expérience de montagne (un accident, presque accident ou une situation où l’on se serait dit « c’était chouette, on a eu de la chance … »). Puis en groupe, les faire analyser à postériori ces scènes.

Mes questions donc :

  • Est ce que vous avez des outils à recommander pour cet exercice ? (grille d’analyse de risque / méthodes d’animation, autres ?)
  • Est ce que vous avez des ressources à conseiller sur le sujet ? (j’ai énormément apprécié le travail de l’Anena sur les biais cognitifs et comportementaux)
  • Est ce qu’il existe déjà des groupes de parole, animations, conférences sur cette thématique ?
  • Est ce que vous avez des suggestions sur la manière de clôturer cet atelier pour espérer avoir un effet réel sur nos pratiques, sur notre vigilance et notre lucidité lors des prochaines sorties ? (serment collectif, hypnose … ? Sérieux, j’avais imaginé l’écoute d’un témoignage audio touchant plus à la part émotionnelle de ses drames pour « encrer » ces discussions. D’autres idées ?

Merci d’avances pour vos contributions. Et belles sorties à vous !

Simon.

[Edit modération : titre raccourci ]

Je n’avais cherché que sur le forum, je viens de tomber sur la base de donnée Serac et toutes les études associées… déjà un bon bout de lecture en perspective !
Merci pour ce travail remarquable.

PS : Est-ce que vous disposez d’une version imprimable du formulaire rapport d’accident Serac ?

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On l’a fait chez nous, ca a bien marché.
Je pense que le + important est d’avoir un accident ou presque accident perso (d’un des animateurs) à présenter, pour montrer qu’on ne cherche pas à juger. Si c’est l’animateur qui raconte d’abord son expérience et demande aux autres d’analyser, ca incite ensuite les autres à apporter leurs propres exemples.
Si le 1er exemple est externe, ou attendu des participants, ca risque de bloquer par peur du jugement…

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C’est à dire ? Pour pouvoir écrire sur la feuille ? Ou juste pour voir les champs ?
Avec Ctrl+P, on voit l’aperçu d’impression. Avant ça, on peut agrandir la taille des boites de texte par le curseur dans le coin en bas à droite de chaque boite.
Par contre on ne voit pas les différents choix des champs « liste à choix ».

@simono tu as vu que le docu de la Haute Route n’est dispo sur Arte que jusqu’à aujourd’hui ?
Sur SERAC, je te conseille particulièrement les analyses faites par Maud Vanpoulle : https://www.camptocamp.org/articles/1254260/fr/sommaire-des-analyses-de-recits-de-la-base-serac

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Si tu ne connais pas encore cette vidéo, il y a sans doute des pistes pour faire un plan et où conduire le débat.

https://youtu.be/v4y873j7WqM?feature=shared

Le guide Paulo Grobel a développé pour sa part une méthode pour préparer les sorties :slight_smile:https://www.paulogrobel.com/csv/

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Bonjour,
dans la catégorie d’activité parapente (mais c’est généralisable à d’autres activités), il y a le livre « gérer les risques en parapente - une méthode et quarante compétences » de Jean-Marc GALAN.
La méthode utilise le modèle de REASON en modélisant l’activité comme un ensemble de plaques trouées, si les trous de chaque plaque s’alignent c’est l’accident.
Le modèle propose 7 plaques (aérologie (ou plus généralement météo), matériel, condition physique, mental, …)
Par exemple sur la plaque mental on trouve qq biais cognitifs comme de :

  • confirmation : je regarde la météo 3 jours avant une course c’est le beau temps, le jour J il ne fait pas beau j’y vais quand même parce que je ne veux pas me remettre en cause.
  • les coûts irrécupérables : par exemple je pars faire une cascade de glace, j’ai fait 2h de route, les conditions ne sont pas praticable dans cette cascade mais j’y vais quand même car j’ai dépensé 2h pour y aller
    etc.

