Posté en tant qu’invité par tetof:
Ben non. Ce n’est pas comme cela que ca marche en montagne.
Ci-dessous, un lien vers une histoire similaire :
http://www.camptocamp.org/outings/100836/fr
[quote]Le plan B consiste à filer sur le Queyrellin et des dents de Cyrielle, c’est presque sur le chemin du retour. 
Second départ à 10h30. …
Couplet : mets le clignotant, accélère et passe :
Arrivés au pied du pierrier, nous apercevons la foule dans les Dents de Cyrielle : 3 cordées. La dernière cordée de 3 est au premier relais. Ca parle beaucoup et fort, nous reconnaissons de l’Italien.
Zen, je rassure Paul : « ils ont suffisamment d’avance pour ne pas nous gêner, c’est bien le diable si nous les rattrapons avec l’avance qu’ils ont. » Malheureusement, la réalité est différente. Une demi-heure plus tard, nous arrivons à pied au 1er relais et le 2ème second de la cordée italienne vient juste de le quitter. Ils n’avancent pas ! La voie est donnée en 6-8h et il est 12h30 !!! Un rapide calcul estimatif indique que la descente se finira de nuit si nous restons derrière. Paul torche la deuxième longueur en rattrapant les 2 seconds. Putain, ça n’avance pas ! Pour ne pas gêner, il fait relais dessous. Je continue en tête, rejoins le relais et comprends la nature du problème : les 2 seconds ont des sacs à dos de 45l, des coinceurs/friends et même une pédale. Chacun est libre de s’alourdir inutilement, mais rappelons que les Dents de Cyrielles est une voie sportive collant/pipettes et 12 dégaines. Je continue, rejoins la cordée, fais relais à côté pour ne pas gêner. Je constate que la lenteur des manips au relais est à la hauteur de la taille des sacs : ça parle beaucoup, mais ça n’avance pas ! Paul a le temps de monter avant que le leader de la cordée ait démarré la longueur. Paul demande s’il peut passer en Italien. Réponse négative et sèche du leader.
Ok, le doublage poli a échoué. Que faire ? Etant donné, qu’il avait 2 autres cordées au dessus, j’étais presque résigné à rester derrière. C’était évident qu’à ce rythme, nous ne finirons pas les rappels avant la nuit. C’était sans compter avec Paul. Je lui dis d’enquiller la longueur suivante en mettant 1 dégaine sur 2 ou 3, en alternant les brins afin d’éventuellement enquiller corde tendue la longueur suivante. Paul se mets en mode « Avion de Chasse » : il rejoint la cordée Italienne au relais. Au passage, il dit un « je continue » et n’attends pas une seconde réponse négative. Personne n’allait l’empêcher de passer avec son gabarit et avec sa vitesse de grimpe. Laissant 1 dégaine sur 3, il enquille 2 longueurs de plus. Je le suis corde tendue et nous faisons 3 longueurs pendant que l’autre cordée fait une longueur. Nous sommes arrivés un peu sec au bout de cette méga longueur mais ça fait plaisir d’enquiller du terrain. Comme quoi, le mode « doublage goret » est une option intéressante si le mode « doublage poli » a échoué. Nous n’avons quasiment pas gêné l’autre cordée.
Ces problématiques doublages ne sont jamais faciles. Je me suis fait doublé et j’ai doublé. C’est normal. Libre à chacun de grimper au rythme qu’il souhaite mais il n’y aucune raison de bloquer une cordée qui va nettement plus vite. C’est un peu comme les camping-cars sur les routes de montagnes. Le conducteur intelligent se met de coté afin de faciliter le passage aux voitures et de limiter les nuisances et les montées d’adrénaline. Le conducteur neu-neu reste en plein milieu de la chaussée jusqu’au sommet du col et s’énerve contre les voitures doublant à l’arrache après avoir passé 1 heure à se traîner derrière. C’est la même chose en montagne, être lent et arriver le premier dans la voie ne sont pas des raisons suffisantes pour ne pas savoir ravaler son amour propre.
Nous avons rejoint rapidement les 2 cordés de tête : une autre cordé d’Italien coincé derrière une cordée « bouchonnante » de Français. Nous avons pris notre ticket et fait la cosette. L’ambiance était sympa malgré l’affluence aux différents relais. La vitesse de descente a été à l’avenant de la vitesse de montée. Néanmoins, nous sommes arrivés à 18h30 au pied de la voie. La dernière cordée était en train de sortir au sommet. A trois et avec la rapidité de leurs manips, il allait probablement mettre 2 heures pour enquiller les rappels. Nous aurions bien fini de nuit en restant sagement derrière.
Conclusion : un avion de chasse est parfait pour doubler. Mais pour grimper sans se prendre la tête, il est préférable que le pilote n’oublie pas les pitons dans la voiture. Ca évite les plans B débutant à 10h30 dans des voies sur fréquentées. :-)[/quote]