Le livre propose de faire sa SIGR (stratégie individuelle de gestion du risque) en identifiant pour chaque plaque mes défauts (mes trous), points à améliorer… et donc d’adapter ma pratique par rapport à ces défauts pour éviter l’accident et les corriger.

Ce livre est vraiment bien.

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Sinon, tout simplement, revenir aux fondamentaux : le 3x3. Examiner a posteriori une sortie où il y a eu un événement (presque-accident par exemple) en balayant toutes les cases du 3x3, sincèrement et en prenant attention à tous les petits problèmes avant-coureurs permet de tirer beaucoup d’enseignements.

J’ai animé en binôme une conférence de ce type sur un stage initiateur. En première partie une présentation du 3x3 par un des cadres et ensuite l’analyse d’une sortie « compliquée » sous cet angle. Ça avait bien fonctionné.

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Le lien envoyé par Robertin donne sur une conf intéressante, mais un peu longue (bcp de méthodologie de l’étude);
Entr’autres, je retiens que ca n’est pas parce qu’on sait ce qu’il faut faire… qu’on va le faire à bon escient !
On peut savoir expliquer que le renoncement est parfois une bonne chose, et ne pas savoir se l’appliquer.
Une collègue appelait ça le « PFH » (Putain de Facteur Humain !)

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Tout à fait d’accord, en fait il faudrait commencer par un exposé en vue de faire prendre conscience de ce PFH et apporter la ou les méthodes pour y remédier.
@simono pourrait tout aussi bien inviter un Psy

A mon avis le gros des accidents (montagne, mais aussi voiture, par exemple, ou même ménagers…) a le PFH dans l’une de ses causes !

Super remarque, merci pour le tuyau Paul ! Je n’ai plus qu’à faire le tri des expériences douteuses pour sélectionner la plus parlante ^^

Oui l’idée était de pouvoir écrire sur la feuille surtout, mais également d’avoir en visu l’ensemble des listes à choix.
S’il y a un document existant tant mieux, et sinon je recopierai ce n’est pas un drame :slight_smile:

Nous, on avait fait dans notre local, avec des canapés en face à face.
On était 10-12, en sirotant un verre. L’ambiance « cosy » aide à libérer la parole !
Ds une salle avec 30 personnes, ca doit être + difficile de la libérer sans jugement…

Merci à tous pour les ressources et les différents conseils ! Je prends note et ça m’aide bien à construire le déroulé de la soirée.

Je pense faire cet atelier en fin d’été, je ferai un retour sur ce qui a marché ou pas avec notre groupe.

J’ai assisté, voici une quinzaine d’années, à une conférence sur la sécurité organisée par un CAF du Sud de la France. L’exposé était réalisé par un responsable de la sécurité d’un site pétrochimique BP qui avait présenté les réflexions et les procédures établies dans le cadre de ses fonctions. Cela avait permis ensuite une comparaison tout à fait intéressante avec les dangers des activités en montagne.

Cela peut-être un biais pertinent, avec une mise en perspective, pour réfléchir à la prévention en montagne. Il suffit juste d’avoir un tel professionnel dans ses relations et de parvenir à le décider à consacrer une soirée au club …

C’est moins une question de « remise en cause » (c’est quoi la remise en cause ?) qu’une affaire de gestion de la frustration causée par la météo qui perturbe un évènement programmé et pour lequel on s’est investi (en préparation, financièrement, imaginaire…).
Plus personne ne supporte la frustration, au volant, en rando…
Plus les outils sont sophistiqués, plus les prévisions sont aléatoires et racontent tout et son contraire parfois en quelques heures…samedi dernier, rando avec la veille des prévisions d’une journée ensoleillée catégoriques…averses le matin jusqu’à 11 heures. Et ce n’est pas la première fois.

L’idée ce n’est pas de mettre en cause les pb de prévision météo mais d’identifier que l’on a un caractère qui n’aide pas à la remise en cause quand un évènement vient perturber un objectif à atteindre